Catherine Courchesne
La Ville de Saint-Hyacinthe : mûre pour des pharmacies vertes ?
Protéger l’environnement ne concerne pas que les Greta Thunberg de ce monde, mais bel et bien tout le monde : les gouvernements, les citoyens ainsi que les entreprises. Parmi celles-ci, les pharmacies, qui peuvent compter sur l’aide du Maillon Vert pour devenir écoresponsables… et encore plus rentables !
Fondé en 2012, le Maillon Vert est une boîte de consultation stratégique en développement durable (DD) permettant aux pharmacies d’entreprendre un virage environnemental. « Le DD est une stratégie d’affaires qui améliore non seulement la performance environnementale, mais également la performance sociale et économique », explique le président et fondateur du Maillon Vert, Marc-André Mailhot. Lui-même pharmacien, il a eu l’idée du Maillon Vert grâce à son expérience comme pharmacien remplaçant, qui l’a amené à travailler dans plus de 150 pharmacies partout au Québec. « J’ai alors remarqué que certaines pharmacies avaient des pratiques écologiques moins développées que d’autres et que, parmi celles-ci, plusieurs désiraient être plus “vertes” sans trop savoir comment y parvenir… »
Un diagnostic et une prescription
Le programme Pharmacie éco+responsable du Maillon Vert est né des suites d’un projet pilote mené en pharmacie et de milliers d’heures de recherche et développement en meilleures pratiques DD. « Ce programme comprend d’abord un diagnostic économique et environnemental de la pharmacie qui s’engage avec nous, note Marc-André Mailhot. Après avoir analysé ses stratégies et ses opérations, on crée son plan d’action. » Un plan d’action qui comprend généralement six à huit écogestes choisis parmi les quatre volets du programme, soit Implication sociale, Produits et services, Matières résiduelles et opérations, et Énergie et transports.
Alors que le volet Implication sociale comprend des écogestes comme organiser des journées santé dans la communauté (nutrition, activité physique, tabagisme, etc.), le volet Produits et services concerne notamment l’utilisation et la vente de produits écoresponsables, allant du papier de toilette 100 % recyclé aux fioles et piluliers recyclables. Pour sa part, le volet Matières résiduelles et opérations vise à améliorer la gestion des matières résiduelles, des médicaments périmés, des fioles et des piluliers ainsi que du papier et des circulaires. Finalement, le volet Énergie et transports a pour but d’optimiser l’efficacité énergétique (repérer les fuites d’air, utiliser des ampoules DEL, etc.) ainsi que les services de livraison (logistique des parcours, voitures à faible consommation, hybrides ou électriques, etc.).
Un pronostic vert et prospère
En s’attaquant principalement aux pertes (énergétiques, matérielles, etc.), le programme du Maillon Vert permet aux pharmacies de diminuer leurs dépenses inutiles et donc, d’augmenter leurs profits. « Nous avons d’ailleurs fait une étude de rentabilité qui établit les profits annuels récurrents d’une pharmacie éco+responsable à plus de 45 000 $, affirme Marc-André Mailhot. Et si on compte les bénéfices intangibles, comme l’augmentation de la productivité des employés, la hausse de l’image de l’entreprise et une meilleure attraction de la clientèle et des talents, on estime les profits à plus de 100 000 $ par année ! »
Ainsi, être une pharmacie verte, c’est bon pour la santé financière, la santé de la population ainsi que la santé de la planète. Les pharmaciens maskoutains n’ont donc aucune raison de ne pas suivre le mouvement.
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