Chronique

Du « côté de Gérard », Ça va pas ben !!!

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Du «côté de Gérard», ça va pas ben. Ça fait 7 ans que j’arpente quotidiennement la promenade de Saint-Hyacinthe et que je la vois s’en retourner. Cette année est sans conteste la pire, où même s’asseoir sur un de ses bancs comporte son lot de péril. Par endroit le trottoir de bois s’effondre et si la Ville de Saint-Hyacinthe «patche» les trous, l’ensemble de l’œuvre est en état complet de décrépitude.

La réfection de la promenade Gérard-Côté serait parait-il dans les projets du «chantier centre-ville». La date prévue des travaux n’est cependant pas connue. Peut-être sera-t-elle hâtée lorsqu’un citoyen s’y sera brisé une jambe.

En attendant, ça fait «une belle jambe» à Saint-Hyacinthe-la-jolie. Pour une ville qui dit s’enorgueillir de ses jardins, on peut dire sans exagérer que ça fait vraiment dur. Pourtant lorsqu’on se promène dans d’autres quartiers de la ville on peut effectivement constater que les jardins et parcs municipaux sont entretenus d’une façon plus rigoureuse et qui dénote que plus de temps leur sont alloués.

Je me demande bien pourquoi. Et je me réponds platement.

En fait, on peut établir des correspondances entre les  soins alloués aux quartiers de la ville et leur réalité socio-économique. Le centre-ville de Saint-Hyacinthe, le quartier Christ-Roi est définitivement moins bien entretenu que la plupart des autres de la ville. Je n’invente rien : vous n’avez qu’à vous y promener pour le constater de visu.

Ce n’est probablement pas conscient, mais ça donne à penser que la ville considère que certains citoyens sont de secondes classes, surtout s’ils habitent des HLM et qu’ils habitent des blocs appartements. Quand on sait de plus que plusieurs familles de revenus très modestes y vivent, et qu’il y a également une forte concentration de nouvelles familles immigrantes, on est en droit de se questionner sur les valeurs manifestes de notre ville. Ces enfants n’ont majoritairement pas accès aux Jardins Daniel A. Séguin, mais à la promenade. Un lieu public laissé à l’abandon et en manque flagrant de soins. 

Enfin, la ville vient de lancer un sondage où elle consulte la population maskoutaine sur les arbres de la ville. Elle aurait pu commencer par regarder ceux qui sont sur le territoire municipal et son propre mobilier urbain : la promenade Gérard-Côté est devenue une pépinière à érables à Giguère ! Et on ne parle pas de quelques «fouets» : on parle d’arbres en pleine croissance, qui ont pris racines dans le bois du trottoir et entre les plaques de marbre du muret séparant le trottoir piétonnier de la piste cyclable. Il y a aussi des ormes et des saules qui se disputent leur part du trottoir de bois.

Je vous laisse avec une galerie de photos, exposition intitulée : «Du côté de Gérard». J’aurais tout aussi bien pu l’appeler : Le quartier des mal-aimés.  Ça aurait fait la job.