Paul-Henri Frenière
Candidats à la mairie : trois gentlemen
Ceux qui s'attendaient à des échanges musclés lors de cette première rencontre entre les trois candidats à la mairie de Saint-Hyacinthe ont été déçus. Claude Corbeil, Pierre Rhéaume et Gaston Vachon ont plutôt livré leur message avec civilité. Trois gentlemen.
Pas de flèches décochées à l'adversaire, pas de poings sur la table, pas même d'éclats de voix n'ont ponctué ce « débat » organisé par Solidarité populaire Richelieu-Yamaska qui avait lieu le 17 octobre dernier au sous-sol de la cathédrale.
Devant un auditoire d'une cinquantaine de personnes provenant principalement du milieu communautaire, les aspirants à la mairie avaient manifestement fait leur devoir. Ils s'étaient préparés à aborder des thèmes souvent négligés en campagne électorale : le logement social, la structure bénévole et le transport en commun.
Strictement encadrés par les organisateurs, les trois hommes parlaient à tour de rôle pour une durée maximale de cinq minutes sur chacun des thèmes. Une brève période de questions a conclu cette activité matinale d'une durée de deux heures.
Le logement social
Claude Corbeil a eu la difficile tâche d'ouvrir le bal sur la question du logement social. « Lors de mes visites aux organismes communautaires, je me suis rendu compte qu'il y avait de la pauvreté à Saint-Hyacinthe, a-t-il avoué candidement. Par ailleurs, j'ai compris que l'OMH (l'Office municipal d'habitation) avait réalisé pas mal de choses en matière de logement social à Saint-Hyacinthe, mais il resterait encore quelques besoins à combler ».
Pour sa part, Gaston Vachon a fait la tournée des habitations à loyer modique de la ville et cela a été pour lui une « surprise agréable », notamment pour la qualité des édifices et de leur environnement. « C'est un atout pour la ville qu'il faut continuer à développer » a-t-il déclaré.
« Pour ce faire, a-t-il ajouté, il faut profiter de toutes les occasions qu'offriront les programmes gouvernementaux pour continuer à développer le logement social ». Selon ses recherches, il y aurait environ 200 familles en attente d'un logement abordable et il y aurait encore amplement de terrains disponibles pour les construire.
Pierre Rhéaume avait formulé un avis contraire, auparavant, en affirmant que les terrains disponibles étaient rares : des propos souvent entendus de la part des gens qui travaillent au développement du logement social à Saint-Hyacinthe.
« Mais le principal obstacle demeure les préjugés » a affirmé Pierre Rhéaume. Il faisait référence à un projet de construction d'un HLM dans son quartier qui avait suscité une vague de protestation chez un groupe de résidents.
La structure bénévole
Le thème de la structure bénévole était moins évident à aborder. Mais les trois candidats avaient fait leur devoir en distinguant le bénévolat en matière de loisirs de celui qui s'adresse aux personnes démunies.
Corbeil, Rhéaume et Vachon sont unanimes à louanger les corporations de quartier qui font « un travail remarquable » pour les loisirs.
Pour Gaston Vachon, Saint-Hyacinthe dispose d'une « richesse incroyable » qui fait l'envie d'autres villes. « Et c'est en plus une porte d'entrée pour l'intégration des nouveaux arrivants » a-t-il ajouté.
En ce qui a trait à l'aide aux plus démunis, le candidat Vachon a, entre autres, appris beaucoup de choses auprès des travailleurs de rue. L'itinérance a été pour lui une découverte.
Claude Corbeil a constaté que les groupes communautaires sont tous nés de besoins exprimés par la population. Et qu'à leur tour, ces groupes ont besoin d'être soutenus par la municipalité.
« Le travail bénévole vient suppléer à ce que les gouvernements ne font pas » a affirmé Pierre Rhéaume. Il constate cependant que ces organismes sont des « lieux d'initiation » pour les bénévoles et que leur travail améliore considérablement la qualité de vie des citoyens.
Le transport en commun
Gaston Vachon et Pierre Rhéaume ont une vision assez semblable de l'avenir du transport en commun à Saint-Hyacinthe. Le premier plaide la gratuité pour les autobus à l'intérieur des limites du territoire de la ville et le deuxième se dit « ouvert à cette idée ».
Les deux s'entendent également sur la nécessité de « penser autrement » les déplacements. Pour Gaston Vachon, il faut développer un « plan intégré » de transport en commun incluant les autobus, la marche et le vélo.
Quant aux pistes cyclables, Pierre Rhéaume a lancé « Faudrait d'abord comprendre où ça commence et où ça finit » faisant référence au parcours parfois erratique du trajet actuel. Une assertion qui a suscité des rires dans la salle. Chose certaine, pour les deux candidats, il faut compléter rapidement le réseau cyclable.
Le train de banlieue demeure le principal cheval de bataille de Claude Corbeil. Pour les deux autres, sa réalisation est nécessaire, mais il faut prendre le temps d'évaluer tous les tenants et aboutissants. Pierre Rhéaume va même jusqu'à dire qu'on pourrait faire un référendum avant de se lancer dans ce projet potentiellement coûteux.
Deux rencontres
La rencontre s'est terminée par une poignée de main entre les trois participants. La majorité des personnes présentes ont semblé satisfaites des réponses obtenues sur des sujets rarement abordés, mais qui les concernent.
Plusieurs ont salué l'initiative de Solidarité populaire Richelieu-Yamaska, un organisme sans grands moyens financiers, qui a réussi à organiser pas un, mais deux rencontres avec les candidats en vue de l'élection du 3 novembre.
Dans la soirée du 22 octobre, une autre rencontre avait lieu au même endroit et les candidats aux postes de conseillers et conseillères étaient également invités. « Nous voulions organiser quelque chose en soirée pour que le maximum de personnes puissent y assister » a expliqué Jean-Paul St-Amand, responsable des communications pour SPRY.
Re: Candidats à la mairie : trois gentlemen
Quel est votre stratégie en ce qui concerne le régime de pension des employés de la ville?
Comment aller vous gérer la dette?
J’attends vos réponses pour me faire un opinion pour voter.
Merci