Politique

MARIE-CLAUDE MORIN À LA DÉFENSE DES RIVIÈRES

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C’est par un matin froid du 14 décembre dernier, sur le bord de la rivière Yamaska, que la députée de Saint-Hyacinthe-Bagot, Marie-Claude Morin a dénoncé les modifications apportées par le gouvernement conservateur à la Loi sur la protection des eaux navigables.

Marie-Claude Morin. (photo: Paul-Henri Frenière)

« La rivière Yamaska, tristement connue pour son état critique, ne peut que souffrir de ces changements considérables à la protection des eaux navigables, a déclaré Marie-Claude Morin. Je pense aussi aux rivières Noire et Le Renne, dans la circonscription, qui font aussi parties de ces eaux navigables désormais non protégées ».

C’est que depuis le 4 décembre dernier, la presque totalité (plus de 99%) des rivières et des lacs du Canada ne sont plus couverts par l’ancienne loi sur la protection des eaux. Rebaptisée « Loi sur la protection de la navigation » – nuance importante – la nouvelle législation évacue en quelque sorte tout l’aspect environnemental.

Ce changement important était enfoui dans le mammouthesque projet de loi C-45 maintenant adopté par la Chambre des communes. Avec cette réforme, il ne sera plus nécessaire d’obtenir un permis fédéral pour les projets de construction au-dessus des cours d’eau navigables non couverts par la nouvelle loi.

« Dans les prises de décision concernant l’octroi de permis de construction, seuls les facteurs touchant la navigation seront considérés, alors que les conséquences environnementales seront balayées du revers de la main » précise la députée.

Inquiétudes chez les environnementalistes

Il faut ajouter que la nouvelle loi permettrait également des travaux effectués « sous » les cours d’eau sans obtenir de permis fédéral. On pense évidemment aux pipelines, ce qui inquiète au plus haut point Jacques Tétreault, le président du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain.

Marie-Claude Morin et Jacques Tétreault. (Photo: PHF)

Présent à la conférence de presse, Jacques Tétreault a affirmé que le gouvernement Harper n’était intéressé qu’au développement économique en faisant fi des considérations environnementales.

Il soupçonne que l’une des raisons motivant une telle loi serait de laisser le champ libre aux grandes compagnies pétrolières et gazières. Cela permettrait de construire des pipelines sans la contrainte de demander des permis fédéraux.

Or, dans l’éventualité d’un bris ou d’une fissure dans le réseau, les dangers de contamination de l’eau potable seraient dévastateurs, estime-t-il.

En cas de désastre, la nouvelle loi fera en sorte que ce sont les municipalités ou les groupes de citoyens qui devront poursuivre les responsables devant les tribunaux.

La pétition du NPD

« Mes collègues du NPD et moi, nous nous sommes levés 47 fois à la Chambre des communes pour essayer de faire dérailler ce projet de loi insensé » a déclaré Marie-Claude Morin.

Mais devant un gouvernement majoritaire, les possibilités d’infléchir les volontés ministérielles sont bien minces. Le NPD s’est donc rabattu, encore une fois, sur une formule qu’il privilégie, à savoir la pétition.

Cette pétition, pilotée par la députée néo-démocrate Anne Minh-Thu Quach, demande au gouvernement fédéral :

« D’assumer ses responsabilités en matière de protection du droit à la navigation et de ne pas déléguer aux citoyens la tâche de poursuivre eux-mêmes les responsables de projets devant les tribunaux. »

« De garantir le maintien du droit à la navigation sur tous les cours d’eau et les lacs du Canada, de même que le déclenchement du processus d’évaluation environnementale lors de propositions de projets sur et aux abords de plans d’eau. »

On peut signer la pétition au bureau de la députée Marie-Claude Morin situé au 1920, rue des Cascades.