Paul-Henri Frenière
Saint-Hyacinthe-Acton : Y a-t-il une crise du logement?
Y a-t-il une crise du logement social et abordable dans la région? Afin de discuter de la question, la députée de Saint-Hyacinthe-Acton, Brigitte Sansoucy, a convié la population à une rencontre qui s’est tenue le 17 février dernier dans ses bureaux. Si l’on se fie à la réponse du public, le sujet préoccupe la population puisque plusieurs personnes ont répondu à l’invitation.
Question de faire le portait de la situation, la députée a fait appel à trois intervenants : Jean-claude Ladouceur, directeur général de l’Office municipal d’habitation (OMH) des Maskoutains et d’Acton, Geneviève Ledoux, coordonnatrice du Groupe de ressources techniques (GRT) de Saint-Hyacinthe et la députée d’Hochelaga Marjolaine Boutin-Sweet, porte-parole du NPD en matière de logement.
295 ménages en attente
Jean-Claude Ladouceur a d’abord parlé de la situation actuelle du logement social à Saint-Hyacinthe et dans la région. Au total, on dénombre quelque 850 logements sociaux administrés sous différents programmes, le plus important étant constitué des Habitations à loyer modique (HLM).
« Il y en a peut-être beaucoup, mais le problème, c’est qu’il y a encore 295 ménages qui sont sur notre liste d’attente » déplore le directeur de l’OMH.
Et il y a aussi les coopératives d’habitation. À saint-Hyacinthe, on compte 15 coops ayant chacune son conseil d’administration gérant, au total, environ 400 logements. « Il faut dire que beaucoup de ces coops ont été constituées au début des années ’80 et la plupart nécessiteraient des travaux de rénovation. Le problème, c’est qu’elles manquent de financement » explique Geneviève Ledoux.
Chacune de ces coops est indépendante et possède sa propre liste d’attente avec ses critères d’admissibilité. Difficile de quantifier le nombre exact de familles et de personnes seules – souvent âgées – qui auraient besoin d’un logement abordable. Chose certaine, il y en a beaucoup.
Augmentation générale des loyers
Parallèlement, la proportion des condos mis en location ne cesse de progresser. Or, leurs loyers sont bien au-delà de la capacité de payer des ménages locataires à faible revenu. Sauf que ce phénomène d’embourgeoisement entraîne une augmentation générale des loyers plus importante que l’inflation. D’où la nécessité que l’État intervienne.
« Il faut se rappeler qu’en 1993, le gouvernement fédéral s’est désengagé du logement social, indique Jean-Claude Ladouceur. Plus tard, le provincial a pris la relève avec le programme AccèsLogis. Sauf qu’avec ce programme-là, on demande une participation financière très importante aux municipalités. Plusieurs ne peuvent pas aller aussi loin qu’elles le voudraient, surtout les petites municipalités rurales qui ne peuvent tout simplement pas participer au programme, même si les besoins existent ».
La demande du NPD
Le 5 février dernier, le NPD avait demandé au gouvernement libéral de s’attaquer efficacement à la crise du logement en investissant dès maintenant les fonds nécessaires dans le budget fédéral de cette année, mais il a plutôt voté contre la mise en œuvre de mesures d’urgence.
Un refus qui a fait réagir vivement la députée Brigitte Sansoucy. « Les libéraux n’ont pas fourni l’aide dont les gens ont besoin et ils demandent à la population canadienne d’attendre. Ils ont plutôt empiré la situation en faisant des coupes dans nos programmes en logement, tout comme les conservateurs auparavant. Trop de gens font encore les frais des mauvais choix de ces deux gouvernements. Les gens sont aux prises avec un endettement personnel considérable, mais la priorité du gouvernement libéral est plutôt de donner des milliards de dollars en cadeaux fiscaux aux entreprises » a-t-elle déclaré.
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