Catherine Courchesne
Cascade : une œuvre de l’artiste Patrick Coutu au Cégep de Saint-Hyacinthe
Malgré leur beauté et leur grandeur, les œuvres d’art public de la ville de Saint-Hyacinthe passent parfois inaperçues aux yeux des Maskoutains. Le journal Mobiles a donc le plaisir de les couvrir afin de les leur faire découvrir. Cette fois-ci, regard sur la sculpture Cascade de l’artiste Patrick Coutu, une œuvre qu’il est possible d’admirer au Cégep de Saint-Hyacinthe.
L’artiste Patrick Coutu détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal (1997), ainsi que des maîtrises de la Glasgow School of Art (2003) et de l’Université Concordia (2005). Depuis plus de 20 ans, il participe à de nombreuses expositions individuelles et collectives, tant au Québec et au Canada qu’à l’étranger. Son travail est principalement marqué par le thème de l’architecture, et se déploie sous plusieurs formes, dont la photographie, le dessin et la sculpture. Dernièrement, le Cégep de Saint-Hyacinthe a fait l’acquisition d’une de ses sculptures intitulée Cascade, qui a élu domicile devant le complexe sportif Desjardins.
Une cascade de contradictions harmonieuses
Réalisée spécialement pour le Cégep de Saint-Hyacinthe dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement, la sculpture Cascade est faite d’un assemblage de profilés tubulaires en acier Corten. « L’acier qui compose la sculpture se transformera avec le temps, prenant tranquillement un ton orangé en raison de la corrosion, explique Marie-Ève Charron, professeure en arts visuels et médiatiques au Cégep, ainsi que coordonnatrice du département et du programme. Et cette transformation n’enlèvera rien de la beauté de l’œuvre. Au contraire, elle se fera de manière tout à fait naturelle, un peu comme les feuilles changent de couleur à l’automne. »
Elle poursuit son analyse en disant que « l’œuvre conjugue industrie et nature, mathématique et organique ». En effet, l’organisation irrégulière des modules d’acier suggère le mouvement des flots, d’où son titre, Cascade, qui semble tout indiqué pour la ville de Saint-Hyacinthe qui a, pour artère principale, la rue des Cascades. À cela s’ajoute l’effet d’ascension créé par la forme de la sculpture, donnant l’impression d’un jet d’eau sortant de la terre tel un geyser.
Finalement, l’œuvre se marie parfaitement au style épuré du complexe sportif Desjardins, qui comprend également des locaux pour le programme Technologie du génie civil. « Ainsi, de par son dynamisme et ses matériaux, la sculpture rappelle les activités sportives et d’ingénierie qui ont lieu dans le pavillon pour lequel elle a été conçue », souligne Mme Charron. En fait, tout l’art de l’art public semble reposer sur cette contradiction, soit concevoir une œuvre qui ressort de son environnement tout en s’y fondant.
La politique au service de l’art
Comment cette sculpture s’est-elle retrouvée en sol maskoutain ? « Elle a fait le long processus de sélection de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics », répond Marie-Ève Charron. En vigueur depuis 1981, cette politique favorise notamment la diffusion des œuvres des artistes professionnels québécois, l’enrichissement du cadre de vie des citoyens, ainsi que la familiarisation de ces derniers aux arts visuels. Que du bon, aux yeux de Mme Charron, visiblement fière de la toute dernière acquisition.
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