Annoncés et prévus depuis bientôt 18 mois dans le Programme triennal d’immobilisations (PTI 2021-2023), les travaux de réfection pour séparer la canalisation des égouts, de l’aqueduc et des eaux pluviales sur l’avenue Saint-Louis ont pris une tournure bien différente que celle qui avait été vendue aux commerçants du secteur il y a quelques semaines dans une lettre acheminée par la Ville de Saint-Hyacinthe.

Grâce à une commerçante qui exploite un salon d’esthétique sur l’avenue Saint-Louis, le représentant du Journal Mobiles a été à même de constater qu’une erreur avait été commise. Impossible de savoir si l’erreur vient du Service des communications ou dans l’exécution des travaux sur le terrain pour l’instant, mais selon le plan acheminé à la commerçante, une carte avec les différentes phases du projet dessinée prévoyait un tout autre échéancier que celui qui paralyse le secteur. Sur le plan, il est possible de voir quatre tronçons de couleurs différentes. Dans la légende du document, les échéanciers et les dates prévues pour les travaux sont inscrits sur la lettre.

Initialement, son commerce aurait dû être pris en otage durant une période de six semaines entre le début du mois d’octobre et la mi-novembre. À ce moment-là, elle s’était dite soulagée quand elle avait reçu la lettre en question. La réalité semble toutefois l’avoir rattrapée depuis quatre semaines. Selon elle, les travaux vont s’étirer bien au-delà des six semaines selon ce qu’elle voit et entend toujours les jours. Heureusement, sa clientèle est fidèle et compréhensive.

« Mes clients ont été avertis de la voie de contournement, mais disons que ça complique l’accessibilité pour mon matériel. J’ignore encore si la machine que je loue pour les soins au laser sera en mesure d’entrer dans le bâtiment avec le chantier sans quoi je paierai 2 000$ dans le vide », a expliqué Marie-Christine Jodoin.

De son côté, la Ville de Saint-Hyacinthe n’a pas nié qu’une erreur avait été commise. Selon la conseillère aux communications de la Ville Jennifer Drouin-Ostiguy, il y a plusieurs variables qui peuvent expliquer les changements dans l’échéancier acheminé par la Ville aux commerçants.

« En revanche, comme ces travaux dépendent de nombreux facteurs, comme la météo, la disponibilité de la main-d’œuvre et des matériaux, la Ville ne peut garantir un échéancier précis pour leur commencement et leur fin », a-t-elle répondu par courriel au Journal Mobiles.

Un déménagement au mauvais moment

Marie-Christine Jodoin exploitait son commerce sur l’avenue Bourdages dans le secteur La Providence jusqu’au début de l’année 2022, mais le local ne répondait plus à ses besoins. Un local de l’avenue Saint-Louis répondait parfaitement à ses besoins, mais elle n’avait pas anticipé les travaux de réfection sur une période de six mois entre la mi-avril et la mi-novembre.

De son propre aveu, elle estime perdre en moyenne plus de 100$ de son chiffre d’affaires de façon hebdomadaire en raison de la situation actuelle. Une partie de sa clientèle repousse les rendez-vous pour éviter de se rendre dans le secteur. Désormais, les clients de son salon de beauté doivent stationner leur voiture dans l’espace réservé du Centre d’entraide maskoutain en accédant par l’avenue Messier, une rue résidentielle qui est parallèle à l’avenue Saint-Louis. Par le trottoir, les clientes peuvent donc se rendre, mais c’est loin d’être idéal selon elle.

Une aide financière de la Ville souhaitée

Quelques jours avant le début des travaux prévus le 19 avril, un membre de la rédaction du journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe avait obtenu les commentaires de certains entrepreneurs qui opéraient leurs activités commerciales dans le secteur visé.

Certains ne s’inquiétaient pas d’une baisse d’achalandage, alors que d’autres n’étaient pas du même avis. C’est notamment le cas du copropriétaire du garage Atelier Éco Expert Jonathan Fiset, lui qui exigeait une compensation financière de la part de la Ville de Saint-Hyacinthe afin de palier les pertes de revenus associées aux travaux.

Marie-Christine Jodoin partage le même avis à ce sujet.

« Plusieurs commerçants ont déjà été lourdement affectés par la pandémie liée à la COVID-19, disons que les travaux n’améliorent pas leur situation vers un retour à la normale », a-t-elle fait savoir.

Il y a quelques semaines, la Ville avait alors rejeté la possibilité d’offrir une compensation financière aux commerçants, puisque ceux-ci maintenaient leurs activités. Questionnée à savoir si la décision était toujours la même, Jennifer Drouin-Ostiguy a acheminé la même réponse offerte par Brigitte Massé au Courrier il y a près d’un mois.

« L’impact sur les commerces sera limité. Ces derniers n’ont pas à mettre sur pause leurs activités. Donc, la Ville ne prévoit pas aller de l’avant avec des compensations pour les commerçants », peut-on lire dans le courriel acheminé par les communications de la Ville de Saint-Hyacinthe.

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