Société

Le conseil rejette l’appel des démolitions sur la rue Saint-François

Le conseil municipal de Saint-Hyacinthe a décidé d’aller de l’avant avec la démolition de six immeubles de la rue Saint-François, au centre-ville, et de rejeter l’appel de la décision du comité de démolition déposé par Mme Goulet, au nom d’un groupe d’opposants, quelques heures avant la séance du conseil du 3 mai dernier. Photo : Nelson Dion

Après avoir entendu les arguments de la citoyenne Chantal Goulet, le conseil municipal de Saint-Hyacinthe a décidé d’aller de l’avant avec la démolition de six immeubles de la rue Saint-François, au centre-ville, et de rejeter l’appel de la décision du comité de démolition déposé par Mme Goulet, au nom d’un groupe d’opposants, quelques heures avant la séance du conseil du 3 mai dernier.

Le conseil municipal de Saint-Hyacinthe a décidé d’aller de l’avant avec la démolition de six immeubles de la rue Saint-François, au centre-ville, et de rejeter l’appel de la décision du comité de démolition déposé par Mme Goulet, au nom d’un groupe d’opposants, quelques heures avant la séance du conseil du 3 mai dernier. Photo : Nelson Dion

Mme Goulet n’est pas étonnée de la résolution du conseil municipal. « Au moins, nous aurons été jusqu’au bout de la démarche, mais je ne suis pas surprise par la décision. Ils ont toujours voulu faire passer l’économie en priorité dans ce dossier. Nous avons, au moins, réussi à faire diminuer le nombre d’étages du projet initial. J’ai fait tout ce que je pouvais pour défendre mon quartier. Je suis un peu tannée qu’on nous ramène toujours le projet de l’édifice Le Concorde quand on parle de logement social. C’est un projet qui a été annoncé bien avant la décision de démolir les édifices de la rue Saint-François », commente-t-elle.

Au nom d’un groupe d’opposants

« J’interjette appel au nom de plusieurs personnes s’opposant à la démolition de ces immeubles. Avec un taux d’inoccupation de 0,3 %, nous aurions bien besoin de ces logements à l’approche du 1er juillet. La situation est très inquiétante. En plus, on veut démolir ces édifices pour permettre à un promoteur privé (Groupe Sélection) de construire un immeuble au bord de la rivière, dans une zone inondable, pour les mieux nantis. On sent venir un embourgeoisement de notre quartier. Je suis très inquiète, surtout, pour les personnes âgées qui craignent d’être déracinées de leur quartier. C’est par respect pour elles que je fais appel », a mentionné Mme Goulet aux membres du conseil municipal quelques heures avant la séance qu’ils devaient tenir.

Des résidents relocalisés

Le conseiller Donald Côté a demandé à Mme Goulet si tous les résidents évincés avaient été relocalisés. « Oui, mais certains ont dû changer de quartier et ça leur a fait de la peine », a-t-elle répondu. Le conseiller du quartier touché, Jeannot Caron, a dit s’être impliqué personnellement dans la relocalisation des locataires. « Ils ont été relocalisés où ils voulaient et, la plupart, dans des logements de meilleure qualité. Plusieurs m’ont remercié parce qu’ils sont contents. Ils ont été relogés dans de meilleurs endroits », a-t-il affirmé.

« Ça fait plusieurs mois que le promoteur travaille fort ce projet pour relocaliser les gens à leur satisfaction. La ville fait des efforts colossaux pour le logement social. C’est une grande préoccupation pour les membres du conseil », a indiqué le maire, Claude Corbeil.

Le conseiller David Bousquet a expliqué que le conseil devait trouver un juste équilibre pour son centre-ville. Il a précisé que des arbres seront coupés, mais qu’il y aura, en contrepartie, des plantations d’arbres dans le prolongement de la promenade Gérard-Côté. On veut en faire le plus grand espace vert au centre-ville. M. Bousquet a également signalé que plusieurs projets de logements sociaux sont en cours et que cela représente 92 logements, alors que ce sont une vingtaine de logements qui seront démolis sur la rue Saint-François.

« On ne laissera personne à la rue le 1er juillet »

Le conseiller du centre-ville, Jeannot Caron, soutient que le conseil municipal est déjà en action pour trouver des solutions au manque de logement en vue du 1er juillet. « On ne laissera personne à la rue. On demande aux propriétaires qui auraient des logements de disponibles de le faire savoir à l’Office municipal d’habitation [OMH] qui va coordonner le tout », mentionne-t-il.

La coordonnatrice du Comité Logemen’mêle, Alexandra Gibeault, rappelle que, pourtant, des gens se sont retrouvés sans logement le 1er juillet 2020. « Nous avons travaillé avec l’OMH pour les loger convenablement. Nous avons de grandes inquiétudes pour cette année. Nous sommes d’accord que les gens des édifices de la rue Saint-François ont été relocalisés, mais nous avons là des logements qui auraient pu servir le 1er juillet si des personnes se retrouvent sans logement. Je loue les efforts du conseil municipal pour le logement social, mais le projet du Concorde ne sera pas prêt avant octobre. Ça ne nous donne pas de gains pour le 1er juillet, ça. Il y avait, dans les immeubles qui seront démolis, une vingtaine de logements adéquats et habitables qu’on a laissé dépérir pour justifier de les démolir », déplore-t-elle.

À noter qu’il n’y avait pas de représentant de Groupe Sélection lors de l’audition de l’appel. Le maire Corbeil a demandé si un représentant de l’entreprise était en ligne, mais en vain.