Et voilà la Transcanadienne!

L’autoroute 20 fait tellement partie de nos vies qu’on imagine mal l’époque avant sa construction. Aller à Québec était un périple où il fallait traverser une multitude de villages sur des routes qui n’étaient pas toujours pavées…

C’est le 27 novembre 1964 qu’était inaugurée la route transcanadienne entre Mont-Saint-Hilaire et Saint-Nicolas (aujourd’hui Lévis). L’ancienne route 9 (aujourd’hui la 116) assurait la liaison entre Longueuil et Mont-Saint-Hilaire. Le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontainene sera inauguré qu’un peu plus tard, en mars 1967.

À Saint-Hyacinthe, l’inauguration réunit une brochette de personnalités, dont deux ministres du gouvernement libéral de Jean Lesage venus expressément par hélicoptère. Parmi eux, le ministre des Travaux publics et député de Saint-Hyacinthe, René Saint-Pierre.

Un cortège de 500 voitures participa à la cérémonie et, époque oblige, le curé de la Cathédrale bénit les deux ponts enjambant la rivière Yamaska.

Si Le Courrier y allait d’un résumé plutôt neutre de l’événement, Le Clairon adoptait un ton beaucoup plus politique, rappelant que la réalisation de cette autoroute avait été marquée par un affrontement fédéral-provincial.

Il faut dire que c’est en 1949 que le gouvernement fédéral de Louis St-Laurent avait pris la décision de construire une autoroute qui relierait le Canada d’un océan à l’autre. Maurice Duplessis avait refusé de signer l’entente sur le partage des coûts, s’opposant à ce que le fédéral dicte le tracé et les normes de construction de l’autoroute.

Dès son arrivée au pouvoir en 1960, le gouvernement Lesage avait réglé le dossier et lancé la construction de ce vaste chantier.

«Cette réalisation ne manquera pas d’ouvrir de nouveaux horizons et de forcer le progrès partout entre les deux plus grands marchés canadiens-français, avait déclaré le député et ministre René Saint-Pierre lors de l’inauguration. Elle est aussi une preuve que le Québec regagne le terrain perdu.»

Le Québec, et la région maskoutaine par surcroît, entrait alors de plain-pied dans la modernité.