Carl Vaillancourt
Pénurie de main-d’œuvre : le recrutement international comme solution pour le CISSS de la Montérégie-Est
Devant la pénurie de main-d’œuvre qui frappe le secteur public du milieu de la santé, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est a décidé de se tourner vers l’Afrique francophone pour recruter des professionnels de la santé dans ses rangs.
« Le recrutement international fait partie de la stratégie de recrutement globale du CISSS. Les 28 infirmiers et infirmières recrutés dans la cohorte qui a débuté il y a deux semaines auront la possibilité de travailler comme préposé aux bénéficiaires durant leur parcours scolaire d’ici la fin du mois de mars », a expliqué Franck Ferragut, chef de service en acquisition et en rétention de talents pour le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est.
Cette nouvelle cohorte à Saint-Hyacinthe a permis d’accueillir 28 professionnels de la santé provenant du Maroc, du Cameroun et de l’Algérie, tous des pays francophones.
Ce partenariat entre le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) et le Cégep de Saint-Hyacinthe permet aux personnes immigrantes de suivre une formation accélérée de mise à niveau. Durant une période de neuf mois, celles-ci seront inscrites au programme d’attestation d’études collégiales (AEC) pour une mise à niveau des acquis. Ensuite, elles pourront s’inscrire à l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
Au total, ce sont 86 infirmiers et infirmières provenant majoritairement de pays de l’Afrique francophone qui se sont établis ou qui viendront s’établir en Montérégie dans la prochaine année pour adhérer au programme et ainsi travailler pour l’une des installations du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est.
Chaque personne qui adhère au programme possède une formation en santé dans son pays en plus d’avoir une expérience pratique de quatre ans minimalement. Sur la base de l’expérience et des connaissances acquises, les personnes inscrites au programme peuvent passer par cette voie rapide pour devenir plus rapidement infirmière ou infirmier que la technique d’études collégiales prévue pour une durée minimale de trois ans.
Tous loger, mais pas sans difficulté
Dans le but d’assurer l’intégration de ces néo-Québécois, la Maison de la Famille des Maskoutains joue un rôle clé dans la prise en charge de chaque travailleur. Avec la pénurie de main-d’œuvre, il devient difficile de loger ces 28 nouveaux arrivants, et ce, dans la région maskoutaine. Après plusieurs semaines de recherche et de démarches, chacun des 28 nouveaux arrivants a été logé.
« Ce ne fut pas évident. Avec la pénurie de logements dans la région, ce fut un travail de longue haleine et, heureusement, nous avons pu compter sur le travail de la Maison de la Famille des Maskoutains dans ce dossier. Chaque personne a pu trouver un logement qu’il a accepté », a ajouté Franck Ferragut.
Le taux d’inoccupation des logements dans la région maskoutaine se trouve sous la barre des 2 %. La référence pour un marché à l’équilibre est de 3 %. Bien que la situation ait déjà été plus problématique avec 0,3 %, la situation n’est pas encore idéale selon les acteurs du milieu.
500 postes à combler pour la région de Saint-Hyacinthe
Bien que l’arrivée de ces 28 infirmiers et infirmières en devenir aidera considérablement pour pallier les postes à combler, les efforts de recrutement doivent se poursuivre pour aider en vue de la saison estivale.
« Nous recrutons à l’année, toutes nos offres d’emploi sont disponibles sur notre site Web […]. Actuellement, nous procédons à l’embauche en vue de la période des vacances estivales et nous sommes à la recherche d’environ 500 nouvelles recrues. Nous cherchons évidemment du personnel pouvant offrir des soins et des services sociaux à la population, mais également du personnel de soutien autant en cuisine que pour l’entretien ménager ou le support administratif », peut-on lire dans un courriel acheminé par Caroline Doucet, conseillère aux relations médias au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est.
Questionné sur la place des agences privées de santé, Franck Ferragut n’a pas été en mesure de répondre à notre question afin de savoir si la stratégie de recrutement international visait à éliminer le recours au personnel des agences privées de santé.
Il a préféré parler d’un ensemble d’actions qui permettent de recruter pour pallier les divers besoins pour assurer les services de soins et de services sociaux à la population maskoutaine.
En plus des 28 infirmiers et infirmières qui ont commencé les cours il y a déjà deux semaines, une nouvelle cohorte de près de 40 personnes démarrera cet automne du côté de Longueuil afin de prêter main-forte à l’Hôpital Pierre-Boucher.
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