Culture

Liberté et désordre poétiques à la Maison des jeunes de Saint-Hyacinthe

Des ateliers d’écriture poétique à des adolescents de 13 à 17 ans. Une démarche qui a abouti à la publication d’un recueil de poésie, dont le lancement a eu lieu le 9 décembre dernier, à la librairie L’Intrigue.

À l’automne 2018, la poétesse maskoutaine Maude S. Pilon se présentait à la Maison des jeunes de Saint-Hyacinthe pour donner des ateliers d’écriture poétique à des adolescents de 13 à 17 ans. Une démarche qui a abouti à la publication d’un recueil de poésie, dont le lancement a eu lieu le 9 décembre dernier, à la librairie L’Intrigue.

Intitulé L’Estrade, le recueil comprend des poèmes écrits par Amélye Blouin, Sabrina Bonin-Trudel, Jade Godin-Godon, Kristina Grenier-Dumberry, Océane Lajeunesse Piché et Jeffrey Malo-Deschênes, six adolescents maskoutains qui ont assisté aux ateliers d’écriture poétique donnés par Maude S. Pilon tous les jeudis de septembre et d’octobre 2018. « La Maison des jeunes étant un lieu plus propice aux distractions qu’à la poésie, ce fut tout un défi de capter et de garder l’attention des six participants, semaine après semaine, pendant une heure et quart, admet la poétesse, mais ça en a valu la peine. »

Un défi à relever

Convaincue que tout être humain possède une sensibilité poétique qui, lorsque découverte et stimulée, devient un important outil de développement personnel, Maude S. Pilon ne s’est donc pas laissé abattre par le manque de concentration que certains adolescents démontraient lors des ateliers. Au contraire, l’auteure adore travailler en « milieux hostiles », c’est-à-dire auprès de clientèles qui, à première vue, semblent moins ouvertes à la poésie, comme des étudiants en alphabétisation et en francisation, ou encore, des adolescents. « La poésie est un genre littéraire mal aimé, car méconnu. Trop souvent, les gens croient que c’est compliqué, incompréhensible et élitiste. Et pourtant, la poésie est un lieu où tout est permis, surtout le désordre ! Autrement dit, nul besoin de maîtriser la langue et d’avoir des connaissances théoriques pour écrire des poèmes. Il suffit de s’accorder une totale liberté. »

Un défi réussi

Convaincue et convaincante, Maude S. Pilon a donc aidé ces adolescents à découvrir leur plume et leur créativité à travers l’écriture d’un à deux poèmes par atelier. Des poèmes qu’elle a ensuite rassemblés dans un recueil intitulé L’Estrade, qui est maintenant disponible en plusieurs copies dans les bibliothèques des écoles de la région, ainsi qu’à la librairie L’Intrigue. « Je trouvais important de publier un recueil, afin que la poésie de ces jeunes devienne un objet possible à partager, une manière tangible de créer un lien entre leur univers intérieur et le monde extérieur. » Un lien qu’elle aurait bien aimé créer, elle, à l’adolescence, alors qu’elle ignorait avoir une âme de poète et qu’elle se sentait bien seule sur sa planète…

Un défi à renouveler

Pour la première édition des ateliers poétiques, l’auteure maskoutaine a reçu le soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, et du Conseil de la culture de Saint-Hyacinthe. Elle souhaite maintenant avoir le financement nécessaire pour lancer une deuxième édition. « Les retombées de ces ateliers sur l’estime de soi et sur la confiance en soi des jeunes sont trop positives pour que j’arrête. Je préfère même parler de “remontées” plutôt que de “retombées” », dit-elle, en riant. Il ne fait aucun doute : Maude S. Pilon aime jouer avec les mots… et les mots le lui rendent bien.

Des ateliers d’écriture poétique à des adolescents de 13 à 17 ans. Une démarche qui a abouti à la publication d’un recueil de poésie, dont le lancement a eu lieu le 9 décembre dernier, à la librairie L’Intrigue.