Politique

Saint-Hyacinthe prend le virage de la mobilité active

C’est un plan ambitieux qu’ont dévoilé le maire André Beauregard et le conseiller David-Olivier Huard en présence de plusieurs de leurs collègues et des membres du comité de mobilité active et durable. Photo Roger Lafrance

La Ville de Saint-Hyacinthe prend résolument le virage de la mobilité active et durable. Elle vient de se doter d’un plan de mobilité active et durable plutôt détaillé qui s’étalera sur une période de 10 ans.

«Ce n’est pas la fin de notre travail mais plutôt le début de que nous allons entreprendre à Saint-Hyacinthe,» a lancé le conseiller David-Olivier Huard, également président du Comité de mobilité active et durable, lors de son lancement le 15 septembre dernier.

Au fil des années, Saint-Hyacinthe s’est souvent attiré les mauvaises critiques en matière de mobilité. On n’a qu’à penser à sa politique des trottoirs qui a entraîné la disparition plusieurs tronçons dans les secteurs résidentiels, aux pistes cyclables qui ne se rejoignent pas, ou encore au service d’autobus dont les transferts et les délais découragent leur utilisation.

Selon David-Olivier Huard, la sécurité des usagers est au cœur du plan de mobilité active et durable. C’est en améliorant la sécurité des piétons et des cyclistes qu’on favorisera ces modes de déplacement au sein de la population, confie-t-il.

Chargée de mener les consultations et de rédiger le plan de mobilité, la firme EXP a dressé un portrait exhaustif de la situation. Elle rappelle ainsi que la rivière Yamaska et la voie ferrée sont des obstacles à la fluidité des déplacements.

«Il faut parfois faire de longs détours pour atteindre des destinations pourtant proches à vol d’oiseau, ce qui allonge les distances et les temps de déplacement, constate la firme. Ajouter davantage de passages à travers ces obstacles permettrait de raccourcir les trajets et de rendre les déplacements plus simples et plus directs.»

Elle mentionne que plusieurs trottoirs sont trop étroits et peu adaptés aux personnes à mobilité réduite, certains trottoirs sont inexistants dans plusieurs secteurs fréquentés par les enfants comme les parcs et les écoles, et d’autres qui sont inaccessibles en hiver.

Le plan propose donc l’aménagement de nouveaux trottoirs, la mise à niveau de plusieurs d’entre eux, leur agrandissement et de rendre plus sécuritaire les abords des écoles primaires et secondaires. Des «rues-écoles» pourraient même être envisagées afin d’interdire où la circulation automobile durant les heures d’entrée et sortie des élèves.

Pistes cyclables et autobus

Du côté du réseau cyclable, le plan propose notamment d’ajouter des liens structurels afin de mieux relier les pistes existantes, d’ajouter des stationnements pour vélo et de trouver des moyens pour ne plus forcer les cyclables de descendre de leur vélo devant certains obstacles. Il suggère aussi d’élaborer un tracé afin de mieux relier les quartiers La Providence et Saint-Joseph.

Le service de transport par autobus sera également questionné pour le rendre plus attirant. «Nous voulons réfléchir sur le transport en commun afin de voir si la présente formule est adéquate,» de confier le conseiller Huard.

Le plan de mobilité active et durable se garde bien de chiffrer les investissements qui seront nécessaires pour réaliser l’ensemble des mesures préconisées. Même si elles s’étaleront sur 10 ans, des actions seront mises de l’avant dès le prochain plan triennal d’immobilisation.

«Notre vision est claire : faire de Saint-Hyacinthe une ville où tous les modes de déplacement cohabitent harmonieusement et en toute sécurité, écrit le maire André Beauregard en préface du document. Que vous soyez piéton, cycliste, usager du transport en commun ou automobiliste, vous devez pouvoir vous déplacer facilement, efficacement et en toute confiance. Ce plan est une invitation à repenser notre ville : une ville plus verte, plus conviviale, mieux connectée, et surtout, adaptée aux besoins d’aujourd’hui et aux défis de demain.»