Paul-Henri Frenière
C’ÉTAIT AUSSI L’ANNÉE DE LÉO
Qui connaissait Léo Bureau-Blouin en janvier 2012 ? Personne, sinon sa mère, son père, sa parenté, ses amis et quelques centaines de cégépiens puisqu’il était président de la Fédération étudiante collégiale du Québec. Un an plus tard, il fait partie de toutes les rétrospectives, de tous les bilans et autres Bye Bye confondus.
Influence Communication, la firme qui mesure le « poids médiatique » de la sphère publique québécoise, l’a classé 18e dans la liste des 50 personnalités les plus médiatisées durant l’année 2012, devant Jacques Duchesneau, Françoise David et le chef du NPD, Thomas Mulcair. Faut le faire !
Quelle année pour le p’tit gars de Saint-Hyacinthe ! Soyons chauvins, jamais un Maskoutain n’aura été autant vu à la télévision depuis Willie Lamothe. Et il faut dire que notre ami Willie avait son émission hebdomadaire où il roulait ses « r » à volonté.
C’est bien simple, le printemps et l’été « érable » ont correspondu, en termes de durée et de couverture médiatique, à trois campagnes électorales collées.
Léo a été remarqué pour son intelligence et pour son aisance devant les micros et les caméras. Les médias en redemandaient. Léo par ci, Léo par là, les journalistes ont même appris à prononcer son nom sans bafouiller une fois.
Pas surprenant que les partis politiques l’aient reluqué. Mais certains bien-pensants lui ont reproché d’avoir fait le saut en politique. On l’a taxé d’opportuniste pour s’être servi de sa notoriété – acquise par et pour les étudiants – afin de se trouver une bonne job.
Wow! Mettez-vous à sa place deux minutes. Lorsque je l’ai rencontré, en juin dernier, il m’avait déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se lancer en politique. Enfin, pas maintenant. « Je suis bien trop jeune » m’avait-il dit. Et je suis certain qu’il était sincère.
Mais voilà, vous avez 20 ans et les hautes instances d’un parti vous supplient de vous présenter à l’élection. Pas une fois, plusieurs fois on vous sollicite dans un court laps de temps. On a trouvé un comté où un ancien militant est prêt à vous céder sa place. Il va même vous aider à faire votre campagne. Vous faites quoi ?
Léo a finalement accepté. Mais la partie n’était pas jouée. Il a dû se débrouiller dans une circonscription détenue par un ministre libéral et convoitée par une grosse pointure de la CAQ. Il a quand même gagné, et haut la main.
Une fois élu, la première décision qu’il prend c’est de donner le quart de son salaire à des groupes communautaires de son comté. Est-ce qu’il a vraiment fait le saut en politique pour le fric, comme l’accusent certains révolutionnaires de salon ?
Non, je crois qu’il veut vraiment faire de la politique autrement. Récemment, il a mis en ligne un site de consultation pour les citoyens. Des quotidiens montréalais en ont même parlé à la une. C’est durant la prochaine année qu’on verra de quel bois il se chauffe, notamment dans les périlleuses discussions sur l’avenir de l’éducation supérieure.
Mais chose certaine, l’année 2012 a été marquante dans la vie du jeune Léo Bureau-Blouin. Une année dont il se souviendra longtemps. Et nous aussi.
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