Paul-Henri Frenière
Après Venise et Rome: Saint-Hyacinthe
Jean-Pierre Aubé est l'un des six Québécois invités à participer à la prestigieuse Biennale de Venise qui se déroulait au début du mois de mai. Il expose également à Rome, d'où il arrivait lorsque MOBILES l'a rencontré. Et voilà qu'il s'installe au Centre d'exposition Expression, à Saint-Hyacinthe, jusqu'au 9 août prochain.
Sa proposition italienne s'appelait « Electrosmogs », celle-ci se nomme « Satellites » : on comprend que l'artiste s'intéresse au ciel. Au ciel, mais surtout à la multitude d'engins spatiaux qui tournent autour de la planète et des ondes qu'ils émettent.
Interrogé sur son œuvre « Sous surveillance – carte du ciel satellitaire » qui ouvre l'exposition, Jean-Pierre Aubé répond : « Vous voulez la version courte ou la version longue? ». Car l'artiste parle d'abondance de sa démarche, de programmation d'ordinateurs et des bidules qu'il construit pour produire ses images de synthèse et le reste.
« Je suis un artiste sérieux, moi! » lance-t-il à la blague lorsqu'on lui demande de sourire pour une photo. Il faut dire que Jean-Pierre Aubin a une formation de programmeur de l'Institut de création artistique et de recherche en informatique, en plus de détenir une maîtrise en arts visuels et médiatiques.
Un artiste sérieux, mais il aura fallu quand même une quinzaine d'années avant d'avoir une reconnaissance du milieu. C'est en 2014 qu'il a reçu le prix Giverny Capital en arts visuels alors que ses premières expositions datent de 1998. Il en a fait une cinquantaine depuis, au Québec et dans plusieurs pays du monde. Il faut dire, à sa décharge, que son type de production est particulier : les ordinateurs et les boîtes de son ne sont pas prisés par les collectionneurs…
Entouré de satellites « espions »
La science est omniprésente dans l'oeuvre de Jean-Pierre Aubé. Prenez par exemple l'image, en apparence toute simple, qui accueille les visiteurs. Sur un fond noir, un cercle rouge traversé par une multitude de petites lignes blanches.
En fait, cette image de synthèse illustre une section du ciel où les petites lignes marquent le trajet des satellites qui l'ont traversée. Or, ce n'est pas une « représentation » du phénomène, mais la captation réelle, par ordinateur, du mouvement satellitaire.
Étonnant de voir à quel point les satellites se sont multipliés depuis le lancement, par les Russes, du premier Spoutnik en 1957.
Jean-Pierre Aubé s'intéresse particulièrement aux milliers de satellites qui circulent au dessus de nos têtes et qui ne sont pas identifiés malgré la réglementation. Qualifiés de satellites « espions », ces engins de renseignement agissent secrètement afin de récolter des informations utiles sur le plan militaire.
L'exposition est d'ailleurs « agrémentée » par une voix féminine de synthèse qui rapporte, en temps réel, la détection de satellites intrus. Un gadget de la compagnie Microsoft que l'artiste transforme en œuvre sonore.
La nouvelle proposition d'Expression comprend une dizaine de stations où l'on retrouve, entre autres, une série de 13 dessins, une image panoramique, une vidéo sur grand écran et la modélisation d'un petit satellite qui évolue sous des projecteurs programmés pour reproduire la lumière réelle. Fascinant… comme dirait l'animateur de Découvertes.
Jean-Pierre Aubé
SATELLITES
Commissaire : André-Louis Paré
J'USQU'AU 9 AOÛT 2015
Centre d'exposition EXPRESSION
495, avenue Saint-Simon, Saint-Hyacinthe
Téléphone : 450.773.4209
Télécopieur : 450.773.5270
www.expression.qc.ca
expression@expression.qc.ca
Re: Après Venise et Rome: Saint-Hyacinthe
Jean-Pierre Aubé, pas Aubin.
Re: Après Venise et Rome: Saint-Hyacinthe
merci, c’est corrigé