Environnement
Livraison inégale de gaz naturel

La Ville de Saint-Hyacinthe n’aura pas à payer Énergir

Photo : Nelson Dion

La Ville de Saint-Hyacinthe s’est entendue avec Énergir concernant les déséquilibres volumétriques de gaz naturel renouvelable (GNR) pour lesquels la Régie de l’énergie demandait à Énergir de réclamer 823 414 $ à la Ville de Saint-Hyacinthe.

Le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, était soulagé de confirmer au journal Mobiles que la Ville n’aurait finalement aucun montant à payer en raison des déséquilibres volumétriques de GNR livrés de juin 2020 à décembre 2021. Avant et après ces dates, les livraisons de GNR respectaient l’entente avec Énergir et la Régie de l’Énergie.

« Nos livraisons n’étaient pas conformes pour une période de 18 mois au total. On veut bien fournir du gaz naturel, mais ça dépend toujours des intrants qu’on reçoit à l’usine de biométhanisation. Il y a des semaines où on en reçoit plus et d’autres moins. La Régie a compris puisqu’en 2022, ces normes ont été assouplies », précise M. Beauregard.

Le maire trouvait la situation un peu ironique puisque la Ville de Saint-Hyacinthe fournit 0,1 % du gaz naturel injecté au Québec. « C’est infime comme volume. J’ai de la misère à croire qu’à cause de nous, ils devaient fournir plus ou moins de gaz à leurs clients ».

Rien à payer

 « Énergir nous a soumis une proposition afin d’en venir à une entente pour régler le montant relatif aux pénalités que la Régie de l’énergie ordonne à Énergir de nous facturer. Nous sommes satisfaits du contenu de cette entente qui permet de dénouer une impasse regrettable. Il nous paraissait évident qu’on ne pouvait pas refiler cette facture à nos citoyens. Nous sommes très heureux d’avoir pu nous entendre avec Énergir et n’avoir rien à payer. Nos équipes ont travaillé très fort pour arriver à cette entente », commente le maire Beauregard.

M. Beauregard rappelle que le projet de biométhanisation de la Ville de Saint-Hyacinthe a été le premier de ce genre à avoir vu le jour au Québec. « Bien que nous ayons rencontré certains défis depuis sa mise en œuvre, nous sommes fiers d’avoir fait preuve de vision et d’avoir agi en véritables pionniers. Nous avons servi d’exemple à plusieurs autres villes du Québec qui sont venues voir nos installations avant de se lancer dans la biométhanisation ».

Jusqu’à la fin de l’année 2021, la Régie de l’énergie avait une réglementation qui obligeait la Ville de Saint-Hyacinthe à injecter une certaine quantité de gaz naturel dans le réseau d’Énergir.

« On ne pouvait pas en envoyer plus ou moins que la quantité requise. Ils se sont rendu compte que cette règle était un peu illogique. En 2022, la réglementation a été assouplie. Depuis ce temps-là, nous n’avons jamais contrevenu à leurs règles de livraison. Nous avons été les premiers au Québec à avoir une usine de biométhanisation. Nous avons fait de bons coups et aussi des moins bons coups. Malgré tout, nous sommes très fiers de ce que nous avons fait depuis sa mise en opération parce que nous étions vraiment les premiers à faire cela au Québec. Nous déplorions le fait que la Régie n’avait pas tenu cela en considération lorsqu’elle a demandé à Énergir de nous imposer l’amende », souligne M. Beauregard.

Une implication de longue date

André Beauregard a été élu comme conseiller municipal en 2009 et le projet de biométhanisation était déjà sur les rails. « C’était une grande fierté pour notre Ville. Nous avons gagné des prix provinciaux pour cela. Nous étions des pionniers. Ça nous permettait d’arrêter d’enfouir nos boues municipales. On trouvait très intéressant de réutiliser des matières pour en faire du gaz naturel. Nous avons des employés qui sont allés en Europe pour voir des technologies présentes là-bas ».