Carl Vaillancourt
Le retour de la boxe professionnelle à Saint-Hyacinthe
Le 5 novembre dernier, Saint-Hyacinthe vibrait au rythme de la boxe professionnelle. Il s’agissait d’un retour du noble art professionnel dans le giron maskoutain après une absence de 10 ans. Le dernier gala de boxe professionnelle avait été présenté le 3 mars 2012 à l’Hôtel des Seigneurs.
Une décennie plus tard, l’engouement pour la boxe professionnelle à Saint-Hyacinthe est toujours présent. Le gala de boxe promu par New Era Promotion a attiré une belle foule à l’aréna Louis-Philippe Gaucher.
Avec la présence de Francis Charbonneau et d’Alex Laramée, la région maskoutaine était bien représentée lors de ce retour de la boxe professionnelle.
Francis Charbonneau (4-2) s’est incliné par décision unanime des juges face au Mexicain Israel Nava Lopez (3-1). Les trois juges ont remis des cartes de 39-36, 39-36 et 39-37 à l’avantage de Lopez.
De son côté, Alex Laramée effectuait ses débuts professionnels devant proches et amis. Malheureusement, le dénouement n’a pas été celui espéré. Il a subi un KO Technique aux mains du Mexicain Jesus Arriaga (3-3).
À la fois promoteur et boxeur, Yan Pellerin (13-2) tentait de défendre son titre WBO NABO chez les lourds-légers (200 livres) face à l’Argentin Ruben Eduardo Acosta (40-18-5). L’homme d’affaires de 42 ans a finalement plié l’échine, perdant ainsi sa ceinture. L’Argentin a remporté la victoire par décision unanime des juges.
Finalement, le combat le plus attendu de la soirée était celui qui opposait la vedette montante Alexis Barrière et le dur à cuire Adam Braidwood. Ce dernier avait affronté le Trifluvien Simon Kean en juin 2018. Il s’était incliné par KO Technique au troisième round face à l’olympien devant quelques milliers d’amateurs au Centre Gervais Auto de Shawinigan.
Le boxeur de Saint-Jean-sur-Richelieu n’a pas fait durer le suspense très longtemps. Alexis Barrière a mis fin aux hostilités dès le premier round. À 27 ans, celui-ci compte maintenant huit victoires et aucun revers. Son ascension chez les poids lourds se poursuit, lui qui devrait bientôt se battre pour un titre nord-américain.
Reda Benbaziz, le diamant brut algérien
Avec plus de 250 combats amateurs, l’Algérien Reda Benbaziz est reconnu dans le milieu de la boxe amateur comme celui qui a frôlé de près une médaille aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Parmi l’élite mondiale de la boxe amateur chez les 60 kilogrammes, celui-ci s’apprête à passer chez les professionnels avec Anthony Seyer comme entraîneur.
« Cela fait un an que nous parlons sur une base régulière en visioconférence. Nous avons appris à nous connaître et j’ai entamé les démarches d’immigration pour lui permettre de venir boxer chez les professionnels ici. Son talent est immense, c’est un diamant brut! Sur le plan personnel, Reda n’est pas qu’un boxeur, c’est même devenu un membre de la famille », d’expliquer le jeune homme de 24 ans.
Reda Benbaziz est une vedette montante dans le milieu de la boxe en Algérie. Toutefois, il est impossible d’y gagner sa vie convenablement avec ce sport. Pour vivre de son art, l’Algérien de 29 ans savait pertinemment qu’il devait s’expatrier dans un autre pays.
Après plusieurs démarches avec des promoteurs aux quatre coins du globe, le téléphone n’avait toujours pas sonné. Peu à peu, celui-ci perdait confiance. C’est à ce moment-là que sa femme a décidé d’écrire un message sur Facebook à Anthony Seyer. Tout de suite, elle a piqué la curiosité de celui qui partage les responsabilités d’entraîneur avec son père au Club de boxe de Saint-Hyacinthe.
Les deux individus ont échangé sur le média social. Une première rencontre s’est bien déroulée. De fil en aiguille, la connexion entre les deux hommes s’est bien faite. C’est à ce moment-là qu’Anthony Seyer a convoqué le bureau du député fédéral Simon-Pierre Savard-Tremblay afin d’obtenir de l’aide dans le but de permettre à Reda d’immigrer ici.
Une fois le visa accepté, Reda Benbaziz a fait ses valises pour le Québec. Depuis le mois de septembre, l’Algérien de 29 ans vit chez la famille Seyer.
« Je suis vraiment content de l’opportunité qui se présente à moi. Je sais que je peux faire de grandes choses en boxe professionnelle ici. Je suis éternellement reconnaissant de la chance offerte par Anthony [Seyer] et sa famille d’être accueilli ici », a-t-il expliqué lors d’une entrevue avec le représentant du Journal Mobiles.
Les sacrifices ont été importants pour le boxeur. Pour se consacrer à une carrière professionnelle en boxe, il n’a eu d’autre choix que de partir loin de sa femme et de son fils de trois ans. Il est conscient que ce n’est que temporaire, puisque ceux-ci devraient venir s’établir au Québec dès que ce sera possible.
Si tout se déroule bien, celui-ci devrait obtenir une chance de se battre en décembre ou encore en début 2023. Ce dernier a passé avec succès les examens médicaux obligatoires pour avoir le droit de se battre chez les professionnels ici, au Québec.
Bien qu’il ronge son frein depuis quelques mois, l’Algérien fait tout en son pouvoir pour se faire connaître des amateurs de boxe d’ici. Avec son entraîneur, il a multiplié ses apparitions dans les galas de boxe amateur.
« C’est beaucoup plus qu’un boxeur spectaculaire, c’est aussi une personne avec de belles valeurs humaines et un humain incroyable. Il me fait penser à Lucian Bute », faisant référence à son charisme et à son français impeccable.
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