Richard Durand, professeur de géographie au Cégep de Saint-Hyacinthe, utilise son vélo comme moyen de transport par tous les temps, été comme hiver. Comment y arrive-t-il? C’est simple, il ne s’est pas laissé d’option!
Richard a disposé de son auto il y a déjà quatre ans et comme il préfère le vélo à la marche, il effectue la grande majorité de ses déplacements sur deux roues. Par temps clément, ça ne pose aucun problème. « Les cyclistes sont nombreux quand il fait soleil et que le temps est chaud, mais ils se font rares dès que l’air devient frais et que la possibilité de flocons se fait sentir », me dit-il. Les cyclistes d’hiver demeurent exceptionnels, mais leur nombre augmente constamment. Ils seraient environ 50 000 au Québec, surtout concentrés à Montréal.
Richard trouve plusieurs avantages au transport actif. En plus d’être économique et écologique, rouler à vélo chaque jour de l’année permet de maintenir une excellente santé, tant physique que mentale. Depuis qu’il goûte directement aux conditions météo lors de ses déplacements, plutôt que de les contempler à travers un pare-brise, il se sent mieux adapté au climat. Il dit même qu’il apprécie encore plus l’hiver.
Bien se préparer
Pour prendre plaisir au vélo toutes saisons, il faut être bien préparé. « Si tu prends ton vélo d’été pour rouler l’hiver, il sera ruiné au bout d’un an », me dit Richard. Il est donc préférable d’avoir un vélo spécifique pour l’hiver. Celui-ci sera équipé minimalement de garde-boue et de pneus d’hiver cloutés. Il est préférable que sa bicyclette d’hiver n’ait qu’une seule vitesse ou soit équipée d’un dérailleur interne, car les abrasifs brisent les mécanismes. Bien lubrifier toutes les composantes de son vélo diminue le risque de gel et augmente leur performance, notamment celle des freins qui doivent très bien fonctionner l’hiver.
Pour ne pas geler, il faut évidemment être habillé adéquatement, idéalement avec des vêtements respirants adaptés aux conditions particulières de la journée. Par temps très froid, -12 °C et moins, des lunettes de ski sont essentielles, sinon les yeux gèlent. Il ne faut pas rouler trop vite non plus, car l’air froid est dur pour la respiration. La vigilance, aussi, est primordiale. « J’ai installé un rétroviseur à gauche sur mon guidon. Quand je vois qu’une auto arrive derrière moi, je me tasse », me précise Richard dont le trajet quotidien pour se rendre au travail prend environ 15 minutes dans les rues de Saint-Hyacinthe.
La sécurité d’abord
Il n’y a aucune chance à prendre en vélo. La noirceur arrive tôt l’hiver et autant il est important de voir venir les autos, autant il est important de s’assurer d’être vu, d’autant plus que les automobilistes ne s’attendent pas nécessairement à la présence d’un cycliste. Richard a muni son vélo de lampes clignotantes à l’avant et à l’arrière, de même que de réflecteurs dans les roues. En plus, il enfile autour de son bras gauche une bande à velcro sur laquelle sont fixés des réflecteurs.
Le vélo d’hiver est-il pour tous?
Je demande à Richard s’il avait une prédisposition particulière au vélo d’hiver. « J’ai toujours été un grand amateur de plein air, me dit-il, et j’ai même fait du camping d’hiver. En plus, je ne suis pas capable de faire de l’exercice à l’intérieur. »
Un conseil pour quelqu’un qui voudrait s’y mettre? « Commencez durant l’été. Habituez-vous à prendre votre vélo par tous les temps, même quand il pleut. Puis, étirez un peu la saison. C’est comme ça que j’ai commencé. »
« Vous êtes courageux, Monsieur », lui disent certains de ses étudiants qui l’ont vu arriver sur sa bicyclette par -10 °C. « Je fais ça pour moi, me dit Richard. Je me sens bien par rapport à mes convictions. » Reste que, sans le rechercher, il est un exemple que de plus en plus de personnes suivent en prenant leur vélo pour aller au cégep. L’envie de pédaler serait-elle contagieuse?
Écrire un commentaire >
Re: Richard Durand, Cycliste Boréal
Jacinthe Patry –Re: Richard Durand, Cycliste Boréal
Marc Boucher –Re: Richard Durand, Cycliste Boréal
Patrick Vanasse –Ajouter un commentaire