Je suis membre de Développement et Paix, un organisme d’éducation à la solidarité internationale qui depuis 1968 recevait le soutien, comme bien d’autres ONG (organismes non gouvernementaux), de l’Agence canadienne de développement international par le biais de l’ADO, l’Aide au développement officielle.
Cette aide était réservée au développement communautaire, c’est-à-dire à la réduction de la pauvreté, l’appui au développement économique des femmes, la participation citoyenne, l’éducation civique, le respect des droits humains, la démocratisation des sociétés afin de s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté et de l’exclusion.
Donc, cette collaboration entre l’Agence canadienne de développement international et les ONG ont permis au fil des ans de s’inscrire vraiment dans une philosophie de développement durable préconisant ainsi le partenariat avec des groupes, des ONG locaux, plutôt que de paternalisme.
Mais, les temps ont changé… L’ONU recommande toujours aux pays donateurs de verser 0,7 % de leur revenu national brut à l’aide au développement mais en 2010, le Canada y consacrait 0,33 %. Le nouveau budget du Canada prévoit une nouvelle baisse de son aide étrangère de plus de 7 % d’ici 2014-2015. Ces coupures actuelles et à venir dans l’aide publique au développement ont déjà des conséquences désastreuses pour les populations les plus pauvres de la planète surtout que les ONG ne pourront honorer leurs engagements avec leurs partenaires du Sud.
Beaucoup d’ONG canadiennes sont inquiètes face à la nouvelles politique dans l’attribution de l’aide internationale. En effet, des subventions sont accordées à des organisations collaborant avec des sociétés canadiennes du secteur privé désirant investir dans des industries des pays du sud, comme les sociétés minières et leurs activités caritatives. Donc, le Canada semble vouloir faire passer ses intérêts commerciaux avant ceux des populations affectées.
Le Canada a aussi introduit un mécanisme d’appel d’offres qui favorise la concurrence et la compétition entre les ONG canadiennes en plus de laisser tomber les projets à long terme pour se concentrer sur des projets à court terme n’offrant aucune assurance de continuité pour les organisations partenaires locales. Cette nouvelle approche risque de fragiliser les réseaux de solidarité et de coopération internationale bâtis au fil des ans qui se verront désormais comme des adversaires plutôt que comme des collaborateurs dans le développement international.
Que peut-on faire? Beaucoup d’organismes se préparent à réagir. Une chose est certaine, alerter notre députée fédérale est déjà un bon pas. D’être attentifs aux actions qui émergeront afin de se solidariser est un autre moyen. Restons vigilants.
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Marjorie –Re: UNE AIDE INTERNATIONALE INADÉQUATE FACE AUX BESOINS DE ...
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