Françoise Pelletier
Lettre d’appui à Meghan Murphy
Ce mois-ci, j'offre mon espace de chronique Mots dits en appui à la féministe radicale, abolitionniste en matière de prostitution, journaliste et auteure du blogue Feminist current Meghan Murphy. Elle est menacée de ne plus pouvoir écrire sur le média Rabble.ca par des personnes principalement liées au lobby pro-prostitutionnel, ainsi que par d'autres groupes de lobbying qui ont à cœur le bien de leur communauté, mais qui souhaitent réduire Meghan Murphy, femme et féministe, au silence. Je l'appuie donc sans réserve, et je vous laisse avec cette lettre d'appui envoyée au média Rabble.ca, écrite en anglais, traduite en français, en allemand et en espagnol. Pour que grandisse la sororité.
Nous, les soussignéEs, tenons à vous faire part par la présente de notre profond mécontentement après avoir lu la réponse de rabble aux attaques dont fait l’objet Meghan Murphy.
Depuis quelques semaines, Meghan Murphy est la cible d’une charge violente et coordonnée qui la vise, elle, explicitement, à titre de porteparole de principes féministes qui sont essentiellement les nôtres, charge qui est également dirigée contre les femmes, en général, et contre les féministes, en particulier.
Cette violente campagne, déclenchée par un article de Playboy et amplifiée par une pétition digne du mouvement masculiniste et soutenue par des femmes connues pour leurs efforts de lobbying pro-prostitution, prend sa source dans un court texte que Meghan Murphy a écrit en réaction à une série de photos de nus d’une femme trans connue, Laverne Cox. Dans son billet, Meghan Murphy critique cette notion qui voudrait qu’une femme ou une femme trans qui publie des photographies d’elle à caractère sexuel, voire pornographique, pose par là un geste d’« empowerment », autrement dit, un geste d’émancipation. Nous ne voyons pas en quoi un tel texte pourrait être qualifié de « transphobe ». Cela dit, nous croyons aussi que le mot « transphobie », comme son acolyte lexical « putophobie », est un terme aussi galvaudé que controversé. Pour celles et ceux d’entre nous qui croyons encore aux principes de la vie démocratique et aux règles de la déontologie journalistique, il est troublant de voir une analyse critique transformée en « phobie » et en « attaque personnelle », ce qui empêche toute possibilité de dialogue rationnel.
Dans la mesure où les prétentions selon lesquelles l’article de Meghan Murphy serait discriminatoire ou blessant pour les personnes trans ne reposent sur aucun argument sensé, nous pensons que l’ampleur et la violence de cette attaque menée contre elle et les idées qu’elle défend s’enracine dans une entreprise plus vaste de marginalisation et ultimement de silenciation des femmes et des féministes qui partagent sa vision des choses, une lutte politique qui est aussi la nôtre.
Comme en atteste son travail chez Feminist Current et rabble, Meghan Murphy a adopté une position féministe ferme, fondée sur des principes clairs, concernant l’institutionnalisation de l’oppression et de l’exploitation des femmes dans la prostitution et en faveur de l’abolition de la prostitution, à commencer par la criminalisation des hommes à la tête de l’industrie de la prostitution, les proxénètes et trafiquants, et des consommateurs du corps des femmes, les clients.
Cette question a créé et continue de créer d’importants différends entre de nombreux groupes d’intérêts et dans divers milieux, ce qui a donné lieu à un effort concerté de la part de l’industrie du sexe et des personnes qui en vivent, qui comprennent souvent des femmes, pour attaquer, calomnier, traquer, harceler et menacer toute femme – ou tout homme – qui met un tant soit peu en péril le magot des exploiteurs des femmes prostituées. Nous avons constaté que rabble a toujours appuyé, publié et accordé une très grande marge de manœuvre à ces diffamateurs, et ce, aux dépens d’une argumentation rationnelle, d’un réel débat et de discussions hétérogènes, en ne se positionnant pas clairement en regard de cet enjeu.
