Culture

À Expression : L’origine d’un mouvement

Le centre d’exposition Expression ouvre sa programmation 2016-2017 avec une proposition de l’artiste multidisciplinaire Manon Labrecque. L’origine d’un mouvement présente jusqu’au 23 octobre cinq installations récentes exposées précédemment à Gatineau et à Moncton.

Il a fallu réaménager la salle d’Expression pour accueillir cette nouvelle exposition en construisant, notamment, un mur à l’intérieur duquel on projette une vidéo. Cet aménagement était nécessaire selon la commissaire Nicole Gingras qui entretient une relation professionnelle avec l’artiste depuis une vingtaine d’années.

Les deux Montréalaises partagent le même intérêt pour certains supports de l’expression artistique à savoir la vidéo, le son, la sculpture, le dessin et surtout le mouvement qui est omniprésent dans l’oeuvre de Manon Labrecque. L’artiste utilise l’image de son propre corps dans pratiquement chacune de ses installations.

D’entrée de jeu, elle nous présente touchée, une vidéo dans laquelle ses mains en mouvement tentent de rejoindre ses empreintes dessinées sur l’écran. Autour de la projection sont disposés des chevalets sur lesquels on retrouve de grands dessins exécutés « à l’aveugle », c’est-à-dire les yeux fermés. Le mouvement – si important dans l’oeuvre de Manon Labrecque – , se traduit ainsi par le geste spontané rappelant en quelque sorte l’esprit du dadaïsme. « Les deux œuvres cohabitent l’espace et s’interrogent l’une l’autre » explique Nicole Gingras.

Le moulin à prières

La salle du milieu est occupée par trois dispositifs de projection d’images. L’entrée du spectateur déclenche les mécanismes qui s’actionnent de façon aléatoire produisant des sons spécifiques. Intitulée moulin à prières, l’installation projette sur les murs l’image de l’artiste dans trois situations différentes : se cachant le visage, ouvrant les mains et tombant à la renverse. « J’avais l’impression de retomber en enfance lorsque j’ai construit ces mécanismes » commente Manon Labrecque.

Dans la salle suivante, une autre projection vidéo mais cette fois sur pratiquement l’entièreté du mur. On y voit l’image de l’artiste rejoignant son ombre. La commissaire Nicole Gingras explique : « Apprentissage (le titre de l’oeuvre) propose la rencontre entre une image vidéo et un dessin tracé directement sur le mur. L’apprentissage auquel le titre fait référence consisterait à apprendre à devenir une ombre, à donner forme à son ombre et à l’apprivoiser ».

La visite se complète par deux petites vidéos, toujours en noir et blanc, où l’artiste « propose un échange de regards fugaces et d’expressions voilées où s’entrecroisent intimité et vulnérabilité » explique-t-on.

Les locaux accessibles

À noter que les travaux de rénovation du Marché public ne nuiront pas à l’accès aux locaux d’Expression et ce, pour toute la programmation 2016-2017. L’information a été confirmée à MOBILES par le directeur général Marcel Blouin.

« Il se peut qu’il y ait de petits problèmes en 2018 puisque l’on procédera au remplacement des portes et des fenêtres au deuxième étage, mais pas avant » précise-t-il, tout en mentionnant qu’il est en constante communication avec les autorités municipales concernant l’évolution des travaux.

Par ailleurs, Expression célébrera ses 30 ans d’existence le 29 octobre prochain. L’événement aura lieu sur place après l’exposition de Manon Labrecque. Le collectif montréalais TouVa y présentera une performance et l’on assistera à un « encan silencieux » d’oeuvres ayant été exposées au cours des années. Les profits serviront au projet de réalisation d’un musée régional.