Paul-Henri Frenière
Stationnement au centre-ville : On craint les îlots de chaleur
Appuyée par un groupe de citoyennes, l’ex-candidate à la mairie, Chantal Goulet, a présenté une requête à la Ville de Saint-Hyacinthe lors de la séance du conseil le 4 septembre dernier. Elle demande à l’administration municipale de réviser son plan à l’effet de démolir les édifices du quadrilatère composé des rues St-Simon, Marguerite-Bourgeoys, Mondor et St-Antoine pour aménager un stationnement temporaire au centre-ville. On craint les îlots de chaleur.
On se rappellera que la décision de raser ces maisons pour faire un stationnement avait été prise l’an dernier pour accommoder Réseau Sélection qui avait l’intention d’y ériger une tour. La démolition envisagée créerait 87 nouvelles cases de stationnement. Or, le projet de Réseau Sélection a été écarté et la date de démolition n’a pas encore été fixée, a mentionné le maire Claude Corbeil.
N’empêche, l’implantation éventuelle de ce nouvel espace de stationnement inquiète certains résidents du quartier, notamment pour la création d’un autre îlot de chaleur. « Nous avons traversé un été torride et, avec les changements climatiques, tout porte à croire que cela va se reproduire », a fait remarquer Chantal Goulet.
Une population vulnérable
Ce facteur est d’autant plus important que la population du quartier est particulièrement vulnérable. En cela, la requête s’appuie sur des études menées par la Direction de la santé publique et le CLSC des Maskoutains qui indiquent clairement que ce secteur de la ville montre déjà l’indice le plus élevé en terme d’îlots de chaleur.
Or, la chaleur accablante accentuée ou générée par ces îlots peut créer un stress thermique pour la population, indique le document. Les jeunes enfants, les personnes âgées ou celles atteintes de maladies chroniques sont particulièrement susceptibles d’être affectées.
La requête fait également mention des conditions socioéconomiques des résidents, de l’état des bâtiments et de la pollution générée par les voitures qui viennent aggraver le problème.
Le centre-ville : un four en périodes caniculaires
Appuyée par le Comité des citoyens et des citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain, Chantal Goulet demande donc à la Ville « de mettre immédiatement en place des mesures concrètes pour réduire les îlots de chaleur au centre-ville pour le mieux-être des citoyens résidents et pour tous les utilisateurs et utilisatrices de notre magnifique centre-ville qui est devenu un four en périodes caniculaires ».
À défaut de renoncer au projet de nouveau stationnement (ce qui serait tout de même souhaité), Chantal Goulet propose une série de mesures pour en atténuer les effets néfastes.
Elle propose, entre autres, que la Ville adopte une stratégie de végétalisation du secteur. Planter des arbres, créer des zones de fraîcheur, reconvertir des espaces asphaltés en espaces verts sont autant d’initiatives qui pourraient être prises.
Elle demande aussi que soit révisée l’offre de service en transport collectif. « Trajets directs en heure de pointe sur les grandes artères, transport gratuit et fluide pour se rendre au centre-ville, dans le parc industriel et au centre commercial. » propose-t-elle pour réduire l’utilisation de l’automobile.
« Nous sommes dans cette réflexion-là »
En ce qui a trait au transport collectif, le conseiller du district, Jeannot Caron, a indiqué que le conseil s’est penché sur la question et que la population sera informée lors du dépôt d’un plan directeur.
Quant au maire Corbeil, il a réitéré l’importance de l’agrandissement du stationnement « pour permettre à nos commerçants de souffler » en rappelant que ce projet était nécessaire, même sans Réseau Sélection dans le décor.
Le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, a précisé que le verdissement des espaces faisait partie des préoccupations de la municipalité. « Un plan d’urbanisation du centre-ville est en train d’être élaboré et nous sommes dans cette réflexion-là » a-t-il mentionné.
Rejointe à la suite de son intervention, Chantal Goulet avait des réactions mitigées. D’une part, elle était déçue qu’on n’envisage pas sérieusement les alternatives à l’utilisation de l’auto au centre-ville. D’autre part, elle s’est réjouie d’entendre qu’il y aura des consultations et une étude d’impact dans l’élaboration du plan d’urbanisation du centre-ville.
Mode solution
Un toit est aussi un îlot de chaleur, je crois que des terre-pleins avec des arbres serait une bonne solution!