Culture

Un Cinéma Maska 2.0

PHOTO : Nelson Dion

Porté par un groupe de Maskoutains, le projet d’aménager une version 2.0 du Théâtre Maska, un cinéma populaire dans les années 70-80 qui était situé au centre-ville de Saint-Hyacinthe, va bon train. L’un des porteurs de ce projet, le cinéaste maskoutain Claude Gagnon, a fait le point sur l’état du projet avec le représentant du Journal Mobiles au début du mois de février.

« En octobre 2021, je voyais une photo du Théâtre Maska sur les médias sociaux. J’ai commenté. Ce commentaire a changé la donne. Et voilà que nous sommes sur le point d’acquérir le bâtiment, une des étapes les plus importantes pour que le projet voie le jour », d’expliquer Claude Gagnon.

PHOTO : Nelson Dion

Intrigué par cette phrase, le représentant du Journal Mobiles a questionné le principal intéressé sur l’origine du projet.

« Si j’avais 20 ans de moins», avait écrit celui qui est bien connu sur la scène québécoise. « À partir de ce moment-là, je me suis levé d’un bond et je me suis dit que je n’avais jamais eu cette attitude défaitiste. Je me suis relevé les manches et nous avons formé un groupe de personnes avec différentes forces pour que le projet de cinéma répertoire voie le jour », a ajouté le président de l’organisme à but non lucratif Cinéma Maska.

Un projet porté par la communauté

Les dépenses pour un tel projet peuvent grimper assez rapidement. Bien au fait de cette réalité, l’organisme à but non lucratif s’est inscrit au programme de Bourses d’initiatives en entrepreneuriat collectif (BIEC) de l’Est de la Montérégie, un des regroupements sous la tutelle de la Table de concertation de la Montérégie. Selon la description étoffée du programme en question, Cinéma Maska peut aspirer à recevoir une somme qui pourrait atteindre 20 000 $.

Grâce à la mobilisation citoyenne, l’OBNL s’est hissé au sommet du vote populaire avec 4 076 votes. Au total, une cinquantaine de projets ont été déposés pour le programme de BIEC. Le comité du programme de bourses devrait communiquer avec l’OBNL à la fin février pour dévoiler le montant octroyé. Claude Gagnon est encore sous le choc de la vague d’amour de la communauté pour le projet de cinéma répertoire au centre-ville.

« On voit qu’il y a une acceptabilité sociale, mais encore plus, je dirais qu’il y a un engouement fort pour un projet culturel rassembleur. Nous avions partagé et sollicité plusieurs membres de la communauté artistique que je connais bien pour aller chercher les votes », a-t-il raconté en visioconférence.

Les fonds obtenus permettront à l’équipe de se procurer de l’équipement en plus d’aménager le nouveau bureau dès son acquisition.

Un rendez-vous chez le notaire

Lors de l’entretien téléphonique, le principal intéressé à avouer que celui-ci, accompagné de son vice-président, Christopher Leduc, avait visité une institution financière pour obtenir le prêt hypothécaire qui permettrait l’acquisition du bâtiment situé au 475, avenue Hôtel-Dieu.

La transaction n’a pas été officialisée encore, mais ce ne serait qu’une question de jours selon les dires. Une fois la transaction notariée, les travaux de rénovation pourront débuter pour aménager le bâtiment selon les besoins de l’OBNL.

Trois salles de projection et un bistro

Questionné sur ce qu’il y aura dans le bâtiment en question, Claude Gagnon s’est empressé de parler de son projet avec enthousiasme. Les yeux ronds et le cœur emballé par son nouveau bébé, le cinéaste maskoutain parle déjà du plan des architectes et de l’ingénierie de la salle. D’abord, les néophytes auront droit à trois salles de projection ainsi qu’à un bistro qui permettra des discussions animées à la suite des films présentés.

Au-delà d’offrir un espace pour le divertissement, Claude Gagnon s’attend à ce que la nouvelle mouture du Cinéma Maska s’inscrive dans la vision du pôle culturel de Saint-Hyacinthe. De par sa proximité au centre-ville, des activités pour tous les âges et tous les goûts auront lieu de façon hebdomadaire.

« Par moment, nous aurons des films de répertoire pour les aînés. Les matins de la fin de semaine seront réservés pour les familles avec de jeunes enfants. Cet endroit sera un lieu inclusif et accessible. Chaque personne aura la chance de vivre la culture », a plaidé le président de l’OBNL.

Les élus en mode solution

Malgré un cadre budgétaire très serré en 2023, la Ville de Saint-Hyacinthe est ouverte à contribuer financièrement au projet, selon le principal intéressé. L’aide financière devrait survenir plus tard dans les années à venir selon lui.

Des rencontres ont déjà eu lieu entre les parties prenantes. Il a tenu à souligner l’ouverture et l’accueil positif du projet par les élus de la Ville de Saint-Hyacinthe.

« Ils ont fait leur devoir sur le projet. Ils ont fait preuve d’une grande rigueur. J’ai senti qu’ils étaient actifs pour trouver une solution afin d’aider la réalisation du projet, et ce, malgré le contexte économique », a-t-il ajouté.