Société
Nouveau programme d'aide financière :

Une reconnaissance pour l’action communautaire autonome

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Après quatre années de résistance, la Ville de Saint-Hyacinthe a finalement accordé un statut particulier aux organismes communautaires autonome (ACA) qui sont propriétaires de leurs immeubles. Le maire Claude Corbeil a convoqué les responsables concernés à l’hôtel de ville et c’est avec un plaisir non dissimulé qu’il en a fait l’annonce.

« Ça fait longtemps que cette journée est attendue. Aujourd’hui, nous sommes fiers de mettre en place un programme d’aide financière qui répond aux préoccupations auxquelles font face les organismes d’entraide qui sont propriétaires d’immeubles sur notre territoire » a déclaré le maire.

Le programme en question vient combler une bonne partie des charges financières liées aux immeubles appartenant aux organismes d’action communautaire autonome* qui offrent des services directs aux Maskoutains.  On pourra réclamer jusqu’à un maximum de 95% du montant des taxes municipales déjà payées.

On parle ici de 18 organismes dont font partie, par exemple, La Moisson Maskoutaine, Contact Richelieu-Yamaska, l’Association des parents d’enfants handicapés, le Centre Louise-Bibeau et la Clé sur la porte.

Le maire Claude Corbeil a convoqué les responsables concernés à l'hôtel de ville et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'il en a fait l'annonce. Photo : Nelson Dion

« Si vous n’étiez pas là, ça serait la Ville qui devrait combler ces besoins spécifiques de la population et on n’est pas équipé pour faire ça » a commenté le maire qui, du même coup, reconnaît la vocation particulière de ces organismes. Il faut dire que ces derniers, qui poursuivent une mission sociale, sont regroupés dans le schéma de la Ville sous le chapeau du « Service des loisirs », ce qui est une incongruité.

Avec ce nouveau programme, la municipalité s’engage à subventionner une grande partie des frais inhérents à ces immeubles, soit les coûts d’électricité, de gaz, l’entretien et la réparation des bâtiments ainsi que les frais reliés à l’hypothèque. Les organismes devront remplir à chaque année un formulaire détaillé et le déposer avant le 30 avril.

L’analyse des demandes sera faite par un comité formé de deux employés municipaux et de deux élus, en l’occurrence Stéphanie Messier et Jeannot Caron, deux nouveaux membres du conseil municipal qui connaissent bien le milieu communautaire.

Une reconnaissance très satisfaisante

Si ce nouveau programme semble satisfaire la majorité des organismes concernés, c’est qu’il est le fruit d’une consultation auprès d’eux. Françoise Pelletier de la Maison alternative de  développement humain, Suzanne Demers de l’Auberge du cœur le Baluchon et Pierre Provost de la Maison l’Alcôve ont représenté le regroupement.

« C’est très satisfaisant que la Ville reconnaisse enfin le travail que nous faisons » a commenté Françoise Pelletier. Il faut dire que  la démarche a été longue et semée d’embuches.

Les premières revendications datent de 2014 alors que les organismes concernés réclamaient l’abolition de la taxe dite « compensatoire » réclamée par la Ville. Ce dossier a été vite endossé par la Corporation de développement communautaire des Maskoutains.

Le conseil municipal avait consenti à réduire de moitié la fameuse taxe, mais les organismes devaient néanmoins verser une somme globale de plus de 40 000$ à la Ville, montant qu’ils jugeaient excessifs d’autant plus que plusieurs municipalités du Québec avaient aboli totalement cette taxe en raison de la vocation sociale des groupes. Il faut dire que certains élus de l’ancien conseil municipal s’opposaient fermement à cette abolition.

Le nouveau conseil a, en quelque sorte, contourné cette opposition en créant un tout nouveau programme se basant sur les préoccupations et les besoins des organismes propriétaires. Un programme innovateur duquel d’autres municipalités pourraient s’inspirer.

Post-Scriptum :

Un organisme d’action communautaire autonome est à la base un organisme à but non lucratif (OBNL), enraciné dans la communauté, entretenant une vie associative et démocratique, libre de sa mission, ses approches, ses pratiques et ses orientations. Il doit aussi répondre aux 4 critères suivants :

  • –  Avoir été constitué à l’initiative des gens de la communauté;
  • –  Poursuivre une mission sociale qui lui est propre et qui favorise la transformation

sociale;

  • –  Faire preuve de pratiques citoyennes et d’approches larges axées sur la globalité

des problématiques;

  • –  Être dirigé par un conseil d’administration indépendant du réseau public.