Loisir

Pistes cyclables de Saint-Hyacinthe : Entre hypervigilance et enchantement

L'auteure admirant la vue que procure la piste cyclable du Pont Barsalou (Avenue Bourdages). PHOTO : Nelson Dion

Pour l’amateur de vélo qui craint de rouler sur des routes de campagne aux accotements étroits ou inexistants, les pistes cyclables de Saint-Hyacinthe sont une alternative intéressante. Le paysage y est souvent à couper le souffle, mais le pavage, lui, requiert parfois une vigilance de tous les instants.

Pour le cycliste maskoutain, traverser Saint-Hyacinthe en demeurant sur une piste cyclable s’avèrera pratiquement impossible. En effet, plusieurs pistes prennent fin sans crier gare, ou se continuent après quelques coins de rue partagés avec les autres usagers de la route. Pour retrouver la piste, bonne chance, car rien n’indique où elle se poursuit.

 

L'auteure admirant la vue que procure la piste cyclable du Pont Barsalou (Avenue Bourdages). PHOTO : Nelson Dion

C’est notamment le cas sur les trois ponts qui ont une piste cyclable. Traverser la rivière à vélo permet à tout coup d’en apprécier la beauté. Arrivé de l’autre côté, toutefois, la piste n’existe plus et il faut circuler dans la rue. Dans le cas du pont Bouchard, en direction du centre-ville, la piste se termine carrément par une pancarte « fin » sur un mur de ciment.  Pourtant, la piste cyclable de la promenade est juste là, en bas de l’escalier qui est muni de glissières pour vélos.

Rouler dans la nature

Cette piste permet une rare proximité avec la rivière Yamaska. On peut y admirer une faune ailée dans son milieu naturel. Dommage que la chaussée soit en mauvais état à certains endroits et que l’entretien laisse à désirer. Ce lieu enchanteur qui devrait être un joyau de la ville a malheureusement des airs d’abandon.

Outre les ponts et la promenade, plusieurs tronçons offrent des paysages remarquables. La piste de la rue des Seigneurs et le nouveau tronçon sur la rue Saint-Pierre à la Providence, tout comme la piste du boulevard Casavant à Douville plongent le cycliste dans un paysage grandiose : des champs à perte de vue et, au loin, les montagnes.

Rouler avec prudence

En revanche, l’hypervigilance est de mise sur plusieurs pistes. Par exemple sur la rue Saint-Louis à Saint-Joseph, les abaissements de trottoir au coin des rues ne s’abaissent pas toujours jusqu’à la rue, obligeant le cycliste à « sauter la chaine de trottoir ». Cela entraine un risque de chute, d’où l’hypervigilance requise. De même, le cycliste devra se pencher à certains endroits pour ne pas foncer dans des branches d’arbres qui descendent beaucoup trop bas au-dessus de la piste cyclable.

L’avenir sur deux roues

Malgré tous ses défauts, le réseau cyclable maskoutain s’améliore d’année en année et demeure intéressant. Il permet de voir la ville sous un autre jour et de découvrir des nouveaux quartiers. Avec une vision globale et des pistes traversant la ville de part en part, il serait possible de faire de Saint-Hyacinthe une ville où le vélo deviendrait un moyen de transport légitime, accessible, pratique et sécuritaire.

Alors que l’on prône de plus en plus le transport actif, souhaitons que des sommes conséquentes soient allouées dans le plan triennal des immobilisations 2021-2022-2023 de la ville afin d’amener à son plein potentiel le transport à vélo dans Saint-Hyacinthe.