Chronique

Enfin, j’ai compris la pub

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Interrogé par Cogeco concernant la campagne controversée de publicité pour mousser la grande région de Saint-Hyacinthe, j'ai entendu le maire Corbeil répondre : « Vous allez finir par comprendre et vous allez voir les résultats ». Eh bien, voilà! J'ai enfin compris. Enfin, je pense…

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Il suffisait d'attendre les explications et nous les avons depuis quelques semaines avec des annonces publicitaires dans les journaux locaux.

D'abord, la publicité nous dit que nous avons un logo à « votre » image : cela exclut évidemment celui qui le dit, un Montréalais probablement. Ça commence bien.

« Rédigé en lettres minuscules, ce logo évoque la dimension accessible et amicale de la région » explique-t-on. Vive les lettres minuscules, mes amies, mes sœurs. De mieux en mieux.

« Sa forme représente une vue aérienne où chaque mot correspond à un lopin de terre » Alors là, ça, c'est de la haute voltige.

Si je comprends bien, cela voudrait dire que si l'on regarde attentivement le mot « Saint-Hyacinthe » on peut y voir, à vol d'oiseau, un joli lopin de terre si caractéristique à notre région. J'ai déjà entendu un gars raconter son trip d'acide qui ressemblait pas mal à ça.

Mais ne nous arrêtons pas là, poursuivons la lecture : « Le choix de la signature Terre d'innovation associé au logo de la grande région de Saint-Hyacinthe signifie que notre région va continuer à être créative et tournée vers l'avenir dans les secteurs de la culture, de l'immobilier, des loisirs, de l'enseignement, de l'économie, des infrastructures, des services, de l'environnement et de la gastronomie ».

Ouf! C'est fou comme on peut apprendre des choses en regardant à vol d'oiseau des lettres minuscules accessibles et amicales. Quand, du même souffle, on veut promouvoir la gastronomie et l'immobilier, sans oublier la culture et les infrastructures, on finit par perdre le monde. Comme dit le proverbe : « Qui trop embrasse, mal étreint ».

Vous voulez savoir ce que je pense? La pauvre agence de publicité qui a eu le mandat de promouvoir Saint-Hyacinthe a reçu une commande si large, si vaste, si vague qu'elle ne savait plus trop quoi faire avec.

Résultat : on a inventé un concept flou, fourre-tout, où une chatte y perdrait ses petits et les contribuables son argent. (À propos, combien va coûter cette campagne déjà? Plus d'un million de dollars, vous dites! Ok, merci.)

Sur une quantité d'affiches, on affirme que la région est cérébrale, énorme, épuisante, dominante, étourdissante, déroutante (Paraît qu'ils ont enlevé le mot « suffisante » dernièrement. Enfin, c'est ce qu'a dit notre bon ami Martin Bourassa dans ses plus récentes rumeurs hebdomadaires). Bref, des âneries qu'on tente de nous vendre comme la trouvaille marketing du siècle.

On aura beau contraindre les organismes maskoutains à afficher le « logo » sur leurs publications, demander à leurs employés de faire des « selfies » devant les affiches, il restera toujours que le message est poche.

Le maire nous a dit qu'on finirait par comprendre et qu'on verrait les résultats. J'aurais quelques petites questions à poser là-dessus.

D'abord, quel est l'objectif de cette campagne au juste? Augmenter la population de Saint-Hyacinthe? Et si c'est cela, de combien? Le maire nous a déjà parlé que son objectif était d'atteindre 60 000 habitants en 2020.

Est-ce que ça veut dire qu'il faudra attendre en 2020 pour savoir si la campagne a fonctionné? J'ai bien peur que dans six ans, plus personne ne voudra parler de cette coûteuse aventure.