Culture

Initiative citoyenne : Une boîte de livres à échanger

Guy Sainte-Marie et sa boîte à livres. Photo : Paul-Henri Frenière

Marcher dans la rue, prendre un roman dans une boîte et aller faire la lecture dans un parc à proximité : c’est dorénavant possible à Saint-Hyacinthe grâce à une initiative citoyenne. « C’est gratuit mais, idéalement, on demande aux gens de remettre un autre livre dans la boîte », explique Guy Sainte-Marie, l’initiateur du projet avec son épouse Gilberte.

Le couple de septuagénaires, tous deux à la retraite, ont eu cette idée en allant visiter leur fille à Saint-Lambert. « J’ai vu une boîte comme celle-là installée devant une résidence privée et j’ai trouvé que c’était une bonne idée » explique monsieur Sainte-Marie. Il a placé une boîte semblable devant sa maison située sur la petite rue des Samares, près d’un parc.

L’homme est un lecteur boulimique depuis son enfance. « Je lis férocement, dit-il, surtout des romans historiques ». Si bien qu’il a accumulé beaucoup de livres au fil des années. Sa bibliothèque déborde, avoue-t-il. De là, l’envie de partager ses bouquins.

Guy Sainte-Marie et sa boîte à livres. Photo : Paul-Henri Frenière

Madame Sainte-Marie explique leur démarche : « À ma demande, notre fille nous a envoyé par courriel des photos de boîtes à livres, particulièrement celles de Montréal. Nous avions déjà le bois nécessaire et c’est mon neveu qui l’a construite. Il est habile de ses mains ».

Il faut dire que ce principe de micro bibliothèques libre-service existe déjà à Montréal depuis quelques années. On le retrouve également  à Québec, Trois-Rivières et dans quelques autres villes. Des réseaux sont même gérés par des organismes communautaires ou publics.

À Saint-Hyacinthe et dans les environs, on a installé des « croque-livres » destinés aux enfants de moins de 12 ans. On en retrouve un peu partout, mais principalement dans les centres de loisirs.

Mais ce qui caractérise la démarche du couple Sainte-Marie, c’est que l’initiative s’adresse aux adultes et qu’elle est essentiellement citoyenne, voire familiale.

L’envie de partager ses trouvailles

Jusqu’à présent, Guy Sainte-Marie ne peut pas dire que leur boîte à livres remporte un succès fulgurant. « C’est que ce n’est pas encore connu, dit-il. Nous avons eu un peu de publicité quand le conseiller du district, Jeannot Caron, a pris une photo de la boîte lors de sa campagne électorale et l’a mise sur sa page Facebook. Mais parfois on a de belles surprises. Comme cet homme âgé qui est venu avec des livres dans son sac à dos, des livres sur l’histoire des guerres mondiales. C’était très intéressant ».

L’idée de partager ses trouvailles n’est pas neuve chez les Sainte-Marie. Déjà, il y a quelques années, le couple s’adonnait au  « bookcrossing ». C’est une pratique que l’on retrouve un peu partout dans le monde et que madame Sainte-Marie a découverte sur internet.

Il s’agit de laisser un livre dans un endroit public pour qu’une autre personne le découvre et le lise à son tour. Une note à l’intérieur indique qu’elle doit faire la même chose pour que l’oeuvre continue à « voyager ».

« Une fois, nous avions laissé un livre sur une table dans l’aire de repos du marché public. Discrètement, je regardais du coin de l’oeil si quelqu’un allait le prendre. C’est arrivé et j’étais bien contente » se rappelle Gilberte Sainte-Marie.

À preuve qu’il n’y a pas d’âge pour faire des découvertes littéraires et d’avoir envie de les partager.