Société
Organismes communautaires

Opération visibilité

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C'est sous une faible pluie d'automne mais dans la bonne humeur qu'une vingtaine de membres d'organismes communautaires ont défilé dans les artères du centre-ville de Saint-Hyacinthe le 21 octobre dernier.

Photo: Paul-Henri Frenière

Dans le quadrilatère formé des rues Dessaulles et Marguerite-Bourgeois et des avenues Bourdages et Concorde, le groupe a croisé pas moins d'une dizaine de lieux où logeait un organisme communautaire.

Le cortège s'est ébranlé, avenue Robert, devant le bureau de la Corporation de développement communautaire (CDC) des Maskoutains, initiatrice de la marche. Sur leur parcours, la joyeuse bande est passée devant le Centre de bénévolat, la coopérative Aux p'tits soins, la Maison Alternative de Développement Humain, le nouveau Centre psychosocial Richelieu-Yamaska, Contact et Centraide, entre autres. Notons que la CDC des Maskoutains regroupe une quarantaine de membres actifs qui œuvrent dans divers domaines du secteur communautaire.

Cette démonstration avait été organisée dans le cadre de la Semaine nationale de visibilité de l'action communautaire autonome (ACA). En lien avec le Réseau québécois de l'action communautaire autonome, cette semaine thématique, qui se déroule chaque année à la fin du mois d'octobre, vise à rendre visible le travail exceptionnel des 4000 regroupements et organismes d’action communautaire autonome présents partout au Québec.

La marche s'est finalement arrêtée devant un lieu symbolique, soit l'Édifice du Carrefour des organismes communautaires, rue Saint-Antoine, où logent pas moins d'une douzaine de groupes. L'une des participantes en a profité pour inviter les membres à la grande manifestation qui aura lieu vendredi prochain, le 31 octobre, à Montréal.

La manifestation du 31 octobre

La manifestation contre les mesures d'austérité du gouvernement Couillard est initiée par une coalition d'organismes sociaux de divers horizons – principalement des regroupements régionaux et nationaux -, formés de groupes représentant des secteurs allant des centres de femmes aux personnes retraitées, en passant par les groupes oeuvrant en consultation budgétaire et en consommation, les  groupes de défense des droits et libertés, des conseils syndicaux régionaux, les associations étudiantes, les groupes de lutte contre la pauvreté et d’éducation populaire ou d’action communautaire autonome.

Comme l'événement coïncide avec l'Halloween, les gens sont invités à se costumer. Le départ de Saint-Hyacinthe se fera à 9 heures 30 du Carrefour des organismes communautaires situé au 1195 rue Saint-Antoine. Il est important de noter que toutes les inscriptions se font à la TROC-Montérégie au 450.347.4110 ou par courriel trocmon@videotron.ca.

Un piètre financement

Par ailleurs, la coordonnatrice de la CDC des Maskoutains, Chantal Goulet, a remis aux médias un communiqué qui déplore le piètre soutien que les organismes reçoivent du Secrétariat à l'action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS).

À l'occasion d'un bulletin remis la veille aux ministères par le Réseau québécois de l'action communautaire autonome, Chantal Goulet a déclaré : « Le ministère auquel nous sommes rattachés, le SACAIS, n’a reçu qu’une note de 58%. C’est révélateur de toute la difficulté que nous rencontrons à faire appliquer adéquatement la Politique gouvernementale en matière d’action communautaire, laquelle est pourtant en vigueur depuis 2001. Et c’est clair que le non respect de certains volets de la politique, notamment au niveau financier, nous nuit dans notre offre de services au quotidien ».

Le document précise que l’évaluation faite à partir de huit indicateurs démontre que peu de ministères obtiennent la note de passage fixée à 60%. Même le MESS-SACAIS et le MSSS, qui devraient être des modèles en la matière puisqu’ils sont le port d’attache de la majorité des organismes, n’obtiennent pas la note de passage.

« Les plus grandes difficultés rencontrées? Si presque tous les ministères sont en situation d’échec sur la question du financement à la mission, la communication avec les organismes et l’opérationnalisation même du programme est problématique chez plusieurs d’entre eux » peut-on lire.

« À l’analyse des notes obtenues, il est clair pour la CDC des Maskoutains qu’un programme de rattrapage et d’aide aux devoirs sera nécessaire pour le SACAIS comme pour tous les autres ministères afin qu’ils puissent obtenir un bulletin de notes satisfaisant à l’avenir, ajoute Chantal Goulet. Les membres du RQ-ACA sont prêts à leur offrir un coup de main en ce sens. Mais face aux politiques d’austérité que le gouvernement semble vouloir mettre de l’avant, nous craignons fortement que les faiblesses identifiées dans ces bulletins s’aggravent » conclut-elle.