Roger Lafrance
Maréchal-ferrant : un métier bien d’aujourd’hui
On imagine que le métier de maréchal-ferrant relève d’une autre époque, avant l’existence des autos, quand les chevaux étaient le principal moyen pour se déplacer.
Philippe F. Turcotte a 40 ans et il est maréchal-ferrant depuis pratiquement toujours. « Dès l’âge de 12 ans, je rêvais d’être maréchal-ferrant, confie-t-il au Journal Mobiles. J’ai toujours aimé les chevaux. En le combinant avec le travail de l’acier, c’était le métier le plus complet pour moi. »
Ce métier demeure méconnu, même si l’équitation ne cesse de gagner en popularité. On pourrait penser qu’un maréchal-ferrant s’occupe principalement de ferrer les chevaux. Son art est beaucoup plus large. « Mon travail consiste à rendre le cheval le plus confortable possible, affirme le résident de La Présentation. Mon métier touche beaucoup à la biomécanique du pied du cheval. »
Son champ d’action : l’entretien du sabot du cheval. Comme un ongle chez l’humain, un sabot n’arrête jamais de pousser. Il faut donc l’entretenir, le tailler et l’adapter à l’usage du cheval. Ainsi, tous les chevaux n’ont pas besoin d’être ferrés.
Philippe F. Turcotte voit les chevaux dont il s’occupe aux six semaines environ. Sa clientèle possède surtout des chevaux qui s’entraînent pour le saut.
Quelles sont les qualités d’un bon maréchal-ferrant? « Il faut avoir le sens du cheval, être capable de savoir le lire afin de déterminer s’il est confortable ou non », répond-il.
On devient maréchal-ferrant en suivant un cours de six mois à l’ITAQ de La Pocatière. En Europe, on parle d’une formation de trois ans. Ensuite, l’étudiant parfait son apprentissage auprès d’un maréchal-ferrant d’expérience, et ce, pendant plusieurs années. « C’est un patrimoine du savoir. Ce n’est pas un métier qu’on apprend dans les livres », indique-t-il.
Philippe F. Turcotte n’est pas le seul à exercer ce métier dans la région. On en compte trois autres qui font partie de l’Association des maréchaux-ferrants du Québec.
Des concours en maréchalerie
Une autre façon de s’améliorer est de participer à des concours en maréchalerie, ce que lui-même a fait à plusieurs reprises. « Les concours nous permettent de rencontrer des gens de partout, de voir d’autres techniques. Celles-ci peuvent être différentes d’un pays à l’autre en fonction du climat et des types de chevaux. »
Il existe même des compétitions internationales où des équipes nationales rivalisent d’adresse. Sa dernière compétition remonte à 2019, au Kentucky, où il concourait aux côtés de trois autres maréchaux-ferrants du Canada.
Pour lui, la maréchalerie n’est pas un métier d’autrefois et, tant qu’il y aura des chevaux, il existera des maréchaux-ferrants. « On oublie que les chevaux ont été importants pour le Québec, déclare-t-il en conclusion. Si le Québec est ce qu’il est aujourd’hui, c’est grâce aux chevaux qui ont fait partie de la vie des gens. »
Enfin, mentionnons que l’artiste photographe Chantal Lecours a immortalisé le travail de M. Turcotte sur son site Votre histoire : https://www.votrehistoire.co/lemarchalferrant
Félicitations philippe
Félicitations philippe
D’un maréchal ferrant retraité
Philippe est un ami , un gars que j’ai croisé en clinique de perfectionnement, en compétition c’est un gars passionné, connaissant et intéressant. Mais par-dessus tout un sacré gaillard.
Félicitations pour ce beau texte.
Arthur Fortin.