Paul-Henri Frenière
Manif au cégep de Saint-Hyacinthe
« La dernière fois que j'étais monté sur cette table, c'était en février 2012, alors que les membres du REECSH entamaient leurs premiers piquetages de grève. Trois ans plus tard, retour aux sources, avec plusieurs visages familiers, dans le cadre d'une nouvelle campagne de mobilisation ».
C'est ainsi qu'Alexis Tremblay a débuté son discours lors de la manifestation, mercredi dernier, devant un groupe d'étudiants et de professeurs du cégep de Saint-Hyacinthe. En 2012, il présidait le Regroupement des étudiants et étudiantes du cégep et aujourd'hui, il est à la tête de la Fédération étudiante collégiale du Québec, la FECQ. Le même parcours qu'avait fait avant lui un autre Maskoutain, Léo Bureau-Blouin.
La FECQ représente près de 65 000 étudiants provenant de vingt cégeps répartis sur tout le territoire québécois. Elle a entamé une campagne de mobilisation à travers le Québec pour dénoncer la vision du gouvernement libéral en éducation.
Alexis Tremblay n'a pas été tendre envers le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, qui allait d'ailleurs démissionné le lendemain. Mais c'est surtout au régime d'austérité imposé par le gouvernement Couillard qu'il s'en est pris.
« On veut envoyer un message clair : l'avenir du Québec dépend d'une éducation de qualité, partout sur le territoire. Le gouvernement libéral impose des compressions qui appauvrissent des cégeps déjà en difficulté. Les services aux étudiants sont réduits au minimum. C'est profondément triste et frustrant » a-t-il déclaré.
Depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux, la liste des coupes dans les services aux étudiants s'allonge, selon la FECQ. Certains cégeps doivent couper dans leurs projets d'accueil des nouveaux étudiants, dans leurs techniciens en audiovisuel, dans leurs employés de bibliothèque et même dans leur personnel infirmier.
Coupures de 700 000$ au cégep de Saint-Hyacinthe
Au cégep de Saint-Hyacinthe, on doit faire face à des coupures de 700 000$. Interrogé par MOBILES, le directeur de l'institution, Roger Sylveste, s'est voulu rassurant mais tout de même inquiet pour l'avenir.
« Pour le moment, nous n'avons pas eu à faire de coupures de postes. L'augmentation de la clientèle nous amène des crédits supplémentaires. Mais pour les plus petits cégeps, j'admets que ça doit être difficile, a-t-il dit. Mais ce qui m'inquiète le plus, poursuit-il, c'est que ce sont des coupures récurrentes, année après année. À long terme, il sera difficile de développer et même de maintenir la qualité des outils pédagogiques ».
Pour la FECQ, c'est la capacité de développement de tous les cégeps qui est amputée. « Partout sur le territoire, les cégeps sont de véritables poumons régionaux. Ils forment des travailleurs, des citoyens, des penseurs. Ils organisent des activités, diffusent des spectacles. Ils font de la recherche et pilotent des projets communautaires. On veut démontrer que les populations locales aiment leurs cégeps et refusent qu'un gouvernement vienne les affaiblir », a lancé Alexis Tremblay.
La campagne «J'aime mon cégep!» vise aussi à sensibiliser la population sur l'approche du gouvernement libéral qui met en péril le développement régional et la qualité de l'éducation sur le territoire.
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