Politique
Élections municipales

Une soirée électorale très populaire

Le maire sortant, Claude Corbeil, et la candidate à la mairie, Chantal Goulet. Photo : Nelson Dion

Plus de 150 personnes ont participé à l’assemblée publique mettant en scène les candidats et les candidates à l’élection municipale du 5 novembre. La salle était bondée, démontrant ainsi l’intérêt de la population maskoutaine. Organisé par Solidarité populaire Richelieu-Yamaska (SPRY), l’événement a eu lieu le 26 octobre dernier au sous-sol de la cathédrale.

Il ne s’agissait pas d’un débat comme tel puisqu’aucune confrontation directe n’était prévue. Le maire sortant, Claude Corbeil, et la candidate Chantal Goulet avaient reçu, six jour à l’avance, les questions qui leur seraient posées, des questions préparées par les organismes membres de SPRY.

Bien qu’il fut dans un environnement moins familier que la chambre de commerce, Claude Corbeil est apparu très à l’aise et, visiblement, ses quatre années à la mairie lui auront servi. À l’assemblée de 2013, dans le même local, ses interventions avaient été plus laborieuses contre ses deux opposants, Pierre Rhéaume et Gaston Vachon.

Le maire sortant, Claude Corbeil, et la candidate à la mairie, Chantal Goulet. Photo : Nelson Dion

Il est venu accompagné de sa conjointe, Suzanne Lépine, et de son responsable des communications, Réal Brodeur. Ce dernier distribuait à l’entrée un petit journal vantant les mérites de son candidat. Le journal intitulé « Le Citoyen maskoutain » a été imprimé à 26 000 exemplaires et distribué par DBC Communication qui, incidemment, est l’ancien employeur de Réal Brodeur qui était directeur de la publicité au Courrier de Saint-Hyacinthe.

L’aplomb de Chantal Goulet

Malgré une première expérience comme candidate à la mairie, Chantal Goulet a démontré un aplomb certain. Il faut dire que les thèmes abordés lui étaient familiers, ayant été coordonnatrice de la Corporation de développement communautaire des Maskoutains.

D’ailleurs, elle s’est présentée comme une « Sagouine », se référant à ce groupe de femmes formé récemment pour faire, entre autres, la promotion de la démocratie participative. Cette valeur est apparue dans ses propos dès la première question.

Le projet Réseau Sélection

Concernant le projet Réseau Sélection de construire une tour de 15 étages au centre-ville, le modérateur Jacques Tétreault leur a demandé leur avis sur le fait que le conseil municipal avait refusé de commander une étude d’impact sur la santé des citoyens du secteur.

Chantal Goulet a d’abord signalé qu’elle avait signé la pétition qui s’opposait au projet dans sa forme actuelle et a rappelé que les résidents du quartier n’avaient jamais vraiment été consultés. Le maire sortant, quant à lui, a dit qu’il s’agissait d’une décision unanime du conseil et que jamais on n’avait demandé de telles études pour des projets d’envergure à Saint-Hyacinthe. « Les gens ne sont pas écoutés » a lancé sèchement Chantal Goulet par la suite.

Ce désaccord de fond a été palpable pour chacun des sujets abordés, bien que les propos des deux protagonistes soient demeurés courtois.

Deux conceptions de la gestion municipale

Par exemple, la taxe municipale imposée aux organismes communautaires propriétaires avait déjà révélé leur divergence de vues lors d’une séance du conseil municipal. Chantal Goulet trouve injuste de taxer ces groupes déjà sous-financés par Québec. Quant à Claude Corbeil, bien qu’il admette l’importance de leur travail pour la communauté, il avance du même souffle qu’il faut être « équitable » envers les organismes qui sont hébergés dans les locaux de la municipalité.

Même scénario pour le transport collectif, le logement social ou les mécanismes de consultation de la population : les avis divergent. Manifestement, les nombreux participants à cette soirée électorale ont eu droit à deux conceptions bien différentes de la gestion municipale.

Au tour des districts

La deuxième partie de la soirée était réservée aux candidates et candidats qui se présentent dans les 11 districts. Seulement deux conseillers sortants n’ont pas répondu à l’invitation qui leur avait été envoyée deux semaines plus tôt.

Au tour des candidats de district. Photo : Nelson Dion

Bernard Barré (La Providence) et Alain Leclerc (Bois-Joli) ont donc décidé de laissé le champ libre à leurs opposants respectifs, soit Sylvie Norris pour Bernard Barré de même que Claire Gagné et Frédéric Brillon pour Alain Leclerc.

À noter que ce sont les deux mêmes conseillers qui avaient fustigé Chantal Goulet qui défendait les organismes communautaires propriétaires de leur immeuble. Ils ont également refusé de remplir le questionnaire proposé à tous les élus par le Comité des citoyens et des citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain.

Les candidates et candidats présents ont pu donner leurs points de vue à partir des questions choisies au hasard parmi celles proposées par le public. Encore une fois, les échanges furent cordiaux.

Fait à signaler, le conseiller sortant du district Douville, de même que son opposant, Simon Drapeau, sont tous les deux contre le développement de l’aéroport situé dans leur secteur, pourtant l’un des engagements principaux de Claude Corbeil pour son éventuel prochain mandat. Selon eux, les citoyens du quartier craignent la pollution sonore que cela pourrait engendrer.

Enfin, l’un des organisateurs de cette soirée, Jacques Tétreault, s’est dit très satisfait de la participation citoyenne. Il attribue ce succès à la crédibilité qu’a acquise depuis dix ans Solidarité populaire Richelieu-Yamaska dans l’organisation de tels événements, soit aux nivaux municipal, provincial ou fédéral.

Au tour des candidats de district. Photo : Nelson Dion