Société

Journée internationale des travailleurs et travailleuses : LE TRAVAIL INVISIBLE #CESTAUSSIDUTRAVAIL

Dans le cadre de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses, L’R des Centres de femmes du Québec – dont le Centre de femmes l’Autonomie en soiE est membre – invite les Québécoises à se mobiliser pour mettre en lumière le travail invisible qu’elles réalisent chaque jour dans une proportion près de deux fois plus grande que leurs compatriotes masculins. Pour ce faire, L’R a lancé un calculateur en ligne visant à sensibiliser les femmes et leurs proches au nombre d’heures qu’elles passent chaque mois à travailler gratuitement, au bénéfice de leur ménage et de la société.

Le travail invisible, c’est quoi?

Le travail invisible désigne le travail qui n’est pas officiellement reconnu comme tel et qui n’est pas comptabilisé dans la création de richesse du pays. C’est le travail des femmes au foyer mais aussi celui des proches aidant·e·s, des bénévoles, des mères qui travaillent et assument une part des tâches ménagères et de l’organisation familiale, etc. C’est également la charge mentale qui découle de tout ce travail porté par les femmes. Ce travail invisible a une valeur inestimable pour la société, mais il pèse extrêmement lourd sur la vie des femmes qui se retrouvent trop souvent avec une double charge de travail : une première rémunérée et une deuxième non-rémunérée, explique. Cette double charge a des impacts sur leur santé physique et mentale et contribue à maintenir les inégalités économique et sociale entre les femmes et les hommes.

D’où vient le travail invisible?

Comment les femmes en sont-elles venues à porter cette charge? Eh bien, le travail invisible est un héritage de la division sexuelle du travail. Avant les années 70, avec une exception pendant la période de la deuxième guerre mondiale, la division sexuelle du travail réservait le travail rémunéré aux hommes alors que les femmes se chargeaient de la sphère domestique et du travail non-rémunéré qui lui est lié. Peu à peu, les femmes ont rejoint le marché du travail, et nous sommes maintenant la moitié de la force de travail du Québec. Le hic? À cela vient s’ajouter le travail invisible dont une plus grande part continue de nous incomber « naturellement ».

Pourquoi visibiliser le travail invisible?

Les femmes et les filles effectuent 2/3 du travail mondial pour… 5 % du revenu mondial! En fait, la moitié de la population humaine se charge de la majorité des soins essentiels à la survie de l’humanité sans que ce travail ne soit reconnu ni valorisé. La division sexuelle du travail a donc un triple impact : elle dévalorise le travail effectué par les femmes, elle fait en sorte que les femmes soient moins bien payées que les hommes et elle accable les femmes sur le marché du travail d’une double charge en leur réservant toujours le plus gros des tâches domestiques. Le Canada a reconnu, avec l’ensemble des pays présents lors des conférences internationales sur les femmes (Nairobi-1985, Beijing-1995), que le travail non rémunéré est un enjeu majeur dans la vie des femmes, notamment parce qu’il contribue à la pauvreté des femmes et constitue un obstacle à l’atteinte de l’égalité entre les sexes. La lutte pour la rémunération des stages est un bon exemple des conséquences de la division sexuelle du travail. En effet, les stages non- rémunérés sont concentrés dans les secteurs d’emploi traditionnellement féminin…

Afin de visibiliser cette action, mais aussi tous les petits gestes qu’elles posent au quotidien, les femmes sont invitées à expérimenter le calculateur en ligne et à partager sur les réseaux sociaux ce qu’elles entendent « grêver » avec le mot-clic #CestAussiDuTravail. Le calculateur se retrouve en ligne sur le site web de L’R des Centres de femmes

https://rcentres.qc.ca/ ainsi que sur la page facebook du Centre de femmes l’Autonomie en soiE. L’Autonomie en soiE est un lieu pour prendre soin de soi, s’entraider, s’outiller et agir ensemble.

 

L’R des Centre de femmes

Kathleen Martin, Centre de femmes l’Autonomie en soiE