Carl Vaillancourt
Grands Frères Grandes Sœurs viennent en renfort auprès de la DPJ
Guidé par la mission d’aider les jeunes à s’accomplir et atteindre leur plein potentiel, l’organisme Grands Frères Grandes Sœurs joue un rôle important dans la société québécoise, et ce, depuis sa fondation. Au cours des 18 derniers mois, l’organisme local a joué un rôle encore plus important, puisqu’il vient supporter les enfants placés par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Projet annoncé le 30 septembre 2021 par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, le programme de mentorat pour les jeunes adultes âgés entre 16 et 21 ans a débuté dans la région maskoutaine il y a déjà plusieurs mois. Avec la coordination du Centre intégré de santé et de services sociaux, l’organisme communautaire est à même d’offrir un parrainage entre ceux qui désirent s’impliquer comme grands frères ou grandes sœurs et ces jeunes.
« Dans le rapport de la Commission Laurent, il avait été vivement recommandé de mettre à contribution les Grands Frères Grandes Sœurs du Québec pour venir offrir des modèles positifs afin de soutenir les jeunes adultes de la DPJ. Ce programme se veut un accompagnement pour les jeunes qui, trop souvent, se retrouvent coupés des modèles positifs qui les entourent quand ils arrivent à l’âge adulte », a expliqué la directrice générale de l’organisme Grands Frères Grandes Sœurs de la Montérégie, Marie-Hélène Demers.
Une aide financière significative, mais pas encore suffisante
Bien que l’organisme que dirige Marie-Hélène Demers ait reçu une aide financière d’environ 140 000 $ par Québec pour mener ce projet à terme dans la région montérégienne, il existe de nombreux défis logistiques qui font en sorte que l’aide financière ne permettra pas de répondre à tous les besoins dans ce projet de mentorat.
« Les coûts pour un seul parrainage peuvent avoisiner 3 000 $ avec la formation pour nos grands frères et grandes sœurs. L’organisme doit investir une partie pour supporter le projet de mentorat des 16 à 21 ans. On peut faire environ 50 parrainages, alors que la demande est beaucoup plus grande », a-t-elle renchéri.
Ce projet pilote proposé par le ministre Carmant en 2021 avait été établi pour une période de trois ans. Marie-Hélène Demers nomme que, selon les résultats obtenus à l’issue de cette période de temps, le projet pourrait être reconduit.
Un vaste territoire à couvrir
Malgré les ressources limitées des organismes communautaires et les sources de financement plus rares qu’avant la pandémie, Grands Frères Grandes Sœurs de la Montérégie entend bien faire sa part pour le succès de ce projet.
En plus de desservir tout le territoire de la Montérégie, ce qui signifie des endroits aussi éloignés que Sorel-Tracy, Vaudreuil-Dorion, Valleyfield, St-Jean-sur-Richelieu et plusieurs autres endroits situés dans la région montérégienne, Marie-Hélène Demers a levé la main pour que son organisation vienne supporter le projet pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.
« Notre idée est vraiment d’être un partenaire de ce milieu. Nous ne voulons pas remplacer les autres organismes déjà bien implantés dans ces deux régions. On veut seulement se joindre à eux pour éviter que de jeunes adultes soient laissés pour compte sans modèles positifs », a-t-elle expliqué.
Deux grands défis logistiques
Si le projet est porteur d’espoir pour plusieurs jeunes adultes vivant dans un centre jeunesse sous la tutelle de la Direction de la protection de la jeunesse, il représente toutefois un grand défi pour l’organisme Grands Frères Grandes Sœurs.
En réalité, il y a deux volets qui rendent la tâche plus ardue que jamais. Le premier volet sur lequel beaucoup d’énergie est consacrée, c’est la pénurie de bénévoles désirant jouer un rôle positif dans la vie de jeunes adultes. Dans certaines régions comme celle de Saint-Hyacinthe, il y a une liste d’attente qui peut parfois prendre plusieurs mois avant de trouver une combinaison gagnante pour les deux personnes.
« C’est vraiment difficile de trouver des gens pour jouer ce rôle tellement important dans la vie des jeunes, a ajouté Marie-Hélène Demers. Nous sommes toujours ouverts pour former et aider ces personnes à entretenir des liens forts avec les jeunes de la DPJ. »
Si le recrutement de bénévoles n’est pas de toute simplicité, la recherche de sources de financement s’avère également périlleuse par moment. Lors de son quillothon réalisé récemment, l’organisme n’a pas été en mesure d’atteindre la cible de financement qu’il s’était fixée. L’événement se tenait du 15 au 18 février dernier. Marie-Hélène Demers s’explique mal le résultat obtenu. Toutefois, elle est heureuse de constater que la mission de l’organisme rejoint encore la communauté d’affaires.
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