Culture
EXPOSITION À EXPRESSION

HOMMAGE À ANDRÉ ROBERT

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Peu d’enseignants sont capables de transmettre la passion à leurs élèves. André Robert fut l’un de ceux-là. Professeur d’arts plastiques durant 34 ans, il aura insufflé l’élan créatif à des centaines de jeunes Maskoutains dont certains en ont fait une carrière.

André Robert. (Photo: Paul-Henri Frenière)

À 73 ans, il présente une rétrospective de sa démarche artistique au Centre d’exposition Expression jusqu’au 4 août prochain. Il était temps, diront certains. Car il fallait rendre hommage à ce « phare » de l’histoire culturelle de Saint-Hyacinthe.

En 1965, fraîchement diplômé de l’École des Beaux-Arts de Montréal, André Robert choisit d’enseigner au Séminaire de Saint-Hyacinthe. C’est un rêve d’enfance. Il y passera la majeure partie de sa vie.

Ce qui ne l’a pas empêché de produire, en parallèle, une imposante quantité de tableaux tout au long de ces années.

D’abord influencé par les grands maîtres tels Picasso, Van Gogh, Cézanne, Matisse, Renoir et d’autres, il a développé peu à peu son propre style, sa propre signature si caractéristique.

Quel Maskoutain n’a pas déjà vu, lors d’une exposition ou dans un espace public, une toile d’André Robert composée de lignes noires sur un fond blanc, représentant des lieux ou des personnages ?

Que ce soit à l’hôtel de ville, à l’hôpital Honoré-Mercier ou encore à la bibliothèque T.-A.-St-Germain, l’œuvre de l’artiste est présente. Il a également participé à de nombreuses expositions à travers le pays et certains musées ont ajouté de ses toiles à leurs collections.

L’odeur de la peinture à l’huile

Le Centre Expression présente plus de 150 tableaux de l’artiste, groupés selon différentes époques et illustrant une création foisonnante qui s’échelonne sur une cinquantaine d’années.

 

Courbures chromatiques. (Photo: Érick Robert)En faisant le tour de cette exposition, André Robert commente librement chacune des époques qui ont jalonné sa carrière.

Parfois il ne se rappellera plus d’une date ou d’un lieu. Il se tourne alors vers son fils Érick qui, invariablement, lui donne la réponse.

Par ailleurs, André Robert se souvient parfaitement de ce qui lui donnera le goût de peindre : l’odeur de la peinture à l’huile. « Ma mère aimait peindre. Le dimanche, en écoutant de l’opéra, elle reproduisait des tableaux de grands maîtres. J’étais enfant et j’aimais la regarder travailler. J’aimais l’odeur aussi. »

Lui-même a tellement travaillé, au séminaire et dans son atelier, qu’il a développé des allergies aux matières qu’il employait. Aujourd’hui, il peint encore. « Mais plus lentement » précise-t-il, sourire en coin.

N’empêche qu’il s’attaque à de très grands formats. Dans sa plus récente série, Courbures chromatiques, la première impression nous réfère à l’art abstrait.

Mais comme toujours, rien n’est improvisé chez André Robert. Les lignes sont précises, les couleurs ordonnées : rien n’est laissé au hasard.

En y regardant bien, on distingue tantôt un arbre, tantôt une silhouette de femme, et peut-être même la vie dans toute sa complexité. À admirer en écoutant de l’opéra.

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Parmi tous les élèves qu’il a influencés, trois d’entre eux exposent des œuvres en hommage à leur ancien professeur. Claude Millette, Dominique Gaucher et Éric Lamontagne ont tous bénéficié de l’enseignement d’André Robert au cours des années 1970. Aujourd’hui, ce sont des artistes reconnus.

ANDRÉ ROBERT
Un maître et ses élèves devenus artistes
Du 25 mai au 4 août 2013

 

EXPRESSION
Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe
495, avenue Saint-Simon

(Photos : Valérie Demeule et Paul-Henri Frenière)