Environnement
La rivière Yamaska (1 de 2)

La Yamaska, une rivière d’une richesse incroyable

Didier Lafleur exhibant une laquaiche argentée, une espèce qu’on retrouve en grand nombre dans la Yamaska. (Photo de courtoisie)

« Cette rivière-là, je l’aime. C’est important pour moi de le dire. Malheureusement, la Yamaska, quand on en parle, c’est rarement de façon positive, et c’est bien dommage. »

On trouverait difficilement plus passionné que Didier Lafleur. La Yamaska, il la connaît comme le fond de sa poche, comme peu de Maskoutaines et de Maskoutains peuvent la connaître. Pêcheur à la mouche expérimenté, il l’a parcourue dans tous les sens. Pour lui, elle est une rivière intéressante pour la pêche sportive.

« Cette rivière est d’une richesse incroyable, avec une grande biodiversité des espèces aquatiques. Les gens ne le réalisent pas, mais c’est une richesse d’avoir une telle rivière qui traverse une ville », affirme-t-il avec enthousiasme.

Didier Lafleur exhibant une laquaiche argentée, une espèce qu’on retrouve en grand nombre dans la Yamaska. (Photo de courtoisie)

On retient souvent de la Yamaska ses côtés moins glorieux. Un héritage provenant des déversements des usines dans le passé, de la Penman’s particulièrement. Aujourd’hui, la principale source de pollution provient du milieu agricole et des champs couverts de maïs et de soya transgéniques. Quand on voit son eau brune caractéristique et ses longues algues en été, à la hauteur du centre-ville, on ne peut que déplorer son triste état.

Pourtant, elle regorge d’espèces aquatiques : le doré jaune, l’achigan à petite bouche, le maskinongé, la laquaiche argentée, le chevalier cuivré ou la barbue de rivière, pour ne nommer que celles-là. Plusieurs de ces espèces sont intéressantes pour la pêche sportive.

Selon Didier Lafleur, la condition de la Yamaska s’est quand même améliorée au cours des dernières années. Certaines espèces sont de retour dans la rivière. Les insectes dont se nourrissent plusieurs espèces de poissons sont très présents, tout comme la variété d’oiseaux qui vivent aux abords du cours d’eau.

Malheureusement, cette rivière a subi des dommages importants, au fil des ans, dus, entre autres, au déversement à l’usine d’épuration de Saint-Hyacinthe qui a entraîné la mort de milliers de poissons. On en ressent encore les effets, selon Didier Lafleur.

« L’administration municipale est davantage portée par des objectifs mercantiles plutôt qu’à mettre en valeur la Yamaska », regrette-t-il.

Pêcheur depuis l’enfance

Tout jeune, Didier Lafleur allait pêcher aux abords de la rivière, comme bien des jeunes aiment le faire. Toutefois, c’est au début de l’âge adulte qu’il s’est intéressé à la pêche à la mouche et qu’il a découvert que la Yamaska recèle un réel potentiel pour la pêche sportive.

« Ça s’est fait naturellement, raconte-t-il. Quand je pars pêcher, je prends l’air, je suis dans le moment présent. Je fais moi-même les montages de mes mouches. »

Enseignant à la polyvalente Hyacinthe-Delorme (PHD), il organise, depuis plusieurs années, la pêche à la mouche comme activité parascolaire. Chaque année, il initie une vingtaine d’adolescents en leur enseignant l’art de monter leurs appâts, la connaissance des insectes dont se nourrissent les poissons et les lancers.

« J’aime leur transmettre mes connaissances. Plusieurs vont s’en souvenir toute leur vie. »

S’il se réjouit de voir les pêcheurs fréquenter la Yamaska, il regrette que plusieurs fassent fi des règles concernant la pêche, notamment les interdictions de pêcher différentes espèces en période de fraie. À la hauteur du centre-ville, la Yamaska est même un sanctuaire pour la fraie de certaines espèces.

Au début de juin, la Ville de Saint-Hyacinthe a souligné la Fête de la pêche en faisant la promotion d’une activité d’initiation à la pêche pour les jeunes. Pour Didier Lafleur, c’est malheureusement trop peu pour rapprocher les Maskoutains de la Yamaska.

« Il faudrait que l’administration municipale adopte des mesures pour se réapproprier cette rivière, pour que les Maskoutains puissent la protéger et l’apprécier de nouveau », confie-t-il.