Chez rabble, la seule collaboratrice qui se démarque avec limpidité et intelligence du consensus tacite qui s’y est formé autour du féminisme et de la prostitution, c’est Meghan Murphy. Contrairement au lobby pro-prostitution, aux groupes antiféministes et à de nombreux transactivistes, Meghan Murphy produit des analyses rigoureuses et emploie des arguments réfléchis et logiques dans les articles qu’elle publie dans Feminist Current et rabble. Parce que ses détracteurs n’ont pas réussi à démonter ses arguments, ils s’en remettent plutôt à d’odieuses attaques personnelles et à la création de faux mouvements spontanés. Ces attaques mettent désormais en péril son emploi et sa carrière, non seulement chez rabble, mais dans ses autres domaines d’activités.
En tant que femmes et féministes qui comptons sur l’intégrité journalistique de Meghan Murphy et sur sa capacité à réfléchir et écrire avec rigueur et lucidité, la présente situation nous inquiète grandement. Nous appuyons Meghan Murphy, et nous nous opposons avec véhémence aux efforts déployés pour la faire publiquement taire.
Cette affaire nous projette aussi au-delà de Meghan Murphy ellemême, aux fondements mêmes du journalisme, de la démocratie et de la valeur que l’on accorde au discours que peuvent tenir dans l’espace public divers groupes qui sinon n’auraient pas voix au chapitre. Il est évident que nous vivons des temps difficiles sur le plan politique, en raison de la polarisation que créent les clivages idéologiques importants et nombreux qui divisent les communautés opprimées en termes d’enjeux politiques et « culturels ». Bien qu’il ne soit sans doute pas possible pour rabble d’adopter une position éditoriale claire dans tous les dossiers, en tant que lectrices et lecteurs de rabble, nous exigeons que vous offriez à tout le moins un environnement propice aux échanges rationnels et où les attaques injustifiées ne sauraient être tolérées.
Bon nombre des billets de blogue et textes d’opinion que vous avez accueillis dans votre site ont contrevenu à ces exigences de base. On semble y favoriser les attaques personnelles contre celles et ceux qui défendent certains points de vue seulement, ce qui a eu pour effet de disculper les auteurs de la violente campagne menée contre Meghan Murphy et ses sympathisantEs. En ne prenant pas fermement position et en refusant de produire une déclaration d’appui non équivoque au travail journalistique de Meghan Murphy, qui publie dans vos pages numériques, rappelonsle, et qui est appréciée par une foule de femmes, de féministes et d’alliés masculins qui adhèrent aux principes féministes, vous devenez un acteur de la chasse aux sorcières en cours. Ce faisant, non seulement la rédaction de rabble nuit à Meghan Murphy, tant dans sa vie personnelle que professionnelle, mais elle contribue à étouffer la conversation publique sur des questions complexes et délicates qui ne sont tout simplement pas abordées dans les médias traditionnels.
Nous pensons que rabble se doit de réaffirmer son engagement à donner la parole au plus important groupe de personnes opprimées de l’humanité, les femmes, et en particulier les femmes autochtones, racisées et démunies, à leur offrir un auditoire et une tribune où poursuivre le débat dans une enceinte civilisée. Nous aimerions que la rédaction de rabble produise une nouvelle déclaration par laquelle elle reconnaît la responsabilité qui lui incombe de traiter son personnel et ses auteurEs, ainsi que le mouvement féministe national et international, avec professionnalisme et intégrité.
