Culture

Robert Duff transmet sa passion pour les bâtiments anciens à son fils

Le père éprouve une belle fierté à travailler avec son fils. « C’est le fun. C’est différent que de travailler avec d’autres employés. J’essaie de lui enseigner la bonne façon de faire pour préserver le cachet patrimonial des bâtiments et de lui transmettre les vieilles techniques que j’ai apprises tout au long de ma carrière. C’est important de pouvoir transmettre ces façons de faire ancestrales aux plus jeunes. On ne peut pas les apprendre nulle part ». Photo : Nelson Dion

Robert Duff est l’un des rares spécialistes de la restauration de maisons ancestrales en pierres, un art qu’il transmet à son fils Léopold avec qui il vient de restaurer les structures en pierres centenaires de l’entrée du cimetière Notre-Dame, sur la rue Girouard, à Saint-Hyacinthe.

M. Duff travaille avec son fils de 17 ans. « Cela fait 3-4 ans qu’il me suit, mais c’est son premier été complet qu’il fait avec moi dans le travail de maçonnerie dans la restauration de vieux bâtiments. Il semble avoir la même passion que moi pour la restauration des vieux bâtiments ».

Le père éprouve une belle fierté à travailler avec son fils. « C’est le fun. C’est différent que de travailler avec d’autres employés. J’essaie de lui enseigner la bonne façon de faire pour préserver le cachet patrimonial des bâtiments et de lui transmettre les vieilles techniques que j’ai apprises tout au long de ma carrière. C’est important de pouvoir transmettre ces façons de faire ancestrales aux plus jeunes. On ne peut pas les apprendre nulle part », commente le paternel.

La restauration des colonnes à l’entrée du presbytère

La restauration des colonnes en pierre à l’entrée du cimetière Notre-Dame est l’un des projets réalisés par le tandem père-fils cet été. « À la suite d’un accident, les colonnes en pierre devaient être restaurées. Le mortier se désagrégeait. Ça faisait une bonne cinquantaine d’années que cela n’avait pas été fait. Nous avons donc défait et refait toutes les colonnes. Ce n’était rien de compliqué, mais on devait composer avec du granit qu’on ne pouvait pas tailler en raison de sa dureté. Le casse-tête, ç’a été d’essayer de remettre les mêmes roches aux mêmes places. Nous avons réussi à faire quelque chose de très similaire à ce qu’il y avait à l’origine », explique M. Duff.

De stratège commercial à maçon

La passion pour les vieilles maisons a incité Robert Duff à quitter un travail en stratégie commerciale, il y a une vingtaine d’années, pour devenir maçon. « Je faisais de la stratégie marketing. Je devais souvent me rendre en Europe. Lorsque j’ai fondé ma famille, j’ai acheté ma maison à Saint-Damase, une construction de 1842. Je suis tombé en amour avec le patrimoine et la restauration des vieux bâtiments. Je suis allé faire un DEP en maçonnerie à Saint-Hyacinthe. Ensuite, j’ai lancé mon entreprise. Depuis ce temps, je gravite autour du patrimoine. Je me suis graduellement spécialisé dans le patrimoine », raconte-t-il.

Pour accentuer ses connaissances en patrimoine, M. Duff a suivi une formation avec le Conseil des métiers d’art du Québec sur la restauration et la conservation du patrimoine bâti, une formation qui malheureusement n’existe plus.

La formation a été dispensée pendant trois ans. Robert Duff a fait partie de la première cohorte.

Le long du Richelieu

Avec son entreprise, M. Duff se déplace un peu partout au Québec pour effectuer des projets de restauration de bâtiments patrimoniaux. « Je suis allé dans Bellechasse, en Beauce, à l’Acadie, Varennes, Calixa-Lavallée, Valleyfield et Sallaberry. On en fait un peu partout, surtout le long du Richelieu où il y a beaucoup de maisons de pierres ».

Les clients de M. Duff sont surtout des particuliers, mais il fait aussi des restaurations d’églises et de structures liées au patrimoine religieux. « Les gens qui font appel à nous veulent préserver le patrimoine et s’assurer que la restauration de leur maison se fasse selon les techniques ancestrales ».

En plus de son fils, un employé comptant une dizaine d’années d’expérience se joindra bientôt à M. Duff au sein de son entreprise.

Robert Duff siège au Conseil régional du patrimoine de la MRC des Maskoutains où il peut, là également, transmettre sa passion pour le patrimoine bâti.