Tisser des liens grâce au volleyball

Il y avait de la visite rare à l’École secondaire Saint-Joseph (ESSJ) à la mi-novembre : 24 jeunes joueuses de volleyball provenant de la communauté innue d’Unamen Shipu étaient de passage pour affronter des joueuses maskoutaines.

La communauté d’Unamen Shipu est située sur la Basse-Côte, face au golfe Saint-Laurent, à 1400 km de Saint-Hyacinthe. Impossible d’y accéder par la route. La route 138 ne s’y rend pas encore, bien que le projet soit envisagé par le gouvernement du Québec. C’est donc par avion que les 24 joueuses et la délégation ont voyagé jusqu’à Saint-Hyacinthe.

« C’est un honneur pour nous d’être invités à participer à cette activité, soulignait Marcelle Mullen, directrice éducative de la communauté. C’est rare pour ces jeunes filles d’être invitées car nous sommes une région éloignée et isolée. »

C’est Magalie Lapointe, entraîneuse de l’équipe de volleyball des Patriotes de l’ESSJ, qui a lancé l’idée à la communauté innue d’Unamen Shipu. C’est que Mme Lapointe est aussi attachée politique du ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, qui était présent pour accueillir les jeunes Innues à Saint-Hyacinthe.

L’invitation lancée à la communauté innue a immédiatement été bien accueillie.  « J’ai reçu une réponse en quelques minutes, raconte Magalie Lapointe. Je connais les coûts pour déplacer une telle délégation mais toute la communauté s’est organisée. En 48 heures, tout était confirmé, incluant l’aspect financier. »

Leur séjour en sol maskoutain s’est étendu sur quelques jours seulement. C’était suffisant pour que les jeunes Innues, âgées entre 10 et 17 ans, puissent affronter les joueuses des Patriotes de l’ESSJ, participer à un entraînement et assister à un match impliquant l’équipe de volleyball des Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe.

Évidemment, elles ont profité de leur séjour pour participer à d’autres activités comme une visite aux Galeries Saint-Hyacinthe et au cinéma. Les jeunes filles ont été hébergées à l’hôtel durant leur séjour.

« Pour nous, c’est une belle opportunité de tisser des liens entre filles qui partagent une même passion comme le volleyball, a confié le directeur de l’ESSJ, Michel Lussier. Ça rejoint les valeurs que prône l’école, comme l’ouverture aux autres et les valeurs de partage. »

« C’est une belle fierté pour moi de recevoir cette communauté, confiait Magalie Lapointe. Saint-Hyacinthe a besoin de voir cette diversité qui, pourtant, est si près de nous. »

Le ministre Ian Lafrenière abondait aussi dans le même sens : « Je le répète souvent, la culture et le sport unissent toutes les nations. Aujourd’hui, deux équipes partagent la même passion, et ce, même si elles ne se connaissent pas. J’espère que cette expérience permettra à toutes ces jeunes d’apprendre à mieux se connaître. »