Cordialement,
ORGANIZATIONS:
Feministas of Canada
S.A.N.T.A.S. (Uruguay – Argentina – Spain)
Mujeres de AgrupaciÛn Lucretia Barredes (Uruguay)
Lunas Lesbianas Feministas (Mexico)
The Störenfriedas, German Blogger Group
Vancouver Rape Relief and Women’s Shelter
WoLF ( Women’s Liberation Front)
Deep Green Resistance
ROSE (Remember our Sisters Everywhere)
CATWA (Coalition Against Trafficking in Women Australia)
CLES (Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle)
LAWC (London Abused Women’s Centre), London, ON
Women Fight Back, Vancouver Island, BC
Newfoundland and Labrador Feminists and Allies
The Resist Collective, Vancouver, BC
NorMAC (Nordic Model in Australia Coalition)
Collective Shout Australia
Persons Against Non-State Torture
EVE (formerly Exploited Voices now Educating)
Sisyphe.org
INDIVIDUALS:
Alena Nikole, WoLF
Alexandra Pelletier, Montreal, Quebec
Ali Bee, Norwich, UK
Amanda Thornhill, Parrish, FL, USA
Ana Popovic, Montréal, QC, community organiser
Andrea Stumpf, Vancouver, BC
Angie Conroy, Cambodia
Anna Hoheide, Blogger
Anne-Marie Bilodeau, avocate retraitée, Montréal, QC
Aoife Emily Hart, Vancouver, BC
Betty Qi, Stouffville, ON
Bo Novak, Bath, England
Brigitte Tucker, Australia
Carol Hanisch, Ellenville, NY, USA
Caroline Laplante, animatrice en art collectif, Québec
Caroline Werner, LISA Wiesbaden, DIE LINKE (german left party)
Cassaundra Blythe, Havelock, ON
Catherine Weiss, Melbourne, Australia
Cathryn Atkinson, Squamish, BC
Celia A. Nord, Chase, BC
Chantale Caron, QC
Cheryl Lynn Bergen BSW, RSW, Prince Albert, Saskatchewan
Chloe Gustella, Melbourne, Australia
Chris Cherry, Writer and Former Communications Director, SC Democratic Women’s Council
Chris Hedges, Journalist, Princeton, NJ, USA
Chris McDowell, Vancouver, BC for ROSE (Remember Our Sisters Everywhere)
Christine Boyle, Q.C., Professor Emeritus, Allard School of Law, University of British Columbia
Claire Young, Professor Emerita, Allard School of Law, University of British Columbia
Colette Price Swietnicki, New York City, NY, USA
Colleen Fuller, Vancouver, BC
Colleen Glynn, Richmond, BC
Coralie Allison, Director, Collective Shout Australia
Coralie Pittman, Melbourne, Australia – Collective Shout
D. Klaric, Toronto, ON
Danielle Cormier, Vancouver, BC
Danielle de Ronde, Ottawa, ON
Derrick Jensen, Crescent City, CA, USA – Deep Green Resistance
Diana Boston
Diane Matte and Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle
Didier Bois, abolitionnist activist, Paris, France
Dominique Bernier, QC
Dr Meagan Tyler, Feminist Academic, Melbourne, Australia
Dr. Erin Graham, Vancouver, BC
Drew Walker, London, ON
Elaine Grisé, MA in Sexology, Women’s Centre Coordinator, Montréal, QC
Elizabeth Ann Coulter, Grandview, MO, USA
Elizabeth Fleetwood, Australia
Elizabeth Hungerford, Maynard, MA, USA
Elizabeth Pickett, Founder- Feministas of Canada
Elizabeth Sheehy, FRSC, Shirley Greenberg Chair for Women and the Legal Profession, University of Ottawa, Faculty of Law
Emanuel Marcos Abinzano, Cordoba, Argentina
Emily Bagnald, WoLF, occupied Mi’kma’ki (aka Nova Scotia, Canada)
