Culture
À la Médiathèque maskoutaine

Marc Tanguay: des vitraux de papier

Marc Tanguay. (Photo: Paul-Henri Frenière)

Marc Tanguay a eu une révélation lorsqu'il a visité, en 2010, l'exposition Tiffany au Musée des beaux-arts de Montréal. La beauté des vitraux, leurs formes, leurs couleurs vives l'ont fortement impressionné. « Et si j'utilisais le papier? », s'est-il dit. C'est à cette expérience qu'il se consacre depuis ce jour et une partie de sa foisonnante production est exposée jusqu'au 1er octobre à la Médiathèque maskoutaine.

Marc Tanguay. (Photo: Paul-Henri Frenière)

L'homme, originaire de Dunham, parle avec abondance de sa passion qui l'a amené ces dernières années à participer à divers symposiums et expositions. Récemment, il a exposé à l'Exposium de peinture des Galeries Saint-Hyacinthe et il se propose de faire partie de la prochaine édition du Symposium Visit'Art.

Signalons tout de suite que dimanche prochain, le 28 septembre, il fera une démonstration de sa technique particulière, à 11 heures à la bibliothèque T.-A. St-Germain, dans le cadre des Journées de la culture. Il procédera, du même coup, au «dévernissage» (l'expression est de lui) de son exposition puisqu'elle tirera à sa fin.

La recherche de la troisième dimension

L'art du collage artistique n'est pas neuf – Picasso et Braque l'avaient déjà utilisé, entre autres -, mais Marc Tanguay a développé une façon bien personnelle de l'aborder. Et c'est peut-être à cause d'un grave accident qui l'a handicapé lorsqu'il avait une vingtaine d'années.

Alors qu'il travaillait sur un chantier de construction, une malheureuse manœuvre lui a fracassé une moitié du visage. S'en est suivie une série d'opérations de reconstruction et de chirurgie esthétique. Mais il avait perdu un œil.

Ce handicap fait en en sorte qu'il ne voit pas les choses en trois dimensions, mais cela ne l'a pas empêché de développer son art. « C'est comme si je cherchais à retrouver cette troisième dimension par les formes et les perspectives » avoue-t-il.

Bachelier en design de l’université du Québec à Montréal et ayant une formation collégiale en graphisme à Dawson, Marc Tanguay croit avoir finalement découvert sa voie en devenant « collagiste ».

Il fait d’abord un croquis sur papier ou par un procédé informatique et le transfère sur un support en bois. Ensuite, il découpe des morceaux de papier qu'il aura récupérés un peu partout : des magazines, des affiches, des calendriers. « Mes principaux critères sont la qualité du papier et la luminosité des couleurs » explique-t-il.

Il utilise également de la peinture acrylique, mais avec parcimonie puisqu'il tient à ce que ces « îlots » de papier constituent l'essentiel du tableau – à la manière des vitraux. Pour conserver la luminosité de l'ensemble, il se sert d'une émulsion acrylique qui protège l'oeuvre des effets de la lumière.

Ses thèmes de prédilection sont les musiciens et leurs instruments, les danseurs aussi, mais il explore d'autres avenues comme le cinéma (les Temps modernes, Metropolis) et le portrait. Il a expérimenté également l'abstraction.

À mi-chemin entre l'art contemporain et l'art populaire, Marc Tanguay propose une œuvre à la fois complexe, originale et accessible. À la manière d'un artiste qui a inventé sa propre dimension.

MARC TANGUAY
UN STYLE CRÉÉ DE TOUTES PIÈCES
Bienvenue dans le monde du collagiste

Bibliothèque T.-A.-St-Germain
Jusqu'au 1er octobre 2014

Vernissage et collage sur place
Le 28 septembre à 11 heures
dans le cadre des Journées de la culture