
Anne-Marie Aubin
Dans les romans Léonore, de Linda Amyot, et Papillons, de Martine Richard, des adolescentes traversent des épreuves semblables. Toutes deux relatent leur souffrance et leur solitude, mais elles trouveront le courage nécessaire pour les surmonter grâce à la bienveillance des gens qui les entourent.
Léonore et la fin de l’enfance
L’héroïne et narratrice, Léonore, traverse une période difficile. Depuis plusieurs mois, rien ne va plus dans sa famille. « Comme tous les matins. Depuis décembre. Les sanglots étouffés de maman brisent à leur tour le silence. M’adressent un signal. Le prélude à une autre journée est terminé. Je peux maintenant entrer de plain-pied dans ma vie normale de fille de douze ans. De presque douze ans. Sauf que plus rien n’est normal pour moi non plus. Mais ça, ni mon père ni ma mère ne le voient. »
Heureusement, sa grand-maman vit avec eux le temps que les choses s’apaisent. Elle apporte beaucoup de réconfort à sa petite-fille qui trouve le quotidien bien lourd.
Aussi, Léonore angoisse-t-elle quand Audrey demande aux élèves de la classe de rédiger un texte sur un événement marquant de la dernière année. « Et tandis qu’elle termine ses explications, j’essaie de reprendre mon souffle. De cesser de paniquer. Parce que cette rédaction, je ne peux pas la faire. Non, je ne veux pas la faire. Ça me fait trop peur. »
Tout comme elle, Nour hésite à raconter sa fuite de la Syrie en pleine guerre. « J’ai pas envie de parler de ça. Ni de la petite voisine morte devant moi pendant qu’on courait se réfugier chez mes grands-parents. » Emeline, qui a quitté Haïti après le tremblement de terre alors qu’elle avait deux ans, se fait rassurante : « Toi et moi, on a comme… – Une deuxième vie on dirait. »
Grâce à l’amitié, elles trouveront le courage d’en parler et d’écrire. Léonore, entourée de ses amies, de sa mamie bienveillante, du chat roux à la fenêtre d’une maison, du brigadier si gentil, traversera cette période difficile.
L’authenticité et le ton intimiste du récit nous touchent droit au cœur. Linda Amyot aborde des sujets sombres, mais offre une fin lumineuse.
Pénélope rêve de voyage
Sensible et battante, Noémie affronte courageusement la chimiothérapie en attendant une greffe de moelle. Éloïse et Pénélope, à son chevet, la voient grimacer. « – On t’entend pas bien, intervient Éloise. Tenant nos masques, nous approchons plus près encore. – Je veux pas… – Tu veux pas quoi Noémie ? Elle prend de grandes respirations. – Mourir. »
En début de chapitre, des haïkus, signés et datés, annoncent la suite de l’histoire. L’autrice a choisi de présenter des ados très sages pour leur âge et beaucoup d’informations sur divers sujets. Au dernier chapitre, Pénélope s’envole pour le Japon. On souhaite une suite pour voyager avec elle.
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AMYOT, Linda. Léonore, Montréal, Leméac Éditeur, 2021, 88 p.
RICHARD, Martine. Papillons, Montréal, Leméac Éditeur, 2021, 160 p.
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