Culture

À la découverte des grands incendies du centre-ville

Anne-Sophie Robert, la conceptrice du parcours, devant la station située sur le site de l’Hôtel Ottawa, rue St-Antoine. Photo : Roger Lafrance

Les incendies ont façonné le centre-ville de Saint-Hyacinthe. La SDC du centre-ville et le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe nous invitent à découvrir cet aspect important de l’histoire du centre-ville à travers un parcours virtuel disséminé aux quatre coins du quartier.

C’est un incendie survenu plus récemment qui a donné l’idée d’un tel parcours, celui de Place Frontenac en 2019.

« Lors de l’incendie de Place Frontenac, on a vu apparaître un grand mouvement de solidarité alors que la crise du logement débutait, explique Paul Foisy, directeur du Centre d’histoire. Ça nous a permis d’imaginer ce qui avait pu se passer après l’incendie de 1876 qui a détruit les trois quarts du centre-ville. Les communautés religieuses avaient joué un grand rôle pour porter secours aux sinistrés. »

Les 12 stations du parcours historique permettent donc de découvrir plusieurs de ces incendies, des plus vieux aux plus récents, comme celui de Place Frontenac. Le parcours débute d’ailleurs sur l’ancien site de l’Hôtel Ottawa, détruit en 2022.

Les incendies ont changé le visage du centre-ville. Par exemple, l’incendie de 1876 explique pourquoi on ne retrouve pratiquement aucun bâtiment précédant cette époque. L’actuel marché, le symbole même du centre-ville, a d’ailleurs été construit après cet incendie.

Beaucoup plus près, en 1981, un immense incendie avait détruit un vaste quadrilatère du centre-ville. C’est suite à cette catastrophe qu’a été érigée l’Allée du marché.

Aller au-delà de l’incendie

Anne-Sophie Robert, la conceptrice du parcours historique, désirait aller bien au-delà de l’incendie proprement dit. À chaque conflagration, les autorités ont pris des mesures pour améliorer la protection des citoyens, en achetant de nouveaux équipements pour les pompiers ou en modifiant les règles de construction ou d’aménagement.

L’immense incendie de 1876 en fournit un bel exemple. « Après l’incendie, la ville a acheté des portions de rue pour les élargir », explique-t-elle. La catastrophe a même créé une forme de tourisme alors que les gens prenaient le train pour voir l’étendue des dommages.

Ce sont ces aspects moins connus qu’elle a inclus dans le parcours historique. À chaque station, il suffit de scanner le code QR pour avoir accès à plusieurs informations telles que des photos, des textes et des messages audio.

L’avantage d’un tel parcours permet aux gens d’y avoir accès au moment de leur choix, de le faire au complet ou en partie, souligne Mme Robert. Les stations sont installées un peu partout au centre-ville, souvent sur un poteau de signalisation ou collé à la vitrine d’un commerce. Le parcours entier peut prendre un peu plus d’une heure.

Pour Paul Foisy, ce parcours s’inscrit dans la volonté du Centre d’histoire de se rapprocher de la population et de donner l’occasion aux maskoutains de mieux découvrir leur ville.

« En connaissant mieux notre ville, cela fait en sorte d’augmenter notre sentiment d’appartenance et la fierté d’être maskoutain », conclut-il.