Société

Une jeune maman sauvée grâce au don d’un cœur

De gauche à droite : À l’arrière : Noémy Claing Chaput, Jennyfer Claing Chaput, Mélanie Claing, Pascal Champagne, Sarah Claing Chaput. À l’avant : Jade Claing Chaput et Alycia Claing Chaput. Photo : Patrick Roger

À l’occasion de la Semaine nationale du don d’organes et de tissus, du 22 au 28 avril, Mobiles présente l’histoire touchante de Mélanie Claing, sauvée grâce au don d’un cœur.

 

Le 26 septembre 2017, le cœur de Mélanie Claing s’est arrêté de battre, et la jeune maman a bien failli ne jamais revoir ses cinq enfants. Si elle a eu la vie sauve, c’est grâce aux réflexes de son entourage, mais aussi à l’âme généreuse qui lui a fait don d’un cœur.

La jeune femme de 32 ans était chez le dentiste lorsqu’elle s’est effondrée. La maman de cinq filles, âgées de 7 à 17 ans, se souvient seulement d’avoir eu une bouffée de chaleur avant de perdre connaissance dans la salle d’attente.

« J’ai été chanceuse parce que les employées étaient formées pour faire de la réanimation cardiaque, affirme-t-elle. Elles ont pompé mon cœur à tour de rôle en attendant les ambulanciers. Sans elles, je serais morte là, sur le plancher de la clinique. »

Un cœur fragile

Née avec une malformation cardiaque, l’étudiante en soins infirmiers avait un stimulateur cardiaque (pacemaker) depuis 2014 pour permettre d’accélérer la pulsation de son cœur lorsqu’il devenait trop lent. Un infarctus, en janvier 2016, lui avait aussi laissé une cicatrice au cœur, qui ne cessait de grossir. « Mon cardiologue m’avait avertie que j’aurais besoin d’une transplantation d’ici 5 à 10 ans. Mon cœur a finalement lâché quatre mois plus tard. »

Plongée dans le coma pendant une dizaine de jours à l’Institut de Cardiologie de Montréal, elle a eu la mauvaise surprise de recevoir un signalement du Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) à son réveil. « Je devais trouver un endroit pour mes filles, sinon la DPJ les plaçait dans des familles d’accueil, dit-elle. J’ai vécu l’enfer. »

L’une des filles d’âge adulte de son ex-conjoint a finalement pris soin des enfants de Mélanie durant son hospitalisation. Son nouvel amoureux, Pascal, les visitait régulièrement, et son amie Jessica s’occupait des deux plus jeunes certaines fins de semaine.

« Je me suis inquiétée pour elles du début à la fin, souligne-t-elle, la gorge nouée. Il y a cinq ans, j’ai perdu mon père. Je me rappelle la peine que j’ai eue, et je ne pouvais imaginer faire vivre ça à mes filles. »

Un cadeau de vie

Mélanie pleure en racontant son histoire. Alitée pendant 50 jours, elle a reçu plusieurs pronostics, qui n’étaient pas toujours optimistes. Son cœur était fichu et l’attente, interminable, mais le 4 novembre dernier, un cardiologue lui a finalement annoncé que « son cœur était en route ».

De gauche à droite : À l’arrière : Noémy Claing Chaput, Jennyfer Claing Chaput, Mélanie Claing, Pascal Champagne, Sarah Claing Chaput. À l’avant : Jade Claing Chaput et Alycia Claing Chaput. Photo : Patrick Roger

Selon ce que Mélanie a entendu dans les corridors de l’hôpital, elle aurait reçu ce précieux cadeau d’un jeune homme québécois, victime d’un accident, et de ses parents, qui ont consenti au don de ses organes. « J’aimerais leur dire que le cœur de leur fils a servi à quelque chose de bien. Ce don a permis à une mère de rester en vie avec ses cinq enfants », souligne-t-elle.

La Maskoutaine souhaite désormais s’impliquer auprès de la Société canadienne de transplantation en encourageant notamment les gens à signer leur carte de don d’organes. « J’ai conscience maintenant que la mort peut arriver n’importe quand. Je ne veux plus rien remettre à demain, dit-elle. Aujourd’hui, je comprends l’importance de vivre et de ne pas seulement survivre. »

Avant son arrêt cardiaque, Mélanie travaillait parfois 60 heures par semaine comme préposée aux bénéficiaires de jour, de nuit et une fin de semaine sur deux. « Je veux maintenant un horaire fixe. Je veux profiter de mes enfants, affirme-t-elle. Le Bon Dieu ne m’a pas donné une deuxième chance pour que je reste couchée dans mon lit. Il faut que j’en profite. »

 

Geneviève Raymond