Emily Pascall
Emma Walker, London, ON
Erin D. Jackson, Albuquerque, NM, USA
Ernesto Aguilar, Houston, TX, USA
Estrella Sicardi, Montevideo, Uruguay
Florencia Negreira, Canelones, Uruguay
Françoise Pelletier, feminist, M.A. Art-thérapie, Mental health counselor, Maison alternative de développement humain inc, Saint-Hyacinthe, QC
Frank Austin, Atlanta, GA, USA
Gail Dines, Professor and founder, Stop Porn Culture, Boston, MA, USA
Hanna Dahlberg, Blogger, Die Stˆerenfriedas, Germany
Hélène Morin
Hilla Kerner, Vancouver, BC
Inge Kleine, Munich, Germany (Abolition 2014)
Isla MacGregor, NorMAC, Australia
Jacqueline Gullion, Vancouver, BC
Jacqueline Sephora Andrews, Seattle, WA, USA
Jan Watson- South Coast Environment Group WA
Janet Hacker, Victoria, BC
Janet Suarez, Canleones, Uruguay
Janice Latisha Betts, Manti, Manabi, Ecuador
Janine-Heather Goodrum, Wagga Wagga, NSW, Australia
Jeanne Sarson, Truro, NS
Jenifer Walker, London, ON
Jennifer White, London, ON
Jess Martin Dueck, Exploited Voices’ Allies (EVA)
Jewelles Smith, Artist, BC
Johanna te Boekhorst, Chilliwack, BC
Johanne Heppell, translator, Plaisance, Québec
Johanne St-Amour, Québec
Jonah Mix, Deep Green Resistance, Crescent City, CA
Judith M‰rz, Blogger, Germany
Julie Bindel, Author, Journalist, Feminist Campaigner, UK
Karina Ansolhabere, Montevideo, Uruguay
Katarina Vidovic, Croatia, EU
Kate Graham, Edinburgh, Scotland
Kathleen Barry, Ph.D., Sociologist and Professor Emerita
Kathy Miriam, Santa Fe, NM, USA
Kathy Scarbrough, E. Brunswick, NJ, USA
Kim Pate, Sallows Chair in Human Rights – Faculty of Law, University of Saskatchewan and Executive Director – Canadian Association of Elizabeth Fry Societies (CAEFS)
Krista Sawchuk, London, ON
Kylee Nixon, Edmonton Supporters of Protection of Communities and Exploited Persons Act, Edmonton, AB.
Laurel Long, MD, USA
Leah Harwood, Toronto, ON
Lee Lakeman, Vancouver, BC
Lierre Keith, California, USA, co-founder – WoLF
Lily Munroe
Linda MacDonald, Person Against Non-State Torture, Truro, NS
Lira Laluz, Montevideo, Uruguay
Lisa J. Whelan, London, UK
Lise Bouvet, Ressources Prostitution, Paris, France
Lorna Garano, El Cerrito, CA, USA
Luke Bourke, Melbourne, Australia
Lynda Davies, Former Frontline Worker – VAW, Ottawa, ON
Madeline Beckett, St. Louis, MI, USA
Maggie Jihan, Knox, ME, USA
Manuela Schon, LISA Wiesbaden, DIE LINKE, Member of City Parliament, Wiesbaden, Germany
Marie Hume, Mannum, South Australia
Marie-Andrée Boivin, militante pour les droits des sourds et des femmes, maîtrise en communications – profil média expérimental, UQAM, Montréal, Québec
Marie-Pier Lauzon, Québec
Marion Wallace, Memphis, TN, USA
Martin Dufresne, Editor/translator/activist, Montréal, Qc
Martine Roucole, FRANCE, Militante Osez le Féminisme
Mary Ceallaigh, Tucson, AZ, USA (WoLF member)
Mary Ceallaigh, WoLF
Mary Lou Jones, London, ON
Mary Moylan, St. John’s, NL
Mathew Gustella, Melbourne, Australia
Matthew B. Ezzell, PhD, Assistant Professor of Sociology, Department of Sociology & Anthropology, James Madison University, Harrisonburg, VA, USA
Matthew Holloway, Australia
Max Dashu, Suppressed Histories Archives, CA, USA
Max Wilbert and Deep Green Resistance Seattle
Maya Shlayen, feminist activist & journalism student
Megan Bourke, Melbourne, Australia
Megan Walker, London Abused Women’s Centre, London, ON
Michelle Hurtibise, London, ON
Michelle Lyn Jones, Winchendon, MA – DGR
Micheline Carrier, éditrice de Sisyphe.org, Montréal, Québec
Miep Rowan O’Brien, Carlsbad, NM, USA (WoLF member)
Miranda Yardley, Essex, United Kingdom
Mira Sigel, Feminist Blogger, Germany
Monica Moore, Melbourne, Australia
Monique Carbonell, Lilburn, GA, USA
Morris Dalla Costa, Journalist, London, ON
Myrian Machain, Sydney, Australia
N. Fraser, Guelph, ON
Naida Pintul, Heidelberg, Germany
Nancy J. Meyer, Hyattsville, MD, USA
Natacha Rault, Geneva – Switzerland – economist
Nicholas James, Ottawa, ON
Nicole Jameson, Collective Shout, Adelaide, Australia
Orla Hegarty, BMath, MASc, WoLF member, Newfoundland & Labrador
Otilia Puiggros, PhD Candidate, Université du Québec en Outaouais
Owen Lloyd, Deep Green Resistance, Port Orford, OR
Patricia Antuna, Montevideo, Uruguay
Patricia Karina Vergara Sanchez, DF, Mexico
Paula Schmidt, Vernon, BC
Paulette C.Turcotte, Victoria, BC
Pei-Ju Wang, Ottawa, ON
Peter Maxwell, Melbourne, Australia
Rachel Goodine, Victoria, BC
Rebecca Huntington, Lansing, MI, USA
Rebecca Thornhill, Ottawa, ON
Rebecca Whisnant, Associate Professor of Philosophy, Director of Women’s and Gender Studies, the University of Dayton, OH, USA
Reece K. Sellin, Fort Saskatchewan, AB
Rhéa Jean, PhD Philosophy, Université Laval, Université de Sherbrooke, founding member of La CLES
Robert Jensen, University of Texas, Austin, TX, USA
Rose Sullivan, Québec
S.C. Gillett, Toronto, ON
Samantha Berg, journalist, co-founder – WoLF
Sanda Rogers, Ottawa, ON
Sara Lynn, Bracebridge, ON
Shanie Roy, Travailleuse communautaire et survivante, Montréal, QC
Shannen Bethune, Mount Waverley, Melbourne, Australia
Sheila Jeffreys, Professor, University of Melbourne, Australia
Sheila McIntyre, Ottawa, ON
Shelagh Day, CM, VAncouver, BC
Simone Andrea, Fremantle, Australia
Simone Watson, Director NorMAC, Australia
Solveig Senft, Terre des Femmes, Germany
Sophia Chaudhary
Spider Redgold, The Feminine Byte, Sydney, NSW, Australia
Sue Breeze, Windsor, ON
Susan Barley, Australia
Susan Boyd, Vancouver, BC
Suzan Attwood, Snellville, GA, USA
Sylvia Black, co-founder WoLF, Atlanta, GA, USA
Tamara Gorin, poet and front line anti-poverty and housing worker, Vancouver BC
Tatjana Cherifi, LISA Wiesbaden, Germany
Terre Spencer, Peachtree Corner, GA, USA
Thistle Pettersen, Madison, WI, USA
Trish Oliver, Beaver Hall Artist, Toronto, ON and co-founder – WoLF (Women’s Liberation Front)
Trisha Baptie, Vancouver BC and EVE (formerly Exploited Voices now Educating)
Trisha Wilson-Singer, Mississauga, ON
Ulla Wojciechowski, translator, Oberhausen, Gemany
Veronica Penfold, Windsor, ON
Victoria Humak, Atlanta, GA, USA (WoLF member)
Wendy Lewis, London, ON
Whitney Austin, Atlanta, GA, USA
Wynell Austin, Atlanta, GA, USA
Yolande Clarke, Queenstown, NB
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