Culture

Prendre et mesurer le temps avec l’artiste Gilbert Poissant

La mesure du temps, 1994, Cégep de Saint-Hyacinthe. Photo : Gracieuseté

Le temps file, le temps passe, le temps s’arrête, le temps nous manque, nous rattrape ou nous échappe. Et alors que pour la plupart des gens, le temps, c’est de l’argent, il est plutôt de l’art pour Gilbert Poissant.

Céramiste de formation, Gilbert Poissant manie aussi la pierre, le papier, le bois et les procédés numériques. D’ailleurs, son œuvre d’art public La mesure du temps, créée en 1994 pour l’option théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, est la première œuvre pour laquelle le céramiste a conjugué les méthodes de création traditionnelles et informatiques. « L’ordinateur en était alors à ses balbutiements, dit-il. Et même si, depuis, je travaille énormément avec les nouvelles technologies, je n’ai jamais délaissé les techniques ancestrales. »

La mesure du temps, 1994, Cégep de Saint-Hyacinthe. Photo : Gracieuseté

Remonter le temps

Repenser au diptyque La mesure du temps est, pour Gilbert Poissant, un véritable retour dans le passé. « À l’époque, je venais de perdre mon père, confie-t-il. J’ai alors hérité d’une montre précieuse qui avait appartenu à mon grand-père. » Un legs qui l’a inspiré à représenter le cadran de cette montre dans la mosaïque de porcelaine qu’est La mesure du temps. « Et à la porcelaine noire et blanche que j’ai utilisée pour représenter le jour et la nuit, j’ai ajouté une frise colorée en guise de clin d’œil au théâtre », indique l’artiste.

Durer dans le temps

Gilbert Poissant a-t-il rencontré des problèmes particuliers lors de l’installation de l’œuvre La mesure du temps ? « Non, aucun. Du moins, rien qui ne vaille la peine d’être mentionné ! » Aucun problème à l’installation ni depuis son installation, puisque la structure est encore en excellent état. « Il faut dire que la porcelaine industrielle a une grande résistance technique, en plus d’être facile d’entretien », précise-t-il.

Dans le bon vieux temps

Gilbert Poissant aime réfléchir sur le temps sans pourtant être nostalgique « du bon vieux temps ». Cela explique, en partie, pourquoi l’artiste ne changerait rien à son œuvre. « À mes yeux, La mesure du temps s’inscrit dans son époque et vieillit très bien. Évidemment, si elle était à refaire aujourd’hui, je la ferais différemment, mais puisqu’on ne peut retourner dans le passé et changer ce qui a été, à quoi bon y réfléchir ? » Parlant de retourner dans le temps, Poissant a terminé ses études classiques et collégiales à Saint-Hyacinthe. « J’y ai également fait mes débuts comme céramiste. Ensuite, je suis allé me perfectionner un peu partout dans le monde, dont en France, en Chine et au Danemark. »

Temps passé, présent et futur

Gilbert Poissant est un habitué des œuvres d’art intégrées à l’architecture. Il est d’ailleurs le créateur d’une quarantaine d’œuvres, dont plusieurs se trouvent dans la région maskoutaine. En effet, outre La mesure du temps, on peut admirer une de ses créations à la Faculté de médecine vétérinaire et une autre, à la bibliothèque de Sainte-Rosalie. Cela dit, qu’en est-il de ses projets ? « Actuellement, je travaille sur une œuvre qui sera installée au centre aquatique de la municipalité de Saint-Constant. » Quand elle le sera, il ne restera plus qu’à prendre le temps d’aller en mesurer la beauté.

L'artiste, Gilles Poissant