Culture
Journées de la culture 2022

Courants, centre d’artistes, présente sa première exposition

Devant l’œuvre de Patricia Gauvin de gauche à droite: Patrice Lajoie :CA, Hansé Galipeau Théberge: artiste et CA, Courtney Clinton: artiste et CA, Félix Bouchard : CA Patricia Gauvin : artiste Pascal Audet : artiste CA Jibé Laurin : artiste Marie-Claude Pion : artiste et CA, Amer Rust : artiste, Thierry Labonté : artiste Vincent Fournier-Boisvert : CA Claude Millette : artiste # artistes. Pas sur la photo : Lucie Diotte Asmae Laraqui Housseini Sophie Manessier. Photo : Sophie Brodeur

C’est du 30 septembre au 2 octobre dernier au centre culturel Humania que Courants, centre d’artistes a présenté sa première exposition pluridisciplinaire intitulée Les pôles se rassemblent. Cet événement a permis à 12 artistes de différentes disciplines de présenter le fruit de leur travail et de rencontrer le public.

Devant l’œuvre de Patricia Gauvin de gauche à droite: Patrice Lajoie :CA, Hansé Galipeau Théberge: artiste et CA, Courtney Clinton: artiste  et CA, Félix Bouchard : CA Patricia Gauvin :  artiste Pascal Audet : artiste  CA Jibé Laurin : artiste  Marie-Claude Pion : artiste et CA, Amer Rust : artiste, Thierry Labonté : artiste  Vincent Fournier-Boisvert : CA Claude Millette : artiste   # artistes. Pas sur la photo : Lucie Diotte Asmae Laraqui Housseini Sophie Manessier. Photo : Sophie Brodeur

Les pôles se rassemblent, le titre de l’événement, peut faire appel autant aux pôles Sud et Nord qui se rassembleraient qu’aux pôles électriques positif et négatif qui créent le courant. Pascal Audet, président de Courants, explique que la prémisse de l’exposition est de réunir les artistes entre eux et de réunir les artistes avec le public afin que le courant passe, que les gens se rencontrent et qu’une relation s’établisse.

Le vernissage

Le vernissage qui a eu lieu le 30 septembre a été un grand succès. Une centaine de personnes ont assisté à l’événement et ont pu échanger avec les artistes, ravis de présenter leurs œuvres et d’expliquer leurs démarches. Le public a découvert des œuvres variées et captivantes, puisqu’on trouvait dans l’exposition autant des sculptures que des œuvres visuelles que des installations et des œuvres sonores.

Quelques rencontres : arts visuels

J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec plusieurs des artistes. D’abord Thierry Labonté dont les œuvres sont constituées de mousse et de résine de polyester, le tout installé sur une toile. « Mon procédé est assez aléatoire », explique-t-il. Le résultat, tout en reliefs et craquelures, est unique à chaque œuvre.

Amer Rust, pour sa part, utilise la technique traditionnelle de l’impression à l’eau forte. « Je prends des images satellites de la terre et, avec Photoshop, je découpe un vinyle que je dépose sur la plaque d’acier qui sera ensuite oxydée », me dit-il en m’indiquant les creux oxydés sur les plaques d’acier. Ces représentations nous permettent de voir des pans de notre planète d’une façon inédite.

Amer Rust, pour sa part, utilise la technique traditionnelle de l’impression à l’eau forte. Photo : Nelson Dion

Jibé Laurin, quant à elle, utilise du métal de vieilles autos qu’elle trouve chez des « ramasseux » et qu’elle recycle pour en faire de l’art. « Je cherche à contrer la rigidité, dit-elle, et à évoquer la faune, la flore et la géologie ». Les pièces métalliques recyclées ont été patinées par les éléments durant des années et ont pris des teintes étonnantes. Ces pièces, découpées et pliées, sont alors agencées par l’artiste pour créer des œuvres qui ont une patine unique.

