Société

La « Maison bleue » retrouve sa vocation

Devant : Isabelle Giguère, coordonnatrice, Diane Boucher, participante, Myriam Dubé, formatrice en alphabétisation et Claude Blain, participant. Derrière : Hélène Blanchard, bénévole et Liette Otis, participante.

Après une parenthèse de quelques années, le 900 rue Saint-Antoine à Saint-Hyacinthe retrouve sa vocation d’éducation populaire. En effet, le 30 novembre dernier, l’Aide pédagogique aux adultes et aux jeunes (APAJ) a procédé à l’ouverture officielle de ses nouveaux locaux.

De 1983 à 2004, l’immeuble que plusieurs appelaient la « Maison bleue » abritait le Carrefour des groupes populaires qui venait en aide aux personnes assistées sociales, aux chômeurs et aux accidentés du travail, entre autres. Ces organismes ont été relogés par la suite à l’ancienne école Christ-Roi.

La Ville avait alors vendu la maison qui est devenue une résidence privée jusqu’à ce que l’APAJ en fasse l’acquisition récemment.

Déménagement forcé

On se rappellera que l’organisme en alphabétisation avait appris, en août 2017, qu’il devait quitter ses locaux situés sur l’avenue Saint-Simon. Le maire Claude Corbeil avait annoncé qu’on démolirait les édifices de ce quadrilatère afin d’aménager au centre-ville un autre espace de stationnement.

Devant : Isabelle Giguère, coordonnatrice, Diane Boucher, participante, Myriam Dubé, formatrice en alphabétisation et Claude Blain, participant. Derrière : Hélène Blanchard, bénévole et Liette Otis, participante.

Cette annonce avait provoqué plusieurs réactions relayées notamment dans les pages de MOBILES par des articles et une lettre ouverte. « La Ville a dit qu’elle appuierait l’APAJ dans la recherche de locaux. Jusqu’à ce jour, les propositions se font toujours attendre » avait-on écrit.

On reprochait l’insensibilité apparente des autorités municipales envers cet organisme communautaire qui occupait les lieux depuis 17 ans et qui desservait une cinquantaine de personnes.

Finalement, la Ville s’est quelque peu ajustée en offrant un certain support pour la relocalisation par l’entremise de Saint-Hyacinthe Technopole. Mais les locaux commerciaux qui ont été proposés ne convenaient pas à la vocation de l’organisme.

En quête d’un local adapté

« On m’a demandé de faire des recherches par moi-même afin de trouver un lieu adapté aux besoins de notre clientèle, raconte la coordonnatrice de l’APAJ, Isabelle Giguère. La pression était forte puisque le maire m’a laissé entendre qu’il était urgent qu’on déménage. »

La direction générale de la Ville assumerait les frais de ce déménagement forcé et offrirait un certain montant pour dédommager. « Heureusement, nous avons aussi reçu une aide financière de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (l’APCHQ Haute-Yamaska).» ajoute la coordonnatrice.

Ces démarches n’ont pas été de tout repos. Il a fallu, entre autres, faire changer le zonage qui était devenu résidentiel. Des fissures dans le toit attendait également les nouveaux occupants. Il fallait aménager une rampe d’accès et réparer la clôture, tâches réalisées cependant par des employés municipaux

Reprise des activités habituelles

Mais lors de l’ouverture officielle, l’atmosphère était à la réjouissance. La petite maison de deux étages était bondée. « Nous avons demandé aux gens de signer leur nom sur une vieille porte que nous avons ramenée de notre ancien local comme souvenir. On a dénombré pas moins de 57 signatures » raconte Isabelle Giguère.

Cette dernière se dit très satisfaite du nouvel aménagement. « Les employés, les bénévoles et les participants pourront travailler à l’aise ». L’APAJ reprend donc ses activités habituelles que l’organisme a initiées il y a plus de 20 ans, à savoir des ateliers de lecture et d’écriture, mais aussi un club de lecture très dynamique et d’autres animations connexes reliées à la vie quotidienne.

Le mot de la fin revient à Mme Lisette-Hélène Blanchard, bénévole à l’APAJ depuis 18 ans. « Il n’y a rien de plus gratifiant que de voir une personne faire des progrès en lecture et en écriture. C’est une façon pour elle de s’ouvrir au monde et je suis fière d’y avoir un peu participé. »