Louis Graveline me cite Confucius : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ». Pour lui, cela explique le grand enthousiasme avec lequel il entame sa 44ème année avec le Club de judo de Saint-Hyacinthe. Il ne travaille pas, il s’amuse!
La première fois qu’il a enseigné le judo, Louis s’est découvert un talent pour l’enseignement qu’il a considéré comme un don. Et ce don, il le cultive depuis ce temps en lisant, en échangeant, en observant, en cultivant sans cesse sa curiosité. Pour demeurer à l’avant-garde, il est toujours à la recherche de l’amélioration, qu’elle provienne d’une nouveauté ou d’une sagesse ancienne oubliée. C’est pour lui une nécessité inhérente à la vie.
UN PREMIER COURS
Dans ses cours, il préconise la variété puisqu’il croit que la routine amène l’ennui. « Par exemple, je dis à mes élèves : si tout le monde réussit à « tenir ses biscuits » (à tenir son menton collé sur sa poitrine pour éviter que sa tête heurte le sol), le prochain cours sera un cours de jeu. » Pour les jeunes enfants, il croit que l’objectif doit demeurer à court terme pour les encourager à acquérir les habiletés de base qui vont lui permettre d’évoluer vers autre chose avec eux.
J’ai observé le premier cours de soir de la saison, à 18 h mercredi dernier. Les enfants, dont plusieurs nouveaux, ont entre 6 et 9 ans. « Hajime», dit Louis et les élèves, à tour de rôle, prennent leur élan et tentent de sauter entre les trois ceintures étendues au sol sans les toucher. L’écart entre les ceintures augmente à chaque tour.
« À la fin, les ceintures vont être très éloignées, et si vous réussissez à arriver dans la zone rouge, vous ferez partie de la confrérie des écureuils volants! » Tout le monde rit, car la distance indiquée est impossible, sauf si vous savez voler. Une petite fille qui court à pas de géants gagne la compétition et tout le monde l’applaudit.
Louis explique les rudiments du judo, le salut, les mots japonais qu’il utilise. « Tous les enfants devraient faire du judo, croit-il, ne fut-ce que pour apprendre l’habileté de bien tomber. Le judo développe la force, la coordination, l’intelligence par le jeu, la discipline et a l’avantage d’être un exutoire sain. »
UN PROFESSEUR APPRÉCIÉ
Les mots qui reviennent quand je demande à certains de ses élèves de décrire Louis sont les mêmes : passionné, persévérant, ferme, bienveillant. « Quand tu te rends utile et que tes compétences sont appréciées, il y a un retour d’amour », dit Louis. Je le regarde avec son deuxième groupe de la soirée. Tous les élèves sont assis le long du dojo. Plusieurs sont des anciens qui portent leur judogi. Il les passe un par un et les appelle par leur nom. Rares sont ceux qu’il a oubliés. J’ai bien l’impression que l’attachement, ici, est aussi grand d’un bord que de l’autre.
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Philippe Dutremble –Ajouter un commentaire