Pour sa part, Lucie Diotte a dessiné son fils, puis en a fait une série « pour nous remettre en contact avec la nature dont on s’est éloignés. » Le même dessin est ainsi repris cinq fois, coloré d’une façon unique à l’aquarelle et représente différents aspects de la nature par des créatures qui sont perchées sur l’épaule de son fils : reptile, oiseau, insecte, mammifère et créature marine. Un rappel que nous faisons partie de la nature.

Quelques rencontres : trois dimensions et installations

Claude Millette a présenté trois sculptures, l’une en acier inoxydable, et deux en acier oxydé. « Pour les petits formats, je tends vers un travail plus graphique, à la limite de la figuration », explique-t-il. Sur une des sculptures en acier oxydé qui évoque une créature marine, il a ajouté un œil en inox, question de faire un rappel, un clin d’œil, pourrait-on dire, avec sa sculpture en acier inoxydable.

Marie-Claude Pion et Courtney Clinton ont produit une œuvre intitulée Marquer son territoire. Courtney Clinton a présenté des sérigraphies représentant des monuments qui parlent de notre histoire alors que Marie-Claude Pion a reproduit à petite échelle le rond-point aux tulipes dont les Maskoutains se souviennent. « Dans ce cas, il s’agit d’une marque comme monument, et en l’occurrence, d’un souvenir sans rien pour le marquer », expliquent les artistes. Des tulipes en papier où l’on pouvait écrire un souhait pour la ville de Saint-Hyacinthe pouvaient être plantées dans le rond-point par les visiteurs.

Marie-Claude Pion a reproduit à petite échelle le rond-point aux tulipes dont les Maskoutains se souviennent. Photo Nelson Dion

Une grande installation était visible dès l’entrée : des acétates représentant des photos d’œuvres à l’acrylique suspendues sur des fils de fer et assorties d’une trame sonore représentant les 60000 pensées qui nous passent par la tête dans une journée. Il s’agit de l’œuvre de Patricia Gauvin. « J’ai enregistré tout ce qui me passait par la tête au fil du temps pour faire la bande sonore. J’y ai mis des silences, car on en a besoin », dit l’artiste. Une prise de conscience très bien illustrée tant pour les yeux que pour les oreilles.

Rencontres avec les œuvres

Je n’ai pas eu la chance de rencontrer Asmae Laraqui dont l’installation L’agonie corallienne m’a touchée. En repoussant les rideaux, on avait l’impression d’entrer dans la mer avec des méduses en plastique suspendues et des coraux en porcelaine sur le fond. Une réalisation soignée qui évoque de façon magnifique la fragilité des écosystèmes.

Hansé Galipeau Théberge présentait quant à lui un piano en bois qui, lorsqu’on appuyait sur ses touches, n’émettait aucun autre bruit autre que celui du mécanisme qui faisait s’allumer des lumières. « Ce bruit est un chant brisé », nous indiquait-on sur le cartel.

Hansé Galipeau Théberge présentait quant à lui un piano en bois qui, lorsqu’on appuyait sur ses touches, n’émettait aucun autre bruit autre que celui du mécanisme. Photo : Pierre Béland

Sophie Manessier, elle, présentait une installation où une nourriture douteuse était servie dans des assiettes en porcelaine blanche. Cette œuvre soulève des questions inquiétantes sur notre façon de nous alimenter.

Un atelier

Pascal Audet, quant à lui, offrait un atelier d’animation image par image. Les participants y prenaient une dizaine de photos après avoir déplacé des objets sous une caméra fixe. Les photos réunies créent une vidéo qui donne l’illusion d’une scène animée. « J’aime faire des ateliers pour les familles et les enfants. Ils peuvent voir un résultat immédiat et s’en réjouissent », explique-t-il. Un montage des courtes vidéos des participants sera présenté sur son site web.

Pascal Audet, quant à lui, offrait un atelier d’animation image par image. Les participants y prenaient une dizaine de photos après avoir déplacé des objets sous une caméra fixe. Photo : Nelson Dion

Cet événement, le premier d’envergure pour Courants, centre d’artistes, est de bon augure. La qualité des œuvres présentées de même que l’accueil chaleureux que les artistes ont réservé au public ont permis de créer des liens, qui, parions-le, seront durables. Entre le public et les artistes, le courant a passé!