Société

Un anniversaire marquant pour la défense des personnes les plus vulnérables à Saint-Hyacinthe

Coordonnateur du Collectif d’action populaire Richelieu-Yamaska (CAPRY), Michel Gauvin. Photo : Nelson Dion

Après deux années complètes d’une pandémie mondiale qui a touché tout le monde aux quatre coins du globe, les effets de la COVID-19 se font sentir plus que jamais sur le terrain par les intervenants qui défendent les intérêts des bénéficiaires de l’aide sociale et des gens à faible revenu. À l’aube de la célébration du 45anniversaire des organismes qui ont contribué à défendre les plus démunis dans la région maskoutaine, c’est l’occasion de rappeler l’importance de la mission.

« Comme bien des secteurs d’activités, les gens les plus vulnérables ont été lourdement affectés avec les effets de la COVID-19. L’inflation, la crise du logement et les différentes mesures, ça met de la pression sur les gens en situation de précarité. D’où la nécessité aujourd’hui de promouvoir et de reconnaître le travail effectué sur le terrain par les organismes communautaires depuis 45 ans », a expliqué le coordonnateur du Collectif d’action populaire Richelieu-Yamaska (CAPRY), Michel Gauvin.

Coordonnateur du Collectif d’action populaire Richelieu-Yamaska (CAPRY), Michel Gauvin. Photo : Nelson Dion

En raison des mesures sanitaires décrétées en 2021, il n’avait pas été possible de souligner le 45anniversaire. Pour les acteurs du milieu, il était important de souligner les avancées réalisées depuis 1976, mais aussi de sensibiliser les acteurs politiques de la situation d’aujourd’hui pour la clientèle qui a été fragilisée ces deux dernières années. C’est finalement le 7 juin prochain au Restaurant Lussier que le rassemblement aura lieu pour souligner cet anniversaire significatif.

« En 2021, il n’avait pas été possible de tenir l’événement pour souligner les 45 ans, mais pour nous, c’était important de rappeler le combat que nous menons au quotidien pour la défense des droits des personnes assistées et des gens à faible revenu. On s’est dit que nous devions le souligner pour nous, mais aussi pour ceux qui ont grandement contribué, comme Jacques Bousquet », a fait savoir Michel Gauvin.

Une hausse des prestations exigées pour lutter contre l’inflation

En 2015, le Centre d’information communautaire de Saint-Hyacinthe fermait ses portes. Devant cette situation, le CAPRY s’est proposé afin de poursuivre la mission de défendre les droits des assistés sociaux et des gens en situation de précarité financière. L’organisme a été reconnu par les autorités compétentes.

Sept ans plus tard, dont deux années de pandémie, la situation est devenue critique à Saint-Hyacinthe, selon le principal intéressé. Le ressac de la pandémie s’est fait sentir sur l’accessibilité au logement. En partenariat et en collaboration avec le Comité Logemen’mêle, un organisme communautaire qui assure la défense de droits en matière de logement à l’échelle locale, le CAPRY est confronté à la dure réalité de la crise du logement à Saint-Hyacinthe.

« Pour bien des gens que nous soutenons, la situation est devenue invivable. Avec le chèque de l’aide sociale, il devient quasi impossible de se loger et répondre à ses besoins essentiels. Il faut rehausser considérablement l’aide sociale, c’est une question de vivre dans la dignité », a fait valoir Michel Gauvin.

La prestation de base pour une personne adulte vivant seule sans contraintes temporaires à l’emploi a été ajustée à 726 $ pour l’année en cours. Ce chèque mensuel bondit à 870 $ pour un adulte qui vit avec des contraintes temporaires.

Lors de la plus récente mise à jour des indicateurs économiques au pays, l’inflation frappait un bond vertigineux de 6,7 % en mars comparativement à la meilleure date l’année précédente. Il s’agit d’un sommet depuis la crise économique de 1991.

Pour Michel Gauvin, le réajustement de la prestation mensuelle de base de 45 $ pour l’année en cours ne suffit pas à couvrir la hausse importante du prix du panier d’épicerie, du loyer et d’autres besoins essentiels. Il est toutefois conscient que le réajustement tient compte de l’année 2021 et non 2022. Il espère que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale donnera un sérieux coup de barre pour corriger la situation dans la prochaine année.

De son propre aveu, c’est une centaine de demandes de bénéficiaires de l’aide sociale et de gens en situation de précarité financière qui ont fait appel aux services du CAPRY dans la dernière année pour qu’il les aide à garder la tête hors de l’eau.

« Nous sommes sollicités comme jamais. Le nombre de demandes explose depuis le début de la pandémie. Il va falloir une aide supplémentaire du gouvernement si nous voulons préserver le tissu social et, ainsi, répondre pleinement à la mission », a ajouté Michel Gauvin.