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Une véritable œuvre de démolition!

Un envoi d'Yvan Loubier
Lettre ouverte


Réplique à Martin Bourassa
Yvan Loubier économiste et ex-député de Saint-Hyacinthe—Bagot à la Chambre des communes

Même si j’ai quitté mon poste de député fédéral de la région de Saint-Hyacinthe il y a déjà sept ans, je suis toujours avec beaucoup d’attention et d’intérêt ce qui s’y passe, et notamment, par la voie du Courrier de Saint-Hyacinthe. On ne représente pas des gens et une région dynamiques et  fantastiques pendant 13 ans et demie sans y laisser une partie de son cœur, sans avoir en mémoire une partie des meilleurs moments de sa vie.

Depuis quelques semaines cependant, le Courrier de Saint-Hyacinthe, son rédacteur en chef plus précisément, s’affaire à une véritable œuvre de démolition de l’image et de la performance économique de la région et, ère de corruption et collusion oblige, à une campagne de salissage du CLD et de ses administrateurs.

À partir d’une étude récente du Conference Board, dont la méthodologie et les mesures du PIB réel par région et de l’emploi sont  remises en cause par tous les spécialistes et par l’Institut de la statistique du Québec,  le rédacteur en chef du Courrier dépeint un tableau noir et déprimant de l’économie maskoutaine et de ses principaux acteurs économiques, alors que la réalité est tout autre. Propos délibérés pour ternir l’image de la région? Fruits d’une méconnaissance des indicateurs économiques valides et valables? J’ose espérer que la deuxième hypothèse est la bonne.

La région de Saint-Hyacinthe, Technopole de l’agroalimentaire est, à l’opposé de ce qui nous est présenté,  encore et toujours une des régions les plus performantes au Québec au chapitre de l’économie et de l’emploi. Bien sûr, jusqu’au milieu de la précédente décennie, son économie a dû s’adapter à des changements structurels importants qui ont touché particulièrement son secteur manufacturier. Les fermetures d’Olymel et de Kimberly-Clark n’ont pas aidé non plus. Mais au global, la croissance du secteur du savoir et des services, rendue possible notamment par le travail acharné de développement et de démarchage du CLD auprès des investisseurs et la présence de la Cité de la biotechnologie, a agi comme catalyseur. Tant et si bien que la grande région connaît encore aujourd’hui  une des meilleures performances en terme de création  d’emplois et un taux de chômage de seulement 6,3 %, un taux inférieur à celui de l’Estrie (8%), du Centre du Québec (8,3 %), de la Mauricie (9,7 %) et de la moyenne de l’ensemble du Québec (7,8 %).

En 2012, toujours, la région a connu un niveau record d’investissements industriels, dépassant les 260 millions de dollars et, depuis la fin de la récession, ces investissements, au prorata de la population, ont toujours dépassé ceux des régions de Drummondville, Granby et Laval. Les Maskoutains ont donc encore aujourd’hui des raisons d’être fiers.

Ces données sont connues, solides et impeccables sur le plan de la mesure.

Quant à la remise en cause de la compétence et de l’imputabilité des administrateurs du CLD véhiculée par le Courrier depuis le 25 avril dernier, particulièrement à l’endroit de son directeur général, Mario De Tilly, elle est gratuite, dénuée de sens et s’appuie sur des informations qui ne pourront résister longtemps à l’analyse. Je ne reprendrai pas toutes les inepties. Je me contenterai de quelques observations.

D’abord, je ne crois pas me tromper en affirmant que dans le processus décisionnel et de reddition de comptes du CLD, toute décision, orientation, budget de dépenses, planification et gestion, doit passer par le filtre de 6 instances élues et administratives : l’exécutif du CLD, le C.A, l’assemblée générale, le conseil des maires de la MRC, le ministère des Finances du Québec et le MAMROT.  Cela vaut également pour la Cité de la biotechnologie. Le directeur, comme les autres administrateurs y sont soumis. Le filtre est hermétique et cela permet un véritable contrôle des dépenses. On gagnerait partout, par les temps qui courent, à implanter un tel système.

En regard de ces dépenses, je suis étonné que celles visant notamment les représentations à l’étranger, soient jugées exorbitantes et frivoles comme l’affirme le journal : environ 180 000 dollars en 5 ans, 36 000 dollars par année, pour un organisme représentant une des rares technopoles internationales et qui a contribué à attirer dans la région 260 millions de dollars en investissements industriels en 2012. Avec si peu, le CLD joue dans la « cour des grands » et nous fait honneur.

De surcroît, le CLD et la Cité génèrent des revenus, année après année et cette dernière a une équité nette de près d’un million de dollars; tout le contraire des idées fausses, voire mesquines,  véhiculées par le Courrier.

Quant à Mario de Tilly, la région lui doit une fière chandelle. En 1993, j’ai été élu avec fierté pour la première fois. Ce fut la même année où Saint-Hyacinthe s’est vue attribuer le titre de Technopole internationale, la seule au Canada à ce moment, un autre objet de fierté. Les retombées extrêmement bénéfiques rattachées à ce titre ne se sont pas fait attendre. La Cité et bien d’autres initiatives heureuses réalisées depuis 20 ans et auxquelles j’ai eu l’honneur de contribuer avec l’équipe du CLD en ont découlées. Et cela, nous le devons à ce développeur visionnaire qui, comme nous avons l’habitude de le dire, a mis Saint-Hyacinthe sur la carte. Sa très grande compétence et son intégrité ne font aucun doute dans mon esprit et dans celui de plusieurs de ses pairs des autres régions du Québec que j’ai pu rencontrer au fil des ans et encore aujourd’hui. Attaquer cet homme et l’institution comme le Courrier le fait depuis un mois me répugne.

Les Maskoutaines et Maskoutains ont raison d’être fiers de la région et de ses réalisations. Ils ont raison de s’enorgueillir  de leur économie, de leur milieu de vie, de la vitalité de la communauté et du dynamisme et de l’intelligence de leurs leaders. Et ils doivent s’élever contre tout gérant d’estrade qui, trop facilement et trop souvent aujourd’hui, détruise des réputations et des institutions. Ils doivent s’élever contre ceux qui sont des agents de la démobilisation et de la morosité économique par leur propos non fondés et qui font, de la tribune dont ils ont le contrôle, un véritable tremplin pour une œuvre de démolition!

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  • Re: Une véritable œuvre de démolition!

    Merci beaucoup, je suis tout a fait d'accord avec ton opinion.

  • Re: Une véritable œuvre de démolition!

    Donner à quelqu'un le pouvoir de l'écriture c'est croire qu'il en fera bon usage! Cependant l'égocentrisme de quelques un peut, malheureusement, influencer leurs plumes vers une constante recherche de controverse imputable à ce besoin constant d'identité. M. Bourassa doit souffrir grandement de ce complexe pour jouer, tant avec les mots que les chiffres, avec la réputation d'une ville, d'une région et des gens qui s'efforcent d'améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens. Il serait temps que la direction du Courrier se questionne sur sa mission et qu'elle se rappelle d'où elle vient et comment elle est arrivé ou elle est maintenant. Une rétrospection serait de mise M.Chartier!

  • Re: Une véritable œuvre de démolition!

    Entacher la crédibilité d'un homme que bien des CLD voudraient embaucher dans leur région, c'est que Le Courrier de St-Hyacinthe tente de faire. Complètement ridicule, mais facilement explicable par l'agenda politique à peine dissimulé du propriétaire de cette feuille de chou. Lançons un appel (avis aux utilisateurs de Twitter). Appelons ce journal pour annoncer qu'on ne l'achètera jamais plus ou qu'on ne renouvellera pas son abonnement.

  • Re: Une véritable œuvre de démolition!

    Merci M.Loubier de bien vulgariser l'apport que fait le CLD à la région maskoutaine. Votre commentaire permettra à monsieur et madame tout le monde de bien comprendre ce qu'est le développement économique.

  • Re: Une véritable œuvre de démolition!

    Les paris sont ouverts : M. Bourrassa aura t -il l'honnêteté de publier cette lettre dans la prochaine édition du courrier?

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