
Anne-Marie Aubin
Pourquoi ne pas profiter du confinement pour lire des contes? Les petits aiment les écouter, les plus grands sont fiers de pouvoir les lire eux-mêmes et qui sait peut-être les raconteront-ils un jour?
Tout le monde peut raconter. Pourquoi pas devenir conteur auprès des siens? Nos ancêtres racontaient dans les veillées, en famille. Certains contes ont traversé les siècles et les frontières grâce à la tradition orale. De nos jours, plusieurs auteurs s’inspirent des contes traditionnels pour créer des contes modernes parodiant les classiques et offrant des héroïnes plus féministes. Voici donc une sélection de contes pour tous les âges.
Le loup, le canard et la souris – pour les petits
52 contes pour fêter le monde entier – à lire en famille
Le livre s’ouvre sur le Nouvel an avec: Les présents du Roi Givre, une version russe du célèbre conte : Les fées. En février, le jour du Mardi gras, on trouve : La promenade de la galette, une version allemande du Petit bonhomme de pain d’épice. Au fil des semaines, on souligne les fêtes célébrées dans différents pays et on propose un conte en lien avec la thématique. Lire une histoire par semaine, voilà une belle façon de s’initier au conte en voyageant autour du monde à travers les époques. De belles découvertes!
La plage dans la nuit, la force de l’amour maternel
Au cœur de la nuit noire, sur la plage déserte, la poupée entend le bruit de la mer qui s’accentue, déchirée entre la vague froide de la mer et la chaleur du feu. Tout prend une allure fantastique quand le cruel plagiste veut retirer les mots dans son ventre… Célina ne veut pas devenir une poupée muette et idiote, elle croit en la puissance de l’amour maternel : « Mati et moi, nous sommes comme mère et fille. C’est pour ça qu’elle n’a pas pu m’oublier, c’est impossible. »
Les illustrations de Mara Céri rendent bien les émotions de peur, de rejet et de chagrin. Nous sommes dans la tête de la poupée, à sa hauteur. Au final, le chat n’est plus un rival mais un ami que Mati aime autant que Célina. Une belle histoire qui finit bien.
La barbe du géant, pour les lecteurs débutants
Les illustrations de Sabrina Gendron donnent vie aux personnages et stimulent la lecture au fil des chapitres. Le parent qui raconte appréciera l’humour et les jeux de mots de ce conte.
Le prince Piedgauche, histoire de revisiter les contes
Cette princesse débrouillarde, sera d’un grand réconfort pour Piedgauche. Quantité de jeux de mots et de référence aux contes traditionnels apparaissent au fil des chapitres, le lecteur s’amusera à les reconnaître, sinon voilà une belle façon de les découvrir. Les illustrations de Fabrice Boulanger offrent un côté « cartoon » aux personnages du conte.
La princesse qui voulait devenir générale; pour les bons lecteurs
Son fils Gigi rêve d’être une femme et de chanter comme Dalida, alors que sa fille Emma, rêve de devenir générale. Elle part à la recherche d’un peuple à qui déclarer la guerre afin de réaliser son rêve même si son père, autoritaire à outrance, affirme que : « Ce sont des choses qui ne se font pas! »
Au fil de son voyage, elle rencontre différents personnages merveilleux : elfes, nains, nomades et constate que les guerres n’ont pas de sens, elle choisit donc d’unifier les royaumes et les peuples.
Sophie Bienvenu inverse les rôles et déconstruit les stéréotypes dans ce conte de fées moderne au vocabulaire riche. À l’occasion, elle interpelle son lecteur : « Comment aurais-tu fait toi pour chasser l’ours ? » Elle aborde le droit à la différence et l’écoute de l’autre : «Nous nous battrons, ensemble, pour que tout soit possible.»
Camille Pomerlo présente des personnages amusants. Son trait de crayon très fin apporte plein de détails réalistes dans cet univers fantastique.
Légendes de la mythologie nordique
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Laurence Aurélie. Le prince piedgauche. Illustrations de Fabrice Boulanger. Soulières éditeur, 2019, 55 p. (Ma petite vache a mal aux pattes, 156)
Mac Barnett. Le loup, le canard et la souris. Texte français de Kévin Viala. Ill Jon Klassen. Scholastic. 2018, 40 p.
Alain Bergeron. La barbe du géant. Illustrations de Sabrina Gendron Soulières éditeur, 2019, 48 p. (Ma petite vache a mal aux pattes, 157)
Sophie Bienvenue. La princesse qui voulait devenir générale. Illustrations de Camille Pomerlo. Éditions de la Bagnole. 2017, 130 p.
Elena Ferrante. La plage dans la nuit. Traduit de l’italien par Elsa Damien. Illustrations de Mara Cerri. Éditions Gallimard Jeunesse, 2017, 40 p.
Patrick Guelpa Les 100 légendes de la mythologie nordique. PUF, 2018, 128 p. Collection : Que sais-je? (4095)
Angela McAllister, 52 contes pour fêter le monde entier. Illustrations de Christopher Corr. Traduction par Emmanuel Gros. Paris, Gallimard, 2017, 216 p.
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