Paul-Henri Frenière
15 ans et des prix
Au mois de mai 2004 paraissait la toute première édition du journal MOBILES. Quinze ans plus tard, le jeune journal maskoutain se démarque en remportant des prix à l’échelle nationale, notamment celui du « Meilleur média communautaire de l’année » décerné par l’Association des médias écrits communautaires du Québec. Mais le parcours de Mobiles n’a pas été un long fleuve tranquille. Parfois, il a fallu ramer fort…
Au départ, les premiers artisans ont voulu créer un journal différent, dynamique, et qui portait un regard neuf sur la vie culturelle et sociale de la collectivité maskoutaine. Parmi ces fondateurs, Marcel Blouin, directeur d’Expression, le centre d’exposition de Saint-Hyacinthe et Karoline Georges, qui a gagné récemment le prestigieux prix littéraire du Gouverneur général du Canada pour son roman De Synthèse.
Cette première mouture de MOBILES, en format papier, est disparue en 2007. Pas facile de faire vivre un journal même si la majorité de ses artisans sont des bénévoles. Mais son contenu avait suffisamment marqué les esprits pour que certains de ses collaborateurs reprennent le flambeau.
Une nouvelle structure
Un petit groupe s’est donc formé pour remettre sur pied ce média prometteur et lui donner une structure lui permettant de survivre et de se développer. L’une des clés devait être l’incorporation de Mobiles, média communautaire maskoutain, un organisme à but non lucratif (OBNL) avec un conseil d’administration en bonne et due forme. Une démarche qu’a faite La Presse quelques années plus tard, mais ça, c’est une autre histoire…
L’année 2010 s’est avérée particulièrement active. Suite à l’Assemblée générale de fondation, les énergies se sont déployées pour créer un site internet afin de diffuser les articles rédigés par la petite équipe de bénévoles. Avec le temps, le site s’est peaufiné et, avec la venue de Facebook, a gagné en popularité. Pendant ce temps, le conseil d’administration s’affairait à rechercher du financement, un travail laborieux mais nécessaire.
Ces efforts ont été récompensés avec la renaissance du journal, format papier, à l’hiver 2013. Publié une fois par mois et imprimé à 31 500 exemplaires, MOBILES rejoint alors toute la grande région maskoutaine en étant livré par la poste et via un réseau de présentoirs.
La récolte de prix
Cette reconversion au papier ouvre la porte à la reconnaissance de l’Association des médias écrits communautaires du Québec, l’AMECQ, qui regroupe plus de 80 journaux sur tout le territoire. Très tôt, l’organisme publie sur son site les meilleurs textes issus du média maskoutain.
Mais l’ultime récompense arrive en 2017 alors que MOBILES reçoit pour la première fois le prix convoité de « Meilleur média communautaire de l’année », honneur qu’on lui a encore octroyé cette année : une deuxième fois en trois ans.
Mais ce n’est pas tout. Durant cette période, le jury, composé de professionnels de l’information, a reconnu la qualité du journal sous différents aspects : la nouvelle, le billet d’opinion, l’entrevue, le reportage, la critique culturelle, la conception graphique et enfin le premier prix de photo remporté cette année par le directeur du journal, Nelson Dion.
Le journal MOBILES n’est peut-être pas des plus volumineux, mais sa résonance dans les réseaux sociaux, la pertinence de son contenu et le dynamisme de sa petite équipe en font quelque chose comme un grand média communautaire régional.
Bravo
La société a besoin de médias indépendants qui donnent une version objective des faits. Mobiles remplit cette perspective. Bravo aux artisans de ce média.