Paul-Henri Frenière
Dur, dur d’être maire
Une autre tuile est tombée sur la tête du maire Claude Corbeil. Il n’avait vraiment pas besoin de cela.
La suppression de 400 bons emplois à l’usine maskoutaine d’Olymel « n’est pas une bonne nouvelle pour Saint-Hyacinthe » a-t-il déclaré aux médias. Pouvait-il dire autre chose?
Lui qui promettait d’augmenter la population de sa ville d’ici 2020, cette ponction de travailleurs (et leurs familles) n’est guère de bon augure. À mon avis, il est illusoire de penser que ces gens vont demeurer longtemps à Saint-Hyacinthe sachant que les bons emplois vont être transférés à Yamachiche en Mauricie.
Comme c’est coutume à l’annonce d’une telle nouvelle, les projecteurs des médias nationaux se sont tournés vers le premier magistrat de la ville pour connaître sa réaction. Pauvre monsieur Corbeil qui n’avait rien à voir avec cette décision ignoble, que pouvait-il dire d’autre que « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Saint-Hyacinthe »?
Mauvaise nouvelle aussi pour l’image de marque que les autorités municipales veulent montrer au reste du Québec. Une campagne publicitaire onéreuse qui a attiré moins l’attention que les malheurs qui s’abattent sur notre « terre d’innovation ».
La fois précédente où Saint-Hyacinthe a fait parler d’elle dans les médias nationaux, ce fut lorsque l’on a découvert des milliers de poissons morts dans la Yamaska, une catastrophe écologique. Bien sûr, on s’est tourné vers le maire. « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Saint-Hyacinthe » avait-t-il déclaré. Que pouvait-il dire d’autre?
À sa décharge, il a rapidement mis en branle le service de communication de la Ville qui a fait un bon travail de « damage control » dans les circonstances. Mais le mal était fait. On a pris des mesures pour que cette monumentale bourde de son administration ne se reproduise plus.
Quelques semaines auparavant, le Journal de Montréal et TVA avaient également parlé de notre maire. Cette fois-là, c’était à propos de l’entente financière avec l’ancien argentier du Parti libéral, Marc Bibeau, pour la construction de l’hôtel adjacent au nouveau centre des congrès. Celui-là même dont le nom avait été cité à de nombreuses reprises lors de la Commission Charbonneau sur l’industrie de la construction.
Comble de malchance, le même journal rapportait récemment que les gouvernements, ni à Québec ni à Ottawa, ne donneront de subventions à court terme pour la construction du centre des congrès. Le projet ne répond pas aux critères du ministère des Affaires municipales. Le journaliste en a profité pour rappeler que Claude Corbeil était un ancien candidat libéral aux élections provinciales et que c’est lui qui menait les discussions pour obtenir la subvention.
Il faut dire que le maire n’en était pas à sa première rebuffade. On a rejeté du revers de la main son projet de train de banlieue, lui qui en avait fait l’une de ses principales promesses électorales en 2013.
En novembre prochain, Claude Corbeil complètera sa troisième année à la tête de la Ville. Il lui restera un an pour redorer son image avant le prochain scrutin municipal. Il a reçu bon nombre de tuiles depuis le début de son mandat. Cependant, il a la chance de ne pas avoir un parti d’opposition à l’hôtel de ville pour le talonner. Ça aide…
Re: Dur, dur d’être maire
Le bilan de Claude Corbeil en terme de réalisation est plutôt mince, j’en cherche encore. De plus, il est vraiment naïf de se fier à la députée libérale Nicole Ménard qui lui a fait accroire qu’il pouvait exister une subvention pour le Centre des Congrès dans le programme des infrastructures. Il n’avait qu’à télécharger le dossier et faire un appel au ministère qui lui aurait confirmé que ce type d’infrastructure ne faisait pas partie du programme. Un mois de perdu inutilement.