Société

Saint-Hyacinthe s’oppose au projet Optilab

La conseillère Sylvie Adam. Capture d'écran.

La Ville de Saint-Hyacinthe veut mettre un frein au projet Optilab qui vise la réorganisation des laboratoires de biologie médicale initiée par le ministère de la Santé et des Services sociaux. C’est la résolution qui a été adoptée à l’unanimité lors de la dernière séance du conseil municipal de l’année 2016.

Rappelons que le projet Optilab a pour objet de regrouper les laboratoires de biologie médicale à travers le territoire du Québec afin de réaliser des économies de l’ordre de 75 000 000 $ par année. « Ce qui n’a pas encore été démontré » précise la résolution.

Dans le cas de la Montérégie, la centralisation des laboratoires médicaux des hôpitaux se trouvant sur tout le territoire (incluant Honoré-Mercier) se ferait dans un méga laboratoire au Centre hospitalier Charles-LeMoyne. Selon les projections, environ 70 % des prélèvements seraient analysés dans ce laboratoire central et 30 % localement, pour ce qui est des analyses dites urgentes.

Le projet devrait être enclenché dès avril 2017 et se dérouler sur une période de 3 à 5 ans.

Des conséquences néfastes pour la région

La conseillère Sylvie Adam. Capture d'écran.La résolution présentée par la conseillère Sylvie Adam avance que « les acteurs visés dans cette démarche sont peu ou pas consultés et que l’information qu’ils reçoivent est incomplète et trop souvent tardive ».

On considère également que le projet Optilab pourrait avoir des conséquences néfastes pour la région, compte tenu que des emplois de professionnels et de techniciens de laboratoire seraient menacés au profit des grands centres. « Le déploiement projeté se fait sans tenir compte des enjeux propres à chaque région » indique-t-on. Or, le conseil municipal s’inquiète des conséquences économiques que risque alors de subir la Grande région de Saint-Hyacinthe en terme d’emplois de qualité.

Sur un autre plan, on craint que le transport d’échantillons, parfois sur de longues distances, pourrait en altérer le contenu, occasionner la perte de spécimens et des retards dans les résultats d’analyse. On redoute que cette centralisation des labos ait une incidence négative sur la santé des usagers. Une inquiétude que partagent des professionnels de la santé, dont la docteure Anne Vibien qui travaille depuis 25 ans à l’hôpital de Saint-Hyacinthe. Elle a d’ailleurs déjà écrit une lettre d’opinion à ce sujet dans La Presse.

En conséquence, le conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe demande au ministre Gaétan Barrette « d’imposer un moratoire sur le déploiement du projet Optilab dans l’ensemble du territoire, le temps de procéder aux travaux d’analyse et aux consultations requises pour assurer sa mise en œuvre en toute sécurité et en tout respect de la population et des collectivités. »

Les cités régionales s’unissent

Cette initiative de la Ville fait suite à une rencontre du caucus des cités régionales de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) qui s’est tenue le 2 décembre.

À cette occasion, les 27 villes représentant plus d’un million de Québécois ont fait connaître leur point de vue à ce sujet et toutes s’entendent à l’effet que ce plan du ministère de la Santé va à l’encontre du développement régional.

Les représentants du caucus des cités régionales ont aussi indiqué que de plus en plus de grandes villes se rangeaient de leur côté, même celles qui profiteraient d’Optilab, puisqu’elles réalisent l’impact économique et social que cela pourrait avoir sur les régions.

Enfin, on a déploré le manque d’écoute du ministre de la Santé dans ce